Iran Khodro et Saipa, deux grands noms de l'automobile en Iran, sont en passe d'obtenir les certificats nécessaires à l'exportation de voitures made in Iran vers la Russie, a déclaré le porte-parole du ministère iranien de l'Industrie, des Mines et du Commerce (IMC), Omid Qalibaf.
Le constructeur Saipa a signé un accord avec une compagnie biélorusse pour la fourniture de 45 000 de ses voitures Shahin et Quick, a déclaré dimanche 26 février le porte-parole iranien, soulignant que ces deux modèles de la marque seront également envoyés sur les marchés russes. Il n'a pas été précisé par le porte-parole du ministère iranien de l'IMC, Omid Ghalibaf, si le constructeur iranien livrera les voitures directement en Russie ou via la Biélorussie.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022 ainsi que les sanctions des fabricants occidentaux contre la Russie, de nombreuses usines dans ce pays ont suspendu leur production et licencié des travailleurs en raison de pénuries d'équipements de haute technologie.
Interrogé sur le sujet, l'ambassadeur de la Russie à Téhéran, Alexey Dedov, a récemment déclaré à l'agence de presse RIA Novosti que Saipa envisageait exporter annuellement plus de 20 000 voitures en Russie.
Il est prévu par la partie russe de soumettre les voitures iraniennes à des tests dans les conditions hivernales du pays.
Il est à noter qu'en été 2022, les deux constructeurs automobiles iraniens, Iran Khodro et Saipa, ont participé à une exposition de pièces automobiles à Moscou et se sont entretenus avec leurs partenaires russes.
En novembre 2022, le dirigeant de l'Association iranienne des fabricants de pièces automobiles (IAPMA), Mohammadreza Najafi-Manesh, a fait savoir que Moscou et Téhéran ont signé un protocole d'accord d'une valeur de 300 millions de dollars pour les exportations de voitures iraniennes vers la Russie.
La guerre en Ukraine a perturbé la production automobile de la Russie, pourtant le huitième marché automobile mondial. Plusieurs constructeurs mondiaux ont interrompu leurs livraisons en Russie, tandis que d'autres ont été contraints de suspendre leur production en raison d'un manque de pièces.
En mai dernier, l'agence de presse officielle iranienne IRNA a rapporté qu'une grande entreprise automobile russe avait fait appel aux fabricants iraniens de pièces et d'équipements au sujet de leur capacité à fournir les produits nécessaires à ses chaînes de production.
Le secteur automobile iranien a commencé à voler de ses propres ailes après des années de dépendance à l'égard de pièces importées que les entreprises étrangères ont cessé de fournir lorsque les États-Unis ont rétabli les sanctions illégales contre l'Iran en 2018.
Les constructeurs automobiles iraniens ont pris le relais après le départ des Français, Peugeot et Renault, de l'Iran ainsi que d'autres entreprises internationales suite au rétablissement des sanctions américaines qui ont incité Iran Khodro, Saipa et d'autres entreprises iraniennes à mettre en commun les ressources locales pour produire des véhicules fabriqués localement. À cette fin, le ministère iranien de la Défense est monté au créneau et a participé à la fabrication de certaines des pièces de haute technologie utilisées dans les différents modèles de voitures iraniennes.
Par ailleurs, l'ambassadeur de la République islamique d’Iran en Russie, Kazem Jalali, a déclaré que les deux pays envisageaient également la production conjointe d'automobiles.
En outre, la Russie a entamé des tests sur des tracteurs importés d'Iran, ceci alors que Moscou recherche auprès de l'Iran un moyen de satisfaire certains de ses besoins qui dépendaient auparavant de l'Europe.
Plus tôt ce mois-ci, le premier groupe de techniciens russes, composé de 13 personnes venues de Saint-Pétersbourg et de Krasnoïarsk, a suivi des cours de formation sur la maintenance des tracteurs iraniens de la Société iranienne de fabrication de tracteurs de Tabriz (ITMCO).
Dans ce droit fil, le PDG d'ITMCO, Mostafa Vahidzadeh, a déclaré que la Russie a déjà délivré un certificat standard pour les produits d’ITMCO et importé la première cargaison de tracteurs iraniens.
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