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E-Press du 23 février 2023

E-Press du 23 février 2023

Au sommaire :

1- La Chine et la Russie ne font qu’un

À l’occasion d’une visite de Wang Yi, le directeur du bureau central des affaires étrangères du Parti communiste chinois à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s’est félicité de la convergence de vues des deux pays.

La Russie et la Chine ont affiché le 22 février leur bonne entente et leur volonté d’approfondir leurs relations, au moment où Pékin cherche à intercéder comme médiateur dans le conflit ukrainien avec un plan de paix censé être dévoilé cette semaine selon l’AFP. Cette possibilité n’a néanmoins pas été évoquée par Moscou.

« Nos relations se développent de manière sûre et dynamique. Et malgré de fortes turbulences sur la scène internationale, nous faisons preuve d’unité, d’une volonté de défendre les intérêts de l’un et de l’autre en respect du droit international et du rôle central de l’Organisation des Nations unies », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une rencontre à Moscou avec Wang Yi.

Poutine vante les relations sino-russes

Wang Yi a été reçu par le président Vladimir Poutine au Kremlin. Dans un mot d’introduction, le dirigeant russe a salué des relations « particulièrement importantes » pour la « stabilité » mondiale, et fait vœu d’un renforcement de la coopération bilatérale. 

Convergence multipolaire Wang Yi a de son côté souligné que la Chine et la Russie œuvraient à la construction d’un monde multipolaire, ajoutant que cela correspondait au « sens de l’histoire », mais aussi à l’intérêt des deux nations et du monde. Il a lui aussi souhaité l’extension « sur un plan pratique » de la coopération russo-chinoise. 

La visite de Wang Yi en Russie intervient alors que la Chine cherche ces derniers temps à jouer un rôle de médiateur dans le conflit ukrainien en évoquant publiquement un plan de paix qui pourrait permettre de trouver une solution politique à la guerre.

La Chine a promis de publier sa proposition de « solution politique » cette semaine, à temps pour le premier anniversaire du déclenchement de l’offensive russe en Ukraine le 24 février 2022. Proche alliée de la Russie, la Chine s’en tient à une position prudente par rapport à la campagne militaire russe en Ukraine, ayant exprimé plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.

Pékin a aussi accusé Washington d’être à l’origine du conflit et de l’alimenter par un flot ininterrompu de livraisons d’armes. Les États-Unis ont de leur côté accusé la Chine d’envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive, ce que dément Pékin.

Source : RT

2- Cisjordanie : au moins dix morts et plus de 80 blessés dans un raid israélien

Ce 22 février, au moins dix Palestiniens ont été tués et 100 autres blessés par balles dans un raid militaire israélien à Naplouse, au nord de la Cisjordanie occupée, selon l’Autorité palestinienne. Un raid militaire israélien à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a causé dix morts et le 22 février, selon un bilan de l’Autorité palestinienne.

En outre, environ 80 personnes ont été hospitalisées pour des blessures par balles, dont certaines dans un état grave, dans différents hôpitaux de la ville, selon la même source. Il s’agit de l’incursion la plus meurtrière en Cisjordanie depuis 2005 au moins, à égalité avec celle du 26 janvier à Jénine, également dans le nord de la Cisjordanie, durant laquelle 10 Palestiniens, parmi lesquels des combattants et une sexagénaire, avaient été tués.

Selon des journalistes de l’AFP sur place, les forces israéliennes ont quitté la ville avant 13h30 à l’issue d’une incursion de trois heures dans cette zone palestinienne autonome. L’armée israélienne avait fait savoir peu avant 10h30 mener une opération à Naplouse, sans donner plus de détails. Les soldats sont restés dans cette zone autonome palestinienne pendant environ trois heures.

Le Djihad islamique a informé qu’un des commandants locaux de sa branche militaire faisait partie des morts. Un journaliste de l’AFP a vu, dans le centre de Naplouse, des soldats israéliens tirer des grenades de gaz lacrymogène en direction de jeunes Palestiniens, qui ont jeté des pierres sur des véhicules militaires et brûlé des pneus.

Les forces israéliennes multiplient depuis près d’un an ce qu’elles présentent comme des opérations « antiterroristes » à la recherche de « suspects » dans le nord de la Cisjordanie occupée, particulièrement dans les villes de Naplouse et Jénine.

Les affrontements sanglants de ce mercredi ont éclaté après que les forces israéliennes ont pris d'assaut Naplouse avec des dizaines de véhicules blindés et bloqué toutes les entrées de la ville. Ils ont ensuite encerclé une maison où se trouvaient deux combattants palestiniens, Hossam Isleem et Mohammad Abdulghan, qui ont été tués sous les balles des militaires israéliens.

Selon des témoins oculaires les forces israéliennes ont ouvert le feu aveuglement sur les habitants de la ville. « Les forces d'occupation tiraient sur les voisins, les gens dans leurs maisons et les gens qui s’occupaient de leur quotidien », ont-ils déploré.

3- Grèce : manifestation à Athènes contre la visite du secrétaire d’État américain

La capitale grecque a vu défiler quelques centaines de manifestants contre la venue sur place du secrétaire d’État américain Antony Blinken. Le cortège était émaillé des drapeaux de la jeunesse communiste locale. Des centaines de manifestants opposés à la guerre sont descendus dans les rues d’Athènes le 21 février, lors d’un rassemblement contre la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken. La marche, qui aurait été organisée par des groupes de gauche et anarchistes tels que la Jeunesse communiste de Grèce, fondée par le Parti communiste, s’est terminée devant le Parlement grec.

Source: RT France

4-Thierry Meyssan : Les États-Unis cherchent à dépouiller l’Europe via leur guerre par procuration contre la Russie

Par Thierry Meyssan

On raisonne à tort en pensant que la défaite du président Zelensky à Donetsk et à Lougansk, à Kherson et Zaporijjia, puisse marquer la fin des combats. Face à la résistance que Moscou a rencontrée pour faire appliquer la résolution 2202 du Conseil de Sécurité, le président Poutine a déclaré qu’il lui restait à libérer Odessa et à joindre la Transnistrie. C’est précisément ce que cherche le Pentagone depuis 2019. D’ores et déjà, il prépare une seconde manche en Moldavie. Non pas qu’il veuille défendre les Ukrainiens, puis les Moldaves, mais parce qu’il entend dépouiller ses propres alliés.

Les chiffres du Mossad, selon Hürseda Haber

Les chiffres de l’Alliance atlantique, relayés par les agences de presse occidentales, permettent de penser que le peuple ukrainien est uni et résiste grâce aux armes occidentales. Cependant, ceux du Mossad, diffusés par le site turc Hürseda Haber attestent qu’ils sont sans rapport avec la réalité.

Ce phénomène n’est pas nouveau. Pour avoir édité durant la guerre du Kosovo un bulletin quotidien relayant les dépêches des agences de presse occidentales croisées avec celles des agences de presse des Balkans, je n’en suis pas surpris. L’OTAN a une longue expérience du mensonge à ses concitoyens. Il ne s’agit pas ici d’exagérations, mais bien de mensonges éhontés.

Les lecteurs plus âgés se souviennent qu’ils ont conquis le cœur de tous les Occidentaux, y compris de ceux qui les ont imaginés. À la fin de ce conflit, l’Alliance accepta généreusement de laisser les restes de l’armée serbe (on disait « yougoslave » à l’époque) se replier sous la protection de l’armée russe. C’est alors qu’à la stupéfaction de tous, on vit quantité de chars et d’avions sortir intacts de leurs abris souterrains.

Il n’est certes pas possible, durant une guerre, de savoir les choses avec précision sur un champ de bataille. Les armées elles-mêmes comptent leurs pertes, mais ignorent si les hommes manquants sont morts ou blessés, prisonniers ou en fuite. Les officiers doivent toujours décider dans le flou de la guerre, sans jamais disposer de statistiques précises comme il en existe en temps de paix.

Quoi qu’il en soit, tandis que les gouvernements savent tous que la Russie a gagné et qu’elle continuera à libérer la Novorossia jusqu’à la Transnistrie, certains font semblant de croire qu’elle va envahir la Moldavie comme elle l’a fait en Ukraine. Peu importe qu’à la dissolution de l’URSS, la Transnistrie se soit proclamée indépendante comme la Crimée. L’essentiel est de continuer à présenter la Russie comme une tyrannie conquérante qui dévaste tout sur son passage.

La Transnistrie, c’est la vallée en rouge, entre la Moldavie et l’Ukraine.

Aussi faut-il rappeler que, lorsque la Moldavie s’est proclamée indépendante, elle a reconnu nulles et non avenues les conséquences du Pacte germano-soviétique de 1939, notamment le rattachement de la Transnistrie à son entité politique. Pourtant peu de temps après, elle l’a revendiqué comme son propre territoire. En juin 1992, le colonel Howard JT. Steers, officier du Renseignement militaire US et conseiller de l’Alliance atlantique, coordonna une opération militaire pour conquérir la Transnistrie. Pour cela, il ne se contenta pas de la petite armée moldave, il mobilisa l’armée roumaine et de nombreux prisonniers de droit commun roumains.

La Transnistrie était une petite vallée bénéficiant d’un microclimat qui en avait fait une base secrète du complexe militaro-industriel soviétique. Elle était donc peuplée à la fois de ses habitants originels, mais aussi de nombreuses familles de scientifiques soviétiques. Elle était protégée par une petite base, celle de la 14e armée soviétique. Le président russe, Boris Eltsine, refusa de défendre la Transnistrie comme il refusa l’adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie. La 14e armée, désormais russe, plus d’1 millier d’hommes, reçut l’ordre de ne pas intervenir. Mais des milliers de femmes transnistriennes assiégèrent la base militaire. Les soldats russes ne tirèrent pas contre elles, mais désobéirent aux ordres du président Eltsine et les laissèrent entrer. Elles s’emparèrent de 1000 kalachnikovs, de 1,5 million de cartouches et de 1300 grenades. C’est ce peuple en arme qui repoussa l’armée roumaine encadrée par le colonel Steers.

Cette défaite de l’Alliance atlantique n’a jamais été racontée en Europe. Il faut avoir été sur place pour la connaître. Elle a si fortement frappé ceux qui l’ont vécue que certains ont changé de camp. Ce fut notamment le cas du chef de poste de la CIA, Harold James Nicholson, qui, dans les mois suivants, se mit au service du KGB russe, dont il devint un des plus importants informateurs.

La Transnistrie se dit aujourd’hui la seule héritière de l’Union soviétique dont elle conserve les meilleures pratiques, sans ses aspects autoritaires et bureaucratiques.

Lorsque la Rand Corporation a planifié l’actuelle guerre en Ukraine, elle a briefé les Représentants au Congrès. C’était le 5 septembre 2019. Elle s’est appuyée sur deux rapports. Elle y explique que l’objectif de l’opération doit être de provoquer la Russie pour qu’elle se déploie au-delà de ses frontières, alors qu’elle ne peut déjà pas les défendre. Il faut donc la contraindre à entrer en Ukraine, puis en Transnistrie.

Il faut comprendre ce que fait le Pentagone, non pas en regard de la situation imaginée par les agences de presse occidentales, mais des plans de la Rand Corporation, en l’occurrence une manche supplémentaire autour, non plus de la Novorossia, mais de la Transnistrie.

Le ministre de la Défense US, le général Lloyd Austin, continue à pressurer ses alliés pour qu’ils cèdent leurs armes et leurs munitions, jusqu’à ce qu’ils soient exsangues (et donc encore plus demandeurs de sa protection). Simultanément, il vient de les contraindre à accepter de modifier le fonctionnement de l’OTAN. Celle-ci peut désormais se transformer en une « coalition de volontaires » pour des opérations hors article 5 (c’est-à-dire ne répondant pas à une agression contre un de ses membres). Cela n’a rien de nouveau. C’était déjà le cas avec l’opération contre la Libye. À l’époque, les membres de l’Alliance qui s’opposaient à cette guerre avaient été tenus à l’écart, tandis que d’autres comme le Qatar, y avaient été associés. Cette fois, l’OTAN agira sans avoir à violer ses propres statuts. Dans la pratique, cela veut dire que le Conseil atlantique a perdu tout pouvoir. Un Allié ne peut plus s’opposer à une entrée en guerre de l’OTAN, puisque les USA utiliseront quand même les moyens de l’OTAN avec une coalition de volontaires.

La défaite de l’Ukraine, qui a déjà perdu le Donbass et quatre oblasts, ne signifie donc pas la fin de la guerre. Alors que le Kremlin a déjà expliqué qu’il lui restait à libérer Odessa et à effectuer ainsi le lien avec la Transnistrie, l’OTAN peaufine son discours. Il s’agit de créer la confusion entre la Transnistrie (dite « République moldave du Dniestr ») et la Moldavie. Puis de faire accroire que l’Ours russe a envahi cette dernière.

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV