Xi Jinping a été élu pour un troisième mandat en tant que président de la Chine après que le Parlement a voté à l’unanimité pour faire de lui le dirigeant le plus ancien depuis le père fondateur Mao Zedong.
Près de 3 000 membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont voté collectivement vendredi 10 mars lors de la session de la 14e Assemblée populaire nationale pour le président sortant après que la Constitution a été modifiée pour supprimer la limite traditionnelle de deux mandats pour le poste.
Le résultat du vote des députés, sans appel (2 952 votes pour, zéro contre, zéro abstention), a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements des parlementaires réunis à Pékin, dans l’immense Palais du peuple bordant la place Tiananmen.
Xi a également été nommé à l’unanimité président de la Commission militaire centrale (CMC), ce qui fait de lui le commandant de l’Armée populaire de libération (APL), qui compte deux millions de membres, la principale force militaire chinoise.
Le dirigeant chinois de 69 ans s’est vu confier un troisième mandat de cinq ans en tant que secrétaire général du Parti en octobre, rompant avec une tradition selon laquelle les dirigeants chinois ont renoncé au pouvoir après une décennie.
Xi a prêté serment sur une copie de la Constitution chinoise et s’est engagé à « construire un pays socialiste prospère, fort, démocratique, civilisé, harmonieux et grand ».
« Je jure d’être (...) loyal à la patrie et au peuple (...) et de travailler dur à l’édification d’un grand pays socialiste moderne, prospère, fort, démocratique, plus civilisé et harmonieux », a promis Xi Jinping, poing droit levé et main gauche sur le document.
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Après l’annonce du résultat, il y a eu des applaudissements soutenus pendant près d’une minute, Xi s’inclinant devant le public.
La réélection de Xi fait de lui le président le plus ancien du pays et signale également qu’il pourrait gouverner jusqu’à plus de soixante-dix ans, si aucun défi ne s’émerge.
Il est également en passe de devenir le dirigeant le plus puissant de la deuxième économie mondiale depuis le président Mao Zedong.
« Il a vraiment une vision de la Chine, il veut voir la Chine comme le pays le plus puissant du monde », a déclaré à l’AFP le journaliste allemand Adrian Geiges, co-auteur de « Xi Jinping : l’homme le plus puissant du monde ».
L’ancien vice-premier ministre Han Zheng a également été élu nouveau vice-président et l’ancien chef de la haute commission anti-corruption du parti Zhao Leji a été nommé nouveau président du Parlement.
Xi devrait prononcer un discours lundi – le dernier jour de la session parlementaire annuelle – tandis que Li convoquera une conférence de presse.
Le président russe Vladimir Poutine a adressé vendredi ses « sincères félicitations » à son « cher ami » Xi Jinping, réélu en Chine, et a loué le « renforcement » de leur coopération. « Nous allons continuer de coordonner notre travail commun concernant les questions les plus importantes de l’agenda régional et international », a affirmé le président russe.
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En 2018, le Parlement chinois a apporté des amendements à la Constitution pour supprimer une limite de deux mandats à la présidence.
Alors que le Parlement a commencé ses travaux le dimanche, 5 mars la Chine a annoncé un objectif économique pour l’année à « environ 5 % », qui fait suite à une expansion de 3 % en 2022 - l’un des taux de croissance les plus lents du pays depuis les années 1970 et bien en deçà de l’objectif officiel de 5,5 %.
Le retour de Xi en tant que président chinois intervient au milieu de tensions croissantes entre la Chine et les États-Unis sur une série de sujets.
« Nous verrons une Chine plus affirmée sur la scène mondiale, insistant pour que son récit soit accepté », a déclaré à l’AFP Steve Tsang, directeur du SOAS China Institute.
Plus tôt cette semaine, dans un discours prononcé devant les délégués à la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), qui se déroule aux côtés de l’ANP cette semaine, Xi a vivement critiqué Washington.
« Les pays occidentaux dirigés par les États-Unis ont mis en place un confinement, un encerclement et une répression complets de la Chine, ce qui a posé de graves défis sans précédent au développement de notre pays », a-t-il dénoncé.
La Chine, a-t-il ajouté, doit « avoir le courage de se battre alors que le pays est confronté à des changements profonds et complexes dans le paysage national et international ».
Le président Xi Jinping s’est engagé à renforcer la capacité de fabrication du pays et à ne pas dépendre des marchés étrangers, ont rapporté lundi 6 mars les médias officiels.
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« J’ai toujours dit qu’il y avait deux domaines critiques pour la Chine : l’un est de sauvegarder notre bol de riz, et l’autre est de construire un secteur manufacturier fort », a déclaré Xi, selon le People’s Daily.
