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Financement du terrorisme : jusqu’à 5 ans de prison pour 11 éléments du PKK à Paris

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
11 éléments du PKK sont accusés de « racket » de la diaspora kurde, de « propagande » pour recruter des jeunes et surtout de financement de terrorisme. ©AFP

11 éléments du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris à des peines allant de trois ans avec sursis à cinq ans d’emprisonnement dont un avec sursis, notamment pour extorsion et financement du terrorisme.

Onze Kurdes qui ne parlent pas ou peu français, étaient jugés depuis la semaine dernière par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir fait partie d’un « réseau » chargé notamment de collecter auprès de la diaspora du sud-est de la France la « kampanya », l’impôt révolutionnaire, pour financer le PKK.

« Des montants conséquents », obtenus par des « pressions » et des « menaces de mise au ban de la communauté », a jugé le tribunal vendredi 14 avril 2023 avant de prononcer les peines.

Quatre d’entre eux comparaissaient détenus, cinq libres, et deux ne s’étaient pas présentés à l’audience. Deux hommes vont rester en prison et deux autres seront prochainement convoqués pour aller y subir leur peine.

Cependant, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et n’a pas ordonné d’interdiction du territoire, bien qu’il soit courant dans les affaires de terrorisme.

Le PKK mène depuis des décennies une insurrection armée contre la Turquie pour une plus grande autonomie de la minorité kurde dans le sud-est du pays.

Au cours de l’audience, les prévenus ont choisi de nier, contre toute vraisemblance, leur appartenance au PKK.

Mais les enquêteurs sont certains de leur appartenance au PKK. Et estiment que la France, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, sont bien des « bases arrière » où des « cellules clandestines » très hiérarchisées s’emploient à « mobiliser » la communauté kurde.

L’enquête a débuté en 2020 avec deux signalements pour disparitions inquiétantes de deux femmes kurdes âgées de 18 et 19 ans, à quelques mois d’écart, dans le sud-est de la France. La piste d’un « recrutement » du PKK pour rejoindre des « camps de formation » en Europe s’est rapidement dessinée.

De plus, l’enquête a révélé un réseau basé sur une association kurde dans la ville méridionale de Marseille, chargée notamment de collecter l’impôt révolutionnaire, la kampanya, principale source de financement du PKK. Pour la zone sud-est de la France, le montant annuel collecté a été estimé à 2,2 millions de dollars.

Les témoignages et les écoutes téléphoniques ont révélé un véritable harcèlement des membres de la diaspora et des méthodes de recouvrement qui s’apparentent à du racket, selon les enquêteurs.

Les éléments du PKK sont désignés comme groupe terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne. Ils affrontent régulièrement les forces turques dans le sud-est de la Turquie dominé par les Kurdes, attaché au nord de l’Irak.

En réponse, l’armée turque a occupé des zones dans le nord de l’Irak, où elle mène régulièrement des attaques contre les positions du PKK sans l’aval du gouvernement de Bagdad qui a condamné à plusieurs reprises les opérations militaires en cours de l’armée turque dans le nord.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV