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Au Burkina Faso, on s’est demandé ce que voulait dire le Premier ministre burkinabé de la Transition Albert Ouedraogo, lorsqu’il voulait diversifier les partenariats en matière de coopération militaire. Maintenant, le Burkina Faso se tourne vers l’Iran.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Bénin : l’armée se modernise !
Le Bénin a été frappé, lundi 11 avril, une nouvelle fois par une attaque terroriste meurtrière dans le nord-ouest du pays. Le bilan est lourd : cinq soldats des forces de défense nationale sont décédés. Un soldat a été grièvement blessé, il est pris en charge dans un hôpital.
L’attaque a eu lieu à l’extrême nord-ouest du pays, à la frontière avec le Burkina Faso, selon des sources proches du dossier, dans la zone de la Pendjari où les groupes terroristes ont déjà sévi.
Lundi, en milieu de matinée, ils ont attaqué à l’engin explosif improvisé. Une attaque doublée d’une embuscade, selon nos informations.
Un convoi de ravitaillement a été pris dans ce piège mortel. Le bilan fait état de cinq militaires tués. Il s’agit de trois sous-officiers et deux soldats. Les dépouilles des soldats tués auraient été récupérées et, selon une source sécuritaire, l’armée béninoise tiendrait toujours ses positions sur le front.
Depuis l’attaque de février, c’est maintenant que les groupes armés terroristes refont parler d’eux. On apprend que dimanche, une patrouille de l’armée béninoise a découvert et neutralisé un engin explosif.
Mercredi dernier, le président béninois, Patrice Talon, a nommé un nouveau chef d’état-major général. Le général Fructueux Gbaguidi, 54 ans, va prendre le commandement de la troupe ce mardi.
Et comme les pays occidentaux qui se disent partenaire militaire, comme la France, ne fournissent pas le matériel nécessaire pour que les armées nationales africaines puissent faire face aux terrorisme, le Bénin semble vouloir se tourner vers l’Afrique du Sud.
Le gouvernement du Bénin avait indiqué vouloir moderniser l’armée du pays en l’équipant de moyens modernes et technologiques de pointe. Dans cette perspective, il serait idéal pour l’armée béninoise, de disposer du puissant véhicule militaire « Maraudeur », un véhicule blindé léger résistant aux mines, produit par Paramount Group en Afrique du Sud, afin de mener ses patrouilles sans crainte des EEI.
Ce véhicule blindé équipe l’armée d’Azerbaïdjan et sert au maintien de la paix en Afrique, il permet le transport de personnes et peut accueillir 10 personnes à l’intérieur (commandant de bord et pilote à l’avant, ainsi que 8 soldats entièrement équipés à l’arrière). L’avantage de ce gros 4×4 (qui se transforme à la demande en 6×6) est qu’il peut embarquer de l’armement, comme des mitrailleuses, des lance-missiles, il peut même tirer au mortier depuis des bases spécifiques, mais peut également recevoir des systèmes de défense, des systèmes de contrôle, des systèmes de de surveillance, des systèmes de commandement.
Ce véhicule militaire est reconnu pour son extrême maniabilité sur tous types de terrains et la sécurité qu’il offre à ses occupants grâce à une double protection, la première balistique et la seconde antimine. Des essais ont été réalisés, le Marauder résiste à des explosions de mines antichars de 8 kg de TNT et dispose de blindages supplémentaires et même de sièges anti-explosion.
L’ensemble porte sa protection au niveau 4 du STANAG 4569. STANAG pour Standardization Agreement et 4569 correspond à la norme des Niveaux de protection pour les occupants de véhicule blindé léger et logistique. Le Marauder a une vitesse maximale comprise entre 100 et 120 km/h en fonction du type de pneus utilisé et une autonomie maximale de 700 km.
Alors que Barkhane veut s’implanter au Bénin, il serait impératif que le gouvernement béninois se montre capable de se passer de Barkhane et Cie pour assurer la sécurité dans le pays, car si les occidentaux s’implantent au Bénin, le pays ressemblera à un champ de ruine à long terme.
2. Burkina/Iran : début de la coopération militaire
Au Burkina Faso, on s’est demandé ce que voulait dire le Premier ministre burkinabé de la Transition Albert Ouedraogo, lorsqu’il voulait diversifier les partenariats en matière de coopération militaire. Évidemment, avec ce genre d’annonce on pense directement à une coopération avec les pays du bloc de l’Est. Et visiblement, c’est bien la direction qu’est en train de prendre Ouagadougou. Le Burkina Faso s’est donc tourné vers l’Iran.
La nouvelle ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Olivia Rouamba, a appelé l’Iran, en tant que pays en proie au terrorisme depuis des années, à partager ses expériences avec le Burkina Faso.
Ce mardi matin, le ministre iranien des Affaires étrangères a félicité Mme Olivia Rouamba pour sa nomination en tant que nouvelle ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso et lui a souhaité plein succès dans ses nouvelles fonctions.
Évoquant l’importance du continent africain dans la politique étrangère de la République islamique d’Iran, Hossein Amir-Abdollahian a souligné la sérieuse détermination de Téhéran à élargir les relations avec le continent, y compris avec le Burkina Faso.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a également annoncé que la République islamique d’Iran est prête à tenir une commission conjointe de coopération entre les deux pays.
Dans une autre partie de la conversation téléphonique, Amir-Abdollahian a qualifié d’inquiétantes les activités des terroristes extrémistes et takfiristes au Burkina Faso et dans la région ouest-africaine.
Mme Olivia Rouamba s’est également félicitée de l’arrivée du mois béni du Ramadan et a exprimé son espoir pour l’expansion des relations entre les deux pays.
La ministre burkinabé des Affaires étrangères du Burkina Faso, tout en exprimant son intérêt pour l’élargissement des relations politico-économiques avec la République islamique d’Iran, a appelé à l’expansion de la coopération scientifique et technique et à la réception de diverses aides de l’Iran.
Elle a ajouté que l’Iran, en tant que pays qui lutte contre le terrorisme depuis des années, peut partager son expérience avec le Burkina Faso.
Une nouvelle ère de coopération s’annonce, au grand dam des Occidentaux qui se croient toujours dans un monde unipolaire.
3. Mali : avec Moura, Bamako a neutralisé l’Occident !
Au Mali, l’opération militaire de Moura a neutralisé l’Occident.
Les tentatives de jeter le discrédit sur l’armée malienne ne s’arrêtent pas, mais la Communauté internationale a l’air d’avoir été neutralisé.
Tout d’abord, la Chine et la Russie ont bloqué la demande du Conseil de sécurité pour des enquêtes dites « indépendantes ».
La déclaration proposée au Conseil de sécurité soulignait la « profonde préoccupation » de ses membres « face aux allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait « des enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Mais la Russie et la Chine ont mis leur veto. Selon des sources diplomatiques, Moscou et Pékin ont jugé « prématuré » un texte dont elles « ne voyaient pas la nécessité », puisqu’une enquête était ouverte par les autorités de Bamako.
Le représentant permanent adjoint de Chine aux Nations Unies, Dai Bing, a appelé jeudi la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider à ramener la paix et la stabilité au Mali.
Une demande légitime, vu que généralement, c’est la casquette que la communauté occidentale a décidé de porter, donc ce serait normal qu’elle prenne ses responsabilités.
« La communauté internationale devrait garder à l’esprit la situation globale en matière de maintien de la stabilité dans la région, apporter activement aide et soutien et faire davantage en faveur de la paix et la stabilité au Mali », a-t-il dit lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à ce pays.
M. Dai a dit que son pays saluait les échanges permanents sur la transition politique entre les parties concernées et souhaitait qu’elles parviennent à un accord le plus tôt possible afin de faire avancer le processus politique sur de bons rails.
La communauté internationale devra appuyer l’autorité de transition du Mali en conformité avec le consensus atteint lors de la Conférence nationale de reconstruction pour faire avancer le processus de réforme, mettre en œuvre l’accord de paix, élaborer et mettre en application une stratégie globale pour la région centrale et aider le Mali à suivre une voie de développement conforme à ses conditions nationales, a-t-il ajouté.
En matière de lutte contre le terrorisme, Pékin a jugé que « la lutte contre le terrorisme ne doit pas se relâcher. Nous devons continuer à soutenir les efforts du gouvernement malien pour lutter contre le terrorisme et maintenir la stabilité, l’aider à renforcer ses capacités et respecter son droit à une coopération internationale en matière de sécurité ».
La Chine a noté les préoccupations dans certains médias sur des violations des droits de l’Homme lors d’opérations antiterroristes dans la région de Moura. Selon Pékin, le Mali a déjà apporté des clarifications, soulignant que les actions pertinentes visaient à secourir les populations locales et qu’il avait toujours respecté les droits de l’Homme et étaient prêtes à mener des enquêtes pertinentes.
De son côté, la Minusma attend toujours le feu vert des Autorités maliennes pour mener sa propre enquête. Évidemment, comme on a souvent pu le voir en Afrique, il est toujours facile pour un organisme comme l’ONU d’établir un rapport en trouvant des témoins qui sortent de nulle part et qui renforcent les allégations émises par la communauté internationale. De tout de façon, la Minusma attend toujours que Bamako lui donne l’autorisation, mais apparemment, elle pourrait encore attendre longtemps.
Une chose est sûre, c’est que les habitants de Moura ont été libérés de l’emprise des groupes terroristes juste sous le nez de la Minusma et de Barkhane. Il faudrait surtout qu’une enquête indépendante se mette en place pour savoir pourquoi Barkhane et la Minusma et Cie ne sont jamais intervenus.
Dans cette histoire, ce qui ne passe pas en travers de la gorge de la Communauté internationale et particulièrement de la France, ce sont les explications du gouvernement malien concernant l’opération militaire des FAMAs.
Des drones, des avions et d’autres moyens de surveillance déployés par l’armée avaient constaté les mouvements de plusieurs centaines de terroristes, dont une dizaine de « chefs de base ». Le chef de la Katiba Macina qui était apparemment ciblé par l’armée n’a pas été retrouvé.
Le dimanche à 11 heures, trois hélicoptères des forces spéciales donnent l’assaut sur le village. Plusieurs soldats maliens – aucun chiffre précis n’a été fourni – tombent alors « sous le feu nourri de l’ennemi ». Les premiers communiqués de l’armée ne faisaient état d’aucune perte parmi les militaires maliens. Des renforts terroristes sont ensuite « neutralisés par l’aviation et le dispositif au sol » de l’armée. 145 terroristes auraient ainsi été abattus « aux alentours » de Moura.
Puis, « pour éviter des combats de rue », les FAMAs bouclent le village et, le lendemain, appellent les populations à se regrouper, avant de commencer le « ratissage ». Des entrepôts d’armes prennent feu alors que des terroristes s’y trouvent, « d’où des corps calcinés que certains médias et ONG s’évertuent à faire passer pour des civils brûlés », précise le quotidien d’État, L’Essor. Le jeudi 31 mars, au matin, les forces spéciales maliennes quittent le village. Bilan définitif : 203 terroristes neutralisés et 51 interpellés. La présence de combattants russes aux côtés des FAMAs est fermement démentie.
Ce qui s’est passé compromet la France et surtout la DGSE. Rappelez-vous, il y a deux, lorsque la DGSE a annoncé avoir enregistré une réunion entre les chefs des groupes terroristes, et c’est d’ailleurs là que l’annonce de leur expansion vers les pays de la côte du golfe de Guinée a été faite au monde entier. Beaucoup se sont alors demandé, en connaissant l’emplacement de cette réunion, comment Barkhane et Cie ne se sont pas jetées sur l’occasion pour les « neutraliser » au lieu de seulement enregistrer la conversation.
Les FAMAs ont donc pris les devants, ce qui a en plus brisé encore une fois la réputation de l’armée française, qui malgré les nombreux moyens à sa disposition, surtout les moyens satellitaires, réussit à voir un mouvement d’avion de transport russe pourtant très discret, mais elle n’arrive pas à voir des colonnes entières de pick-up et de moto dans le désert. Ce qui est tout de même surprenant.
Les FAMAs ont donc encore une fois brisé la réputation de Barkhane, de ses alliés européens et de la DGSE.