Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, pour protester contre la présence militaire française, soulignant le sentiment anti-français dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ravagé par les rebelles.
Les manifestants se sont rassemblés dans le centre de Ouagadougou scandant des slogans anti-français demandant notamment le départ de l'ambassadeur de France, Luc Hallade et la fermeture de la base de l'armée française à Kamboinsin, en périphérie nord de la capitale où sont stationnées 400 forces spéciales baptisées "Sabre", déployées au Burkina Faso sous prétexte de combattre des groupes terroristes, qui ont tué des milliers de personnes et déplacé plus de 2 millions de civils, aggravant ainsi la crise alimentaire dans la région.
Les manifestants, majoritairement vêtus de blanc, portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Armée française, dégage de chez nous", "France dégage", ou encore "Dehors les diplomates pyromanes". Certains manifestants ont brûlé des drapeaux français ou les ont utilisés pour ramasser les ordures.
Selon les médias, la manifestation a été en grande partie pacifique et s'est terminée sans aucun incident violent. Beaucoup pensent que la présence militaire française au Burkina Faso n'a pas amélioré la sécurité.
Les relations entre le Burkina Faso et son ancien colonisateur, la France, ont été tendues à la suite de deux coups d'État militaires l'année dernière, alimentés en partie par l'incapacité des autorités à protéger les civils contre les groupes terroristes dans le nord du pays.
Depuis le 20 décembre dernier, le Burkina Faso affirme ne plus avoir confiance en l’ambassadeur de France et réclame aux autorités françaises, son remplacement.
Des responsables au Burkina Faso ont déclaré que des enquêtes étaient en cours pour rechercher plus de 60 femmes qui ont été enlevées par des assaillants armés la semaine dernière.
Étant l'un des pays les plus pauvres du monde, le Burkina Faso a été submergé par l'influence de groupes terroristes liés à al-Qaïda et à Daech qui ont tué des milliers de ses citoyens, créant l'une des crises humanitaires à la croissance la plus rapide en Afrique.