Les ministres des Affaires étrangères de l’Iran, de la Chine, du Pakistan et de la Russie ont exhorté les États-Unis et leurs alliés à accepter leur responsabilité vis-à-vis de la situation difficile actuelle en Afghanistan, à lever immédiatement toutes les sanctions unilatérales contre ce pays déchiré par la guerre et à libérer ses avoirs gelés.
À l’issue d’une réunion non officielle du jeudi 13 avril dans la ville ouzbèke de Samarcande, dans le cadre d’une conférence ministérielle des pays voisins de l’Afghanistan, les ministres des Affaires étrangères de ces quatre pays ont publié un communiqué commun.
Selon le communiqué, les quatre ministres des Affaires étrangères ont souligné l’importance de respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de l’Afghanistan, exprimant leur soutien au principe de « l’appropriation afghane et du leadership afghan » pour déterminer la voie politique et développer ce pays.
Ils ont souligné que tous les membres de la communauté internationale bénéficieraient d’un Afghanistan stable et paisible, un pays qui devrait être un lieu de coopération internationale plutôt que de compétitions géopolitiques.
Les ministres ont exprimé leur inquiétude quant à la situation sécuritaire en Afghanistan, affirmant que tous les groupes terroristes basés dans le pays, dont Daech, le Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM), Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), l’Armée de libération du Baloutchistan et Jaish ul-Adl constituent une grave menace pour la sécurité régionale et internationale.
Ils ont appelé les responsables afghans à prendre des mesures efficaces pour améliorer la sécurité, la sûreté et les droits légitimes de ses citoyens ainsi que des citoyens et des institutions étrangers.
Les quatre ministres ont exprimé leur ferme objection au rétablissement de bases militaires à l’intérieur de l’Afghanistan, qui ne serait pas utile pour la paix et la stabilité régionales, et ont appelé les responsables afghans à maintenir des relations étrangères cordiales, à respecter le droit international et à coexister pacifiquement avec d’autres pays.
Les quatre ministres ont exprimé leur volonté de soutenir la reconstruction de l’Afghanistan, les échanges commerciaux et économiques et les investissements en coopération avec les États de la région, appelant la communauté internationale à envoyer d’aide humanitaire en Afghanistan.
La deuxième réunion quadrilatérale de l’Iran, de la Russie, de la Chine et du Pakistan sur l’Afghanistan à Samarcande s’est tenue en marge de la quatrième réunion des pays voisins de l’Afghanistan.
Les ministres des Affaires étrangères de quatre pays, dont l’Iran, Hossein Amir-Abdollahian, la Russie, Sergueï Lavrov, la Chine, Qin Gang, et le Pakistan, Hina Rabbani Khar, ont pris part à la réunion.
À ce propos, on rappellera que la première réunion quadrilatérale s’est tenue le 16 septembre 2022, en marge du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Douchanbé, la capitale tadjike.
« L’Iran préoccupé par le terrorisme et la politique américaine en Afghanistan »
Pendant ce temps, le ministre iranien des Affaires étrangères s’est dit préoccupé par le terrorisme, l’extrémisme et les politiques erronées des États-Unis concernant la poursuite du terrorisme et de l’insécurité en Afghanistan, déclarant que l’Afghanistan a besoin de coopération et de solutions régionales que de l’intervention de l’Occident, des États-Unis et de ces acteurs qui ont répandu la pauvreté et l’instabilité dans cet important pays de la région pendant plus de deux décennies.
Selon Amir-Abdollahian, les États-Unis et leurs alliés, en tant que forces d’occupation, sont responsables de leurs actions en Afghanistan au cours des deux dernières décennies et, en tant que membres des Nations unies, ils devraient être tenus responsables de la situation actuelle dans ce pays.
Le ministre des Affaires étrangères iranien a conseillé au gouvernement taliban de facto à Kaboul de respecter son engagement et d’établir un gouvernement représentatif avec la participation de tous les groupes ethniques afghans, mettant l’accent sur la fin des tensions dans les zones frontalières de l’Afghanistan avec ses pays voisins.
