Les réservistes du renseignement militaire israélien menacent de ne pas servir si la législation du coup d'État judiciaire du gouvernement Netanyahu va de l'avant, sans un large consensus public, selon une pétition publiée vendredi 24 février.
La pétition, qui a été signée jusqu'à présent par des dizaines d'officiers et de soldats, se lit comme suit : « Nous ne nous porterons pas volontaires pour le service de réserve tant qu'un drapeau noir géant flottera sur les actions du gouvernement. »
Évoquant l'état d'urgence en Israël, la pétition avertit que « si la législation visa à transformer le système judiciaire en un bras politique dépourvu d'indépendance, ce qui signifie l'élimination de la [soi-disant, ndlr] démocratie israélienne », et si un large consensus sur la question ne devait pas être atteint – les réservistes du renseignement militaire ne se porteraient plus volontaires pour le service de réserve dans le réseau des opérations spéciales.
Les signataires de la pétition sont des officiers de réserve détenant les grades de colonel et de lieutenant-colonel.
L’armée israélienne craint que les protestations contre les plans de réforme judiciaire de la coalition n'entraînent une crise des réservistes - en particulier dans l'armée de l'air, qui dépend fortement du personnel de réserve, et dans les unités du renseignement.
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Abordant la question pour la première fois en public, le chef d'état-major Herzl Halevi a déclaré jeudi qu'« un différend secoue la société israélienne » et déborde sur les forces de réserve de l'armée.
« Les réservistes peuvent avoir des avis contraires… Mais quand ils sont appelés en tant que réservistes, ils doivent revêtir leur uniforme, laisser de côté toute controverse et effectuer leur mission côte à côte, épaule contre épaule », a-t-il affirmé lors d’une cérémonie de remise de diplômes aux cadets de l’école d’officiers de l’armée israélienne dans le sud d’Israël, connue sous le nom de Bahad 1.
Les dirigeants de la manifestation des réservistes ont pourtant écrit à Halevi : « Le gouvernement déchire le peuple, et vous devriez être avec nous et répondre à notre appel. Ce n'est pas une réforme, ni une révolution judiciaire. Il s'agit d'un coup d'État judiciaire qui porte atteinte à la sécurité d’Israël. »
Le chef de l’armée israélienne a promis jeudi 23 février de laisser la controverse en dehors du service actif, suite aux manifestations organisées par les réservistes contre les projets de réforme radicale du système judiciaire du régime d'Israël.