Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à travers les territoires occupés pour la 13e semaine consécutive afin de protester contre un ensemble de « réformes juridiques » controversées proposées par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Plus de 150 000 personnes ont envahi la ville côtière de Tel-Aviv lors de la manifestation de samedi 1er avril, ont indiqué les médias israéliens, tandis que de plus petits rassemblements ont eu lieu dans d’autres villes.
Les participants ont porté des pancartes condamnant le cabinet d’extrême droite de Netanyahu. Les manifestations ont lieu chaque semaine depuis fin décembre, lorsque le Premier ministre a annoncé son intention de mettre en œuvre les changements.
Des manifestations ont éclaté en janvier après que la coalition a annoncé son train de réformes, qui, selon le régime israélien, est nécessaire pour rééquilibrer les pouvoirs entre les législateurs et le pouvoir judiciaire.
Les réformes proposées réduiraient l’autorité de la Cour suprême et donneraient aux politiciens de plus grands pouvoirs sur la sélection des juges.
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Les opposants de Netanyahu voient la volonté de son cabinet d’adopter la législation sur les soi-disant réformes comme une menace pour l’indépendance de la Cour suprême, la décrivant comme un « coup d’État judiciaire ».
Ils accusent également Netanyahu d’essayer d’exploiter les réformes pour annuler d’éventuels procès contre lui, faisant face à trois affaires de corruption.
Lors de la manifestation de samedi à Tel-Aviv, les forces du régime de Tel-Aviv, dont la police montée, se sont affrontées avec des manifestants anti-Netanyahu et ont parfois fait usage des canons à eau pour les disperser.
Un agent de la garde montée a frappé une jeune femme avec ce qui semble être une cravache. Sur les images de l’incident qui ont largement circulé, on voit deux policiers à cheval s’approcher d’une jeune femme et d’un jeune homme portant des pancartes sur l’autoroute Ayalon, les repousser et l’un d’eux frapper la jeune femme dans le haut du corps. Les manifestants qui ont assisté aux violences policières et les ont documentées ont crié aux policiers de s’arrêter et se sont disputés avec eux au sujet de l’usage de la force.
דיווח שקיבלנו זה עתה - פרש מכה מפגינה. חוויתם או הייתם עדים לאלימות הערב - דווחו לנו ב https://t.co/84mN8qiN6v pic.twitter.com/JRRUhmqIAa
— אלימות ישראל (@Alimut_Israel) April 1, 2023
Sur les vidéos de l’incident, on voit le policier à cheval frapper la femme une première fois pour lui arracher la pancarte en carton des mains, puis lui asséner un autre coup sur l’épaule et le haut du bras, la faisant hurler de douleur. L’homme à ses côtés a alors mis son bras autour de ses épaules, tout en hurlant sur les officiers, et l’a conduit en pleurant vers un groupe de manifestants de l’autre côté de la route qui criaient « honte ! » à la police.
Netanyahu a retardé lundi 27 mars son plan de mise en œuvre de changements au sein du système judiciaire sous la pression de la rue et les voix politiques dissidentes aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur d'Israël.
“Nous ne croyons rien de ce qui sort de la bouche de Bibi. Nous pensons que c’est juste un coup politique pouvant arrêter la manifestation”, a déclaré un manifestant à propos de la soi-disant suspension.
Mardi, les représentants des factions parlementaires ont entamé des pourparlers à la résidence du président du régime, Isaac Herzog, pour formuler une législation qui serait acceptable pour les deux côtés du spectre politique.
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De nombreux analystes politiques et personnalités de l’opposition ont cependant exprimé leur scepticisme quant aux chances des efforts de médiation de Herzog, tandis que la coalition au pouvoir a déclaré qu’elle achèvera la législation lors de la prochaine session parlementaire si les pourparlers échouent.