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Zoom Afrique du 21 mars 2023

Zoom Afrique du 21 mars 2023

Actualité en Afrique: 

- Coopération : l’Egypte et la Russie discutent du renforcement de leurs relations bilatérales

- Mali : l’exécutif lance une nouvelle usine de traitement de paddy à Mopti

- Ghana : la NPA appelle à renforcer la coopération entre les producteurs pétroliers africains dans le segment aval

- La Guinée officialise la reprise du développement du projet de minerai de fer Simandou

 

Analyses de la rédaction: 

1. Afrique: le dollar au pied du mur!

Le Soudan a récemment exprimé son désir de renforcer ses liens avec la Russie. Selon un rapport, le Soudan et la Russie réfléchissent aux moyens de passer aux monnaies nationales dans les règlements mutuels. L’ambassadeur soudanais en Russie, Hassan Mohammed, a confirmé que les banques centrales des deux pays discutaient déjà de cette possibilité.

Hassan a également révélé que la Russie avait proposé d’utiliser un système de transactions financières permettant l’utilisation des monnaies nationales. Les banques centrales des deux pays discutent de la question et espèrent voir le résultat dans un avenir proche.

Depuis que les sanctions occidentales ont été imposées à la Russie, le pays s’est progressivement éloigné du dollar américain et de l’euro dans son commerce extérieur, élargissant son cercle de partenaires commerciaux avec lesquels les règlements peuvent être effectués dans les monnaies nationales.

Khartoum a également exprimé son intérêt pour une coopération accrue avec les entreprises russes dans le domaine de la prospection et de l’exploitation minières. Un certain nombre de sociétés russes d’exploration et d’exploitation minière opèrent déjà au Soudan, et le pays africain espère attirer davantage d’investissements russes dans ce secteur, plusieurs accords étant déjà en cours de discussion.

Il s’agit d’un développement important entre les deux pays, qui fait suite à la visite du ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov, au Soudan le mois dernier, dans un contexte d’intensification de la concurrence géopolitique entre la Russie et les États-Unis.

Bien qu’ils aient rompu leurs liens avec le Soudan lors de leur prise de pouvoir militaire, les États-Unis ont tenté de courtiser à nouveau le Soudan afin de limiter l’influence croissante de la Russie. Toutefois, ces efforts semblent avoir été vains.

L’Iran entretient des relations hostiles avec les États-Unis et est lourdement sanctionné par l’hégémonie occidental. Après le retrait de la France de la région du Sahel, les pays du Sahel sont entrés en contact avec l’Iran pour combler le vide. Alors que l’Iran cherche à approfondir ses liens avec les pays africains, il a suggéré la création d’une banque commune avec les États africains afin de promouvoir la coopération et le commerce dans les monnaies locales.

Le vice-président iranien chargé des affaires économiques, Mohsen Rezaei, a récemment déclaré que Téhéran pourrait stimuler de nombreuses industries de pointe en Afrique de l’Ouest, et que la création d’une banque commune avec des règlements en monnaie locale faciliterait les échanges.

Rezaei a également expliqué qu’avec la création de la banque commune, il deviendrait possible de mener des transactions commerciales entre les pays sans devoir utiliser des dollars et des euros, et que toutes les parties n’en tireraient que des avantages. Les échanges non pétroliers entre l’Iran et l’Afrique n’ont cessé de croître.

Selon un rapport, les échanges entre l’Iran et l’Afrique ont atteint 1,250 milliard de dollars l’année dernière, avec une croissance de 100%, et ce chiffre devrait atteindre 1,7 milliard de dollars d’ici mars 2023, compte tenu des échanges commerciaux actuels avec le continent africain.

Ainsi, si l’Iran et les pays africains abandonnent le dollar américain pour mener leurs échanges commerciaux, cela porterait un coup considérable à la domination du dollar américain et aiderait énormément les pays africains et leurs économies en les débarrassant de leur dépendance à l’égard du dollar américain ou de l’euro, en particulier lorsque de nombreux pays africains sont confrontés au problème de la pénurie de dollars.

Les entreprises africaines, petites et grandes, ont du mal à obtenir des devises fortes pour faciliter les transactions essentielles avec l’étranger, telles que les importations de matières premières, etc. En outre, le taux de change officiel pour l’achat d’un dollar dans de nombreux pays africains est exorbitant.

En outre, il convient de noter que la plupart des pays africains dépendent des importations, ce qui rend leurs économies très vulnérables à un dollar fort. De nombreuses nations africaines qui dépendent des importations de denrées alimentaires sont actuellement confrontées à une combinaison destructrice de taux d’intérêt élevés, d’une flambée du dollar et de prix élevés des matières premières, ce qui a érodé leur capacité à payer des biens dont le prix est généralement fixé en dollars.

La diminution des réserves de devises étrangères a encore limité l’accès aux dollars. Par conséquent, de nombreux pays africains ont pris des mesures de dédollarisation ces derniers temps. Comme nous l’avons déjà expliqué à nos lecteurs, l’Égypte et le Zimbabwe se sont efforcés de réduire progressivement leur dépendance à l’égard du dollar.

En outre, la Communauté de l’Afrique de l’Est prévoit d’établir une monnaie régionale unifiée dans les années à venir. Une telle initiative donnerait l’élan nécessaire aux nations africaines pour devenir des acteurs indépendants dans le système mondial, plutôt que de dépendre de l’Occident.

Ces récents développements en Afrique suggèrent que le continent se dirige maintenant vers une dédollarisation complète à un rythme plus rapide que jamais. Avec les bonnes intentions et une planification concrète, l’Afrique peut bientôt établir un avenir économique plus indépendant.

 

2. L’Afrique deviendra l’un des leaders créateurs du nouvel ordre mondial

La Russie ainsi que les pays du bloc de l’Est comme la Chine et l’Iran ont l’intention de participer à la formation d'un ordre mondial multipolaire avec les pays d’Afrique, qui augmentent en puissance, a déclaré Poutine. Il a aussi annoncé l'effacement d’une partie de la dette de ces États et a promis d’y livrer gratuitement du blé en cas de suspension de la participation russe à l’accord céréalier.

La Russie est certaine que le continent africain jouera l’un des rôles principaux dans la création d’un nouvel ordre mondial, a estimé le Président russe ce 20 mars, lors de la conférence parlementaire Russie-Afrique qui se tient à Moscou.

“Les États africains augmentent constamment leurs poids et leurs rôles dans l’arène internationale. Ils se manifestent avec plus d’assurance dans la politique et l’économie. Nous sommes certains que l’Afrique deviendra l’un des leadeurs créateurs du monde multipolaire en formation”.

Le continent africain cherche à mener une politique indépendante sur fond de turbulences mondiales: “Ils tentent de résoudre par leurs propres moyens leurs problèmes complexes”, poursuit-il.

De son côté, la Russie se dit pour le partenariat stratégique avec ces États et pour la création commune d’un ordre mondial:

“La Russie et les pays d’Afrique défendent les normes morales et les valeurs sociales traditionnelles pour nous, faisant face à l’idéologie néocoloniale imposée. De nombreux pays d’Asie, d’Amérique latine et du Proche-Orient partagent des positions similaires. Nous tous, nous formons une majorité mondiale. J’ai déjà dit plusieurs fois que notre pays est fermement déterminé à continuer à bâtir un partenariat stratégique avec nos amis africains au sens plein du terme ; nous sommes prêts à créer ensemble un ordre mondial”, a expliqué Poutine.

Ces derniers temps, le partenariat russo-africain a déjà acquis une dynamique importante et atteint une nouvelle dimension.

Il a aussi précisé que la Russie avait effacé la dette des pays africains, à hauteur de plus de 20 milliards de dollars.

Moscou a assuré prolonger son aide à l’Afrique dans le domaine énergétique, notamment pour qu’elle développe ses infrastructures dans ce secteur. La Russie peut lui proposer des technologies vertes telles que l’énergie nucléaire. Il a rappelé que Rosatom était impliqué dans la construction d’une centrale nucléaire en Égypte.

Quant à la coopération humanitaire, le chef d’État a annoncé que les quotas réservés aux étudiants ressortissants des pays d’Afrique seraient plus que doublés.

 

3. Mali-Burkina: Bamako veut faire bénéficier de ses équipements et expériences au Burkina

La coopération entre le Mali et le Burkina Faso a connu de nouveaux et beaux jours, depuis quelques semaines. C’est dans cette même lancée que le ministre malien de la Défense, en visite à Ouagadougou, ce jeudi, a confié au Président burkinabè l’entière disponibilité de son pays à accompagner le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme.

La coopération entre le Mali et le Burkina Faso semble désormais sans limites. Les deux pays dirigés par des militaires souverainistes font miroiter, depuis quelques jours, à la communauté internationale une envie de se constituer en fédération. Pendant que ce sujet est encore d’actualité, le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, en visite à Ouagadougou, jeudi, a fait une annonce qui témoigne du niveau atteint par les deux États dans la coopération bilatérale. « Aujourd’hui, le Mali est prêt à partager le peu d’expérience, le peu de moyens que nous avons acquis récemment », a déclaré le colonel à la fin d’un entretien avec le Président burkinabè. Parlant de matériels acquis récemment, Sadio Camara ne saurait occulter les avions russes et les drones turcs acquis par son pays, quelques heures plus tôt.

 

Un appel à l’unité d’action :

« Nous savons que la situation actuelle est difficile pour nos États. Quand nous choisissons la voie de l’indépendance, il y a le prix à payer. Mais nous sommes confiants et nous savons qu’ensemble, nous allons réussir », a soutenu le Malien.

Cette nouvelle forme de coopération semble indispensable entre les États de la zone sahélienne qui, depuis une dizaine d’années, se battent contre l’hydre du terrorisme. La tendance est en train de s’inverser, car depuis des années et surtout avec la présence massive des militaires occidentaux dans la région, les groupes terroristes n’ont cessé de se renforcer et de prendre des pans entiers du territoire malien. Mais depuis que le Mali a mis les militaires français et occidentaux à la porte et que le Mali s’est tourné vers d’autres partenaires comme la Russie, l’Iran, la Chine, la Turquie, l’armée malienne s’est considérablement renforcée et les groupes terroristes sont en train de battre en retraite. 

Le même résultat a également été constaté en Centrafrique. Ce qui fait que le Burkina Faso a suivi les pas de son voisin malien car le but de ces présidents de transition, c’est bien la sécurisation de leur territoire et surtout de leur population. L’union fait la force, et cette tendance prend de l’ampleur sur le continent africain, et surtout, à travers le monde.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV