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E-Press du 12 mars 2023

E-Press du 12 mars 2023

Au sommaire :

1- Ukraine : un nouveau missile air-air russe changera la donne

« Un missile suffit pour abattre un avion de combat ». La précision des nouveaux missiles air-air à longue portée R-37M utilisés par les forces russes en Ukraine, s’est avérée être proche de 100 % », a appris Sputnik d’une source bien informée. Très efficace au combat dans le cadre de l’opération militaire spéciale, le nouveau missile air-air russe R-37M est capable à presque 100 % d’atteindre sa cible, a affirmé une source bien informée à Sputnik.

« Quand on utilise ce missile, la probabilité d’atteindre les cibles est proche de 1, c’est-à-dire qu’un missile suffit pour abattre un avion de combat ukrainien », a indiqué l’interlocuteur à notre correspondant. Les R-37M ont abattu « des chasseurs Su-27 et MiG-29, des avions d’attaque Su-25, des bombardiers de première ligne Su-24M, des hélicoptères volant à basse altitude et divers drones, dont des Bayraktar. Dans le même temps, le missile s’est montré très efficace pour frapper les aéronefs qui manœuvrent avec une grande surcharge », a-t-elle ajouté.

Missile R-37M

Le R-37M appartient aux missiles air-air à longue portée. Il peut voler à une vitesse six fois supérieure à celle du son (Mach 6) ce qui le rend hypersonique. Il a une portée de 300 km et peut atteindre une cible volant à une altitude de 30 mètres à 25 kilomètres, selon les informations de sources ouvertes.

Le missile a été conçu pour détruire chasseurs, avions d’attaque, bombardiers, avions de transport militaires, hélicoptères, drones et missiles de croisière de jour comme de nuit, sous tous les angles, et malgré l’utilisation par l’ennemi des moyens de guerre électronique.

Selon l’interlocuteur de Sputnik, la version R-37M destinée aux forces aérospatiales russes est plus performante que la version RVV-BD destinée à a l’exportation. Entre-temps, le dimanche 12 mars 2023, nous avons été informés que l’armée américaine étudie la possibilité d’intégrer des missiles air-air occidentaux avancés dans des avions de combat ukrainiens de l’ère soviétique.

Le Portail multimedia de la diffusion d’Ukraine pour l’étranger le confirmait citant un média anonyme, la source rajoute : Les États-Unis envisagent d’équiper les MiG ukrainiens de missiles air-air occidentaux

« Les responsables cherchent à savoir si les missiles air-air avancés à moyenne portée AIM-120, conçus pour être tirés à partir d’avions de chasse occidentaux tels que le F-16 fabriqué aux États-Unis, peuvent être montés sur les MiG existants de l’Ukraine », affirme le média américain Politico.

Si les travaux aboutissent, ce sera la première fois que les États-Unis donneront aux avions ukrainiens la capacité de tirer des missiles air-air, dont certains font déjà partie de leur inventaire.

Des rapports antérieurs indiquaient que les États-Unis travaillaient avec les pilotes ukrainiens afin de déterminer le temps nécessaire pour les former au pilotage des avions de chasse F-16.

Source : Sputnik 

2- États-Unis : la faillite d’une banque américaine fait craindre un effet domino sur le long terme 

La plus grosse faillite bancaire aux USA en 15 ans « met certainement tout le monde sur les nerfs ». Victime de ruée sur les guichets, la Silicon Valley Bank a fait faillite en 24 heures. L’événement est qualifié de « stupéfiant » par l’expert américain David Tawil, interrogé par Sputnik. La Maison-Blanche et le Congrès, « dysfonctionnels », constituent également une partie du problème, selon lui.

La faillite éclair de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) a été surprenante, mais pas imprévisible, étant donné la politique agressive de la Réserve fédérale en matière de taux d’intérêt, estime auprès de Sputnik l’expert bancaire David Tawil. Concernant la gestion de la crise, il ne s’attend pas « à ce que quoi que ce soit de substantiel soit fait par Washington » :

« Soyons absolument clairs : nous avons une Maison-Blanche dysfonctionnelle, nous avons un Congrès dysfonctionnel et c’est une grande partie du problème. » Il reste également à voir si l’effondrement provoquera un effet domino de faillites bancaires, poursuit David Tawil :

« Il n’y a aucun moyen de savoir si nous allons voir ces types de faillites, mais la difficulté qui s’est produite au cours des dernières 24 heures avec la Silicon Valley Bank met certainement tout le monde sur les nerfs. »

La fermeture de la Silicon Valley Bank, la plus grande faillite bancaire aux États-Unis depuis 2008, ne devrait pas influer sur la stabilité du système financier mondial. Tel est l’avis de Gary Korolev, PDG de la société Sovereign Wealth Management, interrogé par Sputnik.

La faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB) ne conduira pas à une crise systémique du système financier, a déclaré ce samedi 11 mars à Sputnik Gary Korolev, PDG de Sovereign Wealth Management.

« Il est peu probable que la fermeture de cette banque provoque une crise systémique, étant donné que les régulateurs disposent d’un plan de mesures à prendre dans de telles situations depuis 2008 », a indiqué M. Korolev.

Il note qu’après l’annonce de la fermeture de la banque, les actions de JP Morgan sont montées. Cela signifie que le marché ne considère pas le problème comme systémique, à son avis.

Selon l’analyste, il ne s’agit pas d’une difficulté, mais d’efforts coordonnés visant à affaiblir la banque qui avait affaire aux cryptomonnaies.

« Pour l’instant, ce problème semble être isolé », note M.Korolev.

Fermeture de la SVB

La SVB est la deuxième plus grande banque américaine à faire faillite après Washington Mutual en 2008. Selon les médias, fin 2022, la SVB comptait 209 milliards de dollars d’actifs et environ 175,4 milliards de dépôts. Elle a commencé à avoir des problèmes après que ses clients, principalement des acteurs de la tech, ont commencé à retirer massivement leurs fonds suite à un conseil des investisseurs en capital-risque aux startups de la Silicon Valley.

L’Agence américaine de garantie des dépôts, la FDIC, a pris le contrôle de la banque le 10 mars. La FDIC a transféré tous les dépôts assurés de la SVB vers une entité distincte qu’elle a créée, la Banque nationale d’assurance des dépôts de Santa Clara. Selon la FDIC, les clients pourront retirer jusqu’à 250 000 dollars à partir du 13 mars. La FIDC ne garantit les dépôts qu’à hauteur de 250 000 dollars par client et par banque.

Lors d’une rencontre, le 10 mars, avec les régulateurs, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a exprimé sa confiance dans leur capacité à gérer la situation autour de la SVB.

Quel effet pour les cryptomonnaies ?

La cryptomonnaie USDC a été entraînée dans la faillite de la SVB dans la nuit du 10 au 11 mars. Sa valeur est tombée au plus bas niveau depuis sa création en 2018, autour de 94 cents, selon plusieurs plateformes de cotation. Sa chute a commencé après que son créateur, Circle, a déclaré qu’il ne parvenait pas à retirer 3,3 milliards de dollars de ses avoirs au sein de la SVB, relatent les médias.

Pourtant l’USDC, la quatrième cryptomonnaie au monde, était considérée comme « stable », car indexée sur le dollar. L’USDC est la deuxième monnaie numérique dite « stable » par le volume en circulation (environ 40 milliards de dollars), derrière le Tether.

D’autres cryptomonnaies ont aussi reçu un coup après la faillite de la SVB. La valeur du Dai a aussi reculé à 94 cents, alors que le Frax s’établissait à 93 cents, au plus bas de son histoire.

La chute de SVB était « stupéfiante » dans le sens où il s’agissait du plus grand effondrement bancaire depuis la crise de 2007-2008, qui s’est produite en l’espace de 24 heures, d’après lui. La politique de la Réserve fédérale consistant à augmenter les taux d’intérêt trop haut, trop vite, a également joué son rôle néfaste. Concernant les startups technologiques, principaux clients de la banque, il considère que l’événement est « révélateur du ralentissement » de la Silicon Valley.

Victime de panique bancaire

La Silicon Valley Bank, confrontée à une soudaine panique bancaire et à une crise des capitaux, a fermé le 10 mars et a été reprise par les régulateurs fédéraux. Cela constitue la plus grande faillite après Washington Mutual en 2008.

Fondée en 1983, SVB s’est spécialisée dans les services pour une grande partie des startups américaines technologiques. Relativement inconnue en dehors de la Silicon Valley, elle était parmi les 20 premières banques commerciales américaines, avec un actif total de 209 milliards de dollars fin 2022.

Le 8 mars, SVB a annoncé qu’elle avait vendu plusieurs titres à perte et qu’elle vendrait également 2,25 milliards de dollars en nouvelles actions pour consolider son bilan. Cela a déclenché une panique parmi les principales sociétés de capital-risque, qui auraient conseillé aux entreprises de retirer leur argent.

Source : RT France et Sputnik 

3- France : le Sénat « frankiste » approuve la réforme des retraites

Des tensions ont eu lieu ce 11 mars à Paris en marge de la manifestation contre la réforme des retraites, avec notamment de nombreux jets de projectiles contre les forces de l’ordre, quelques poubelles incendiées et des vitrines caillassées. À 18h30 de ce 11 mars, 32 personnes avaient été interpellées à Paris en marge de la nouvelle manifestation contre la réforme des retraites, a rapporté la préfecture de police.

Ces arrestations étaient notamment dues pour port d’arme prohibé et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations. La manifestation parisienne s’est élancée à 14h de la place de la République vers la place de la Nation. De premières tensions ont eu lieu vers 15h sur le boulevard Beaumarchais, avec des vitrines prises pour cible et des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, a constaté une journaliste de l’AFP.   

Des échauffourées le cortège a été provisoirement stoppé place de la Bastille, où les forces de l’ordre ont tenté de « disloquer le bloc » constitué de manifestants radicaux, a indiqué la préfecture de police. « Plusieurs centaines de personnes » étaient présentes dans ce bloc, selon la même source.

Le cortège a ensuite pu reprendre sa progression. Mais de nouveaux incidents ont eu lieu avenue Daumesnil, avec à nouveau des jets de pavés sur les forces de l’ordre et quelques poubelles incendiées dans une tentative d’ériger une barricade, selon la journaliste de l’AFP. La CGT a également été victime « de jets de projectiles par des éléments radicaux », selon la préfecture de police.

Alors que RT France rapporte des vitres brisées par des projectiles en France ainsi que des Incidents liés à la manifestation contre la réforme des retraites au même moment en France, certains médias surfent tant bien que mal sur les incendies en Russie, tout en usant de mots ambigus afin de semer terreur sur l’opinion publique russe

Le Sénat français a adopté, le 11 mars au soir, le projet controversé de réforme des retraites, au terme d’un marathon législatif.

La chambre haute a validé le texte par 195 voix contre 112, le jour même d’une nouvelle mobilisation des syndicats contre la réforme voulue par le gouvernement, la septième depuis le 19 janvier.

Les débats devaient prendre fin le 12 mars au soir, avant de renvoyer le texte à l’Assemblée nationale pour y être examiné à nouveau.

Le Sénat avait adopté, dans la nuit de mercredi à jeudi, l’article 7 de ce projet de loi, qui prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Pour accélérer les débats à la chambre haute, le gouvernement a déclenché, vendredi, l’article 44.3, aussi baptisé « vote bloqué », pour faire adopter le texte sur la réforme des retraites au Sénat.

Cette procédure permet que le Sénat se prononce par un seul vote sur l’ensemble de la réforme, en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement.

Le texte poursuivra son parcours législatif la semaine prochaine, et devrait faire l’objet d’un nouveau vote qui s’annonce serré jeudi prochain à l’Assemblée nationale.

Ce samedi, entre 368 000 manifestants (selon le ministère de l’Intérieur) et plus d’un million (d’après la CGT) a battu le pavé contre le projet d’Emmanuel Macron, lors de quelque 230 rassemblements organisés partout en France.

Une nouvelle journée de grève et de mobilisation est prévue le 15 mars, jour de passage du projet de réforme devant la commission mixte paritaire du parlement.

Source : RT France

4- Su-35 : Téhéran finalise l’achat avec Moscou

L’Iran a annoncé avoir finalisé avec la Russie le contrat d’achat d’avions de combat Sukhoï Su-35, a annoncé un média officiel, en dépit de la mise en garde des États-Unis contre la coopération militaire entre Téhéran et Moscou.

L’Iran a annoncé avoir finalisé avec la Russie le contrat d’achat d’avions de combat Sukhoï Su-35, a annoncé un média officiel, en dépit de la mise en garde des États-Unis contre la coopération militaire entre Téhéran et Moscou. « Après la levée de l’embargo [des Nations unies] sur l’achat des armes conventionnelles en octobre 2020, l’Iran a finalisé le contrat pour acheter des avions de combat Sukhoï Su-35 », a rapporté Irna, citant la représentation de la République islamique auprès de l’ONU.

L’agence n’a pas fourni plus de détails sur le contrat, mais l’Iran et la Russie sont en discussion depuis des années pour la livraison à Téhéran d’avions de combat russes.

La Russie n’a pas commenté l’achat dans l’immédiat. Les États-Unis, ennemis jurés de l’Iran, menacent de lourdes sanctions tout pays commerçant avec les forces iraniennes, particulièrement les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique placée sur leur liste noire des « organisations terroristes ».

Les « Sukhoï Su-35 étaient techniquement acceptables pour l’Iran [...] et la Russie a annoncé qu’elle était prête à les vendre à la République islamique », a ajouté Irna.  

Le ministre iranien de la Défense Mohamad-Réza Ashtiani a affirmé plus tôt dans la semaine que Téhéran « poursuivait toujours l’achat » de Sukhoï Su-35, mais n’avait « pas encore reçu l’équipement ».

L’armée de l’air iranienne compte déjà quelque 300 appareils de combat russes (MiG-29 et Su-25), chinois (F-7), américains (F-4, F-5 et F-14) et français (Mirage F1), ainsi que quelques Saeqeh, une version iranienne du F-5 américain, selon des experts.

Téhéran et Moscou avaient conclu en 2007 un contrat pour la livraison du système antimissile S-300 russe, mais en 2010 Moscou avait suspendu la vente en application d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU contre le programme nucléaire iranien.

En 2015, peu avant la conclusion d’un accord international sur le programme nucléaire iranien, Moscou a de nouveau autorisé la livraison des S-300. Le ministère iranien de la Défense a déclaré en mai 2016 que son pays était désormais en possession du système stratégique S-300.

Sources : RT France

5- Comment les Français deviennent Argentins

« Nous attendons 80 enfants », m’a informé la gardienne de la maison à notre arrivée.

La semaine dernière, l’idée a circulé de proposer un concert de piano et guitare aux habitants des alentours afin de rencontrer les familles.

Nombre d’entre elles tirent leur source de revenus du ranch où nous sommes, en travaillant à plein temps ou lors de besoins de main-d’œuvre, par exemple lorsqu’ils récoltent les raisins ou ont des travaux d’entretien des canaux d’irrigation pour les champs.

Bien sûr, l’idée a plu à tout le monde. En tant que joueurs amateurs de piano, ils m’ont proposé de jouer quelques morceaux pour les enfants après la sortie d’école, ce vendredi. La demande m’a parue simple sur le moment. Cependant, à l’arrivée au ranch, la gardienne nous a informés des préparations pour la fête. Elle a passé au moins toute la matinée à cuisiner des gâteaux et sucreries pour les enfants, semble-t-il.

Le nombre d’invités attendus n’est pas de 10 ou 15 élèves après l’école, comme prévu… mais bien de 80 personnes, adultes ou enfants, qu’elle attend pour le concert. Le spectacle aura lieu avec un vieux piano dans le salon (qui a juste assez de place pour deux canapés et quelques chaises au maximum). Si la gardienne a raison dans ses prévisions, les enfants écouteront depuis les fenêtres de la cour, tandis que les adultes les plus âgés prendront les quelques places assises.

Les gens des alentours du ranch vivent à 5 heures de route de la ville provinciale de Salta, et beaucoup n’ont pas de véhicule de toute manière. Ils ne voient donc pas beaucoup d’étrangers, qui sont peut-être aussi rares pour eux qu’un habitant de Buenos Aires.

L’occasion demanderait donc de la préparation. De l’entraînement. Mais ce n’était pas possible cette semaine, puisque nous avons rendu visite à une propriété d’investissement, dans l’est de la province.

Pendant ce temps, la gardienne a distribué à toutes les familles en question – pour la plupart ses parents proches ou éloignés – les invitations, et nous annonce que tous comptent venir. D’autres musiciens amateurs, mis à part moi, compléteront avec du chant ou de la musique tango.

La situation illustre peut-être comment « penser comme un Argentin », un sujet qui m’occupe depuis mon arrivée dans le pays en mi-février.

Penser comme un Argentin

Les Argentins vivent avec l’imprévisible.

Ils ont une panoplie de règles, un peu comme la France. De plus, les règles changent tout le temps – et créent tant de surcoûts pour les citoyens que personne ne les respecte, sauf en cas de risque grave.

« La lutte contre l’inflation est l’affaire de tous », a déclaré le ministre français, Bruno Le Maire, après des rencontres avec les responsables de supermarchés ce mois-ci. Il envisage de faire supporter aux magasins les dégâts de la chute de l’euro.

Ici, en Argentine, les autorités créent de même de la dévaluation – ils ont aujourd’hui un taux d’inflation de 100 % par an. La dévaluation provient des choix des dirigeants, qui tournent avec des déficits élevés, et empruntent en devise étrangère.

Ici, la perte de la valeur du peso est bien « l’affaire de tous ». En effet, tout le monde cherche en permanence comment éviter les contrôles de change, qui reviennent à une forme de taxe de 50 % lorsque vous avez des dollars en banque (ce qui explique que seuls 10 % des transactions dans le pays ont lieu via les banques, nous dit un contact).

Le peso vaut, selon le gouvernement argentin, environ 0,5 centime de dollar. Cependant, pour les changeurs de monnaie sur les rues de Buenos Aires, le peso vaut seulement 0,25 centime de dollar environ. Soit 1 dollar pour près de 400 pesos, au lieu de 200 pesos. Lorsqu’une entreprise change des dollars en pesos via le système bancaire, elle reçoit le taux dicté par les autorités, soit environ la moitié de la valeur du dollar. « Penser comme un Argentin », nous a expliqué un avocat d’affaires, revient à trouver les moyens d’éviter de perdre 50 % de son argent en passant par le système bancaire, par exemple.

Bien sûr, vous pouvez toujours vous rendre ici avec des dollars liquides et les changer dans la rue (les changeurs, même s’ils sont hors-la-loi, opèrent en toute liberté depuis des années, souvent sous les yeux de la police). Par contre, si vous avez des dépenses importantes, la méthode devient risquée. Les autorités ne regardent pas pour les petites transactions. Par contre, elles relèvent la tête pour des montants plus importants.

Acheter un tracteur, par exemple, coûte environ 40 000 $. Mais si vous transférez vos dollars à une banque argentine pour faire l’achat, vous payez en réalité 80 000 $ en raison du contrôle des changes. Vous réfléchissez donc beaucoup avant de le faire. Vous achèterez peut-être un vieux tracteur, à un montant plus faible.

Jusqu’à récemment, un étranger avait la capacité (légale ou non en fonction des interprétations) d’éviter le problème du taux de change via le marché des obligations. Vous pouviez acheter des obligations argentines en dollars, puis les revendre en pesos au taux de marché libre. Aujourd’hui, disent les sources locales, la méthode ne marche plus.

En somme, à cause des choix des autorités, vous passez le gros de votre temps à éviter des ennuis avec les dirigeants.

Le pays offre sans doute un avertissement pour les Français…

L’UE accroît la quantité de règles autour de nous, et menace la valeur de la monnaie. La « protection du climat », par exemple, requiert l’interdiction des véhicules thermiques, qui représentent 6 % des emplois européens, ainsi que le mode de transport le plus répandu aujourd’hui.

Au fil du temps, les gens vont « penser comme des Argentins ».

Ils vont non pas penser à l’avenir, mais tenter de passer entre les mailles du filet et éviter au mieux la ruine. Dans ma lettre quotidienne rédigée avec Simone Wapler, nous suivons l’avancée des dégâts… Et justement, nous proposons des manières de protéger votre patrimoine.

Par Henry Bonner

Source : Réseau international

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SOURCE: FRENCH PRESS TV