Le Pentagone considère les grues géantes de fabrication chinoise opérant dans les ports américains, y compris plusieurs plates-formes d'expédition utilisées par l'armée, comme un « cheval de Troie » potentiel que la Chine pourrait utiliser pour recueillir des renseignements sur le matériel qui entre et sort du pays, a rapporté dimanche le Wall Street Journal (WSJ).
Tout juste sortis de la débâcle du « ballon espion » chinois, des « responsables de la sécurité nationale et du Pentagone » anonymes se focalisent sur un autre outil d'espionnage présumé. Bien que le WSJ n'ait pas indiqué s'il y avait eu des cas réels d'utilisation d'une grue à des fins d'espionnage, il cite un ancien responsable américain du contre-espionnage, Bill Evanina, exprimant des inquiétudes quant au fait qu'il pourrait fournir un accès à distance pour perturber le flux de marchandises.
« Les grues peuvent être le nouveau Huawei », a déclaré Evanina, faisant référence au géant chinois des télécommunications Huawei Technologies, dont les produits avaient été interdits sur le marché américain pour des problèmes d'espionnage similaires. « C'est la combinaison parfaite d'activités légitimes qui peuvent également se faire passer pour une collecte clandestine de renseignements. »
Les inquiétudes concernant les grues font suite à la querelle américano-chinoise du mois dernier sur les ballons à haute altitude.
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L'administration du président Joe Biden a abattu un prétendu ballon espion au large de la Caroline du Sud après qu'il ait dérivé à travers le pays. Les responsables américains ont accusé la Chine d'utiliser ces ballons dans le monde entier comme outil de surveillance.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a nié que Pékin ait un tel programme et a réprimandé Washington pour avoir abusé de la force et réagi de manière excessive à un dirigeable civil qui a dévié de sa trajectoire et est entré par inadvertance dans l'espace aérien américain.
Les inquiétudes signalées concernant les grues sont une tentative « paranoïaque » d'entraver la coopération commerciale et économique avec la Chine, a déclaré un représentant de l'ambassade de Chine à Washington au WSJ.
« Jouer la "carte chinoise" et faire flotter la théorie de la "menace chinoise" est irresponsable et nuira aux intérêts des États-Unis eux-mêmes », indique-t-il.
Les grues en question sont fabriquées par Shanghai Zhenhua Heavy Industries, connue sous le nom de ZPMC.
L'entreprise est devenue un acteur majeur sur le marché américain en proposant des grues de haute qualité à des prix inférieurs à ceux pratiqués par les fournisseurs occidentaux. ZPMC a travaillé avec Microsoft et d'autres sociétés pour proposer des systèmes automatisés capables d'analyser les données en temps réel.
La Defense Intelligence Agency de Washington a déclaré dans une évaluation classifiée de 2021 que la Chine pourrait potentiellement perturber le trafic portuaire ou recueillir des données sur le matériel militaire expédié, a déclaré le WSJ.
Les responsables américains de la sécurité nationale ont fait part de leurs inquiétudes ces dernières années concernant d'autres équipements fabriqués en Chine, tels que les systèmes de contrôle des bagages et les transformateurs électriques.
Un projet de loi adopté par le Congrès en décembre a ordonné une étude visant à déterminer si les grues fabriquées à l'étranger dans les ports américains présentent des risques pour la sécurité.
