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Nucléaire iranien : le chef de l’AIEA revient sur ses déclarations

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Rafael Mariano Grossi, chef de l’AIEA. ©UN News

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique serait revenu sur ses propos précédents concernant la conclusion d’un bon accord avec l’Iran sur le règlement des questions en suspens suite à sa récente visite à Téhéran.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue de la session de lundi 6 mars du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne, Rafael Mariano Grossi a souligné trois questions majeures concernant le programme nucléaire iranien, notamment l’installation nucléaire de Fordo, l’évaluation des données obtenues à partir de l’équipement de surveillance et la mise en œuvre des garanties.

La conférence de presse a eu lieu deux jours après que Grossi se soit rendu en Iran où il a eu des réunions avec le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, le président de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raïssi et le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Ils ont traité ensemble le programme nucléaire pacifique du pays.

À la fin de cette visite de deux jours, Grossi et Eslami ont publié une déclaration conjointe dans laquelle ils ont convenu de prendre des mesures destinées à faciliter une coopération renforcée ainsi qu’à accélérer la résolution des questions restées en suspens en ce qui concerne les garanties.

Les deux parties ont également convenu que l’interaction bilatérale se déroulerait dans un esprit de collaboration et en pleine conformité avec les compétences de l’AIEA et les droits et obligations de l’Iran sur la base de l’accord global de garanties.

En outre, l’Iran a exprimé dans le communiqué sa volonté de « permettre à l’AIEA de mettre en œuvre d’autres activités de vérification et de surveillance appropriées » sur une base volontaire.

Grossi a déclaré lors d’une conférence de presse lundi 6 mars: « Au cours de la visite technique, il y avait un certain nombre de choses qui avaient été convenues, mais elles avaient besoin d’être consolidées et confirmées ».

En allusion à la fourniture par l’Iran d’un accès aux sites, aux personnes d’intérêt et aux lieux pour la mise en œuvre des garanties, Grossi a déclaré : « Nous discutons de toutes ces choses avec l’Iran. Il est exact que nous n’avons pas mis les choses sur papier. Nous discutons. »

Ses propos, selon certains analystes, contredisent ce qu’il avait déjà dit dans le communiqué de samedi.

Toujours au sujet de l’accord avec l’Iran sur la réinstallation de tous les équipements de surveillance supplémentaires, tels que les caméras de surveillance, qui ont été retirées l’année dernière lorsque l’accord a été mis à mal après le retrait américain du PGAC en 2018, Grossi a admis que cette question et d’autres dépendraient en grande partie des futures discussions techniques et qu’elles étaient loin d’être résolues.

Or, Grossi avait répondu samedi par un « oui » clair lorsqu’on lui avait demandé si l’Iran réinstallerait toutes les caméras et tous les équipements qu’il avait retirés en juin dernier.

Le directeur général de l’AIEA a également affirmé qu’il n’y avait pas d’accord à ce stade sur la remise par l’Iran d’images et de données antérieures prises par des caméras et d’autres équipements sur les sites liés au nucléaire. 

Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a par ailleurs rejeté dimanche les allégations selon lesquelles l’Iran aurait accepté de donner à l’agence accès à certaines personnes d’intérêt, déclarant : « Pendant les deux jours où M. Grossi et sa délégation étaient en Iran, aucune discussion n’a eu lieu sur l’accès [aux sites et installations concernés] à des personnes en particulier et aucun texte n’a été rédigé en la matière ».

Concernant les enquêtes sur les garanties, Grossi n’a pas été en mesure d’étayer sa déclaration de samedi selon laquelle l’Agence aurait accès aux informations et aux personnes pour ses inspections, déclarant : « Je sens qu’il y a un accord pour donner à l’agence un large accès. »

Grossi n’a donc pas pu confirmer si l’Iran s’était engagé à autoriser l’accès de l’agence à une liste de lieux et de personnes donnés : « Nous ne pouvons pas vous donner à ce stade des listes complètes de dates, de lieux et de personnes. Ce serait impossible », a déclaré lundi Grossi, visiblement irrité, lorsqu’un journaliste lui a demandé des éclaircissements sur la mise en œuvre des garanties. « Pourquoi ne nous laissez-vous pas faire notre travail ? », a-t-il lancé.

Interrogé sur l'engagement de l’Iran à autoriser des évaluations sur les données des équipements de surveillance en sa possession dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, Grossi a une fois de plus fait une remarque contrastant avec ses commentaires précédents : « Je dirais en termes généraux “Oui”, mais certaines modalités doivent être convenues. »

L’Iran et l’AIEA sont actuellement dans un différend déclenché par des accusations israéliennes et portées par l’agence contre les activités nucléaires pacifiques de Téhéran. L’AIEA insiste pour enquêter sur ce que l’agence prétend être des « traces d’uranium » trouvées sur des « sites nucléaires non déclarés » en Iran.

La question est apparue comme un point d’achoppement clé dans les pourparlers visant à sauver le PGAC qui sont bloqués depuis août dernier. L’Iran a rejeté l’enquête qu’elle accuse d’être « politiquement motivée ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV