Ankara a réagi à l'acte provocateur d'un politicien suédois qu a brûlé le Saint Coran devant l'ambassade de Türkiye à Stockholm, alors même que la querelle entre les deux pays sur l'adhésion de la Suède à l'OTAN s'intensifiait.
Le ministère des Affaires étrangères de Türkiye a convoqué l'ambassadeur de Suède à Ankara et a exprimé sa vive protestation contre le silence des autorités suédoises envers l'autodafé du Saint Coran devant son ambassade à Stockholm.
Rasmus Paludan, dont les actions anti-islam ont incité des émeutes à travers la Suède l'année dernière, a obtenu l'autorisation de manifester samedi devant l'ambassade de Türkiye dans la capitale suédoise.
C'est est un leader notoire d'un parti politique d'extrême droite qui s'est présenté aux dernières élections danoises - n'ayant obtenu que 1,8% des voix et aucun siège. En 2020, il a été emprisonné pour racisme. Il avait exprimé son intention de brûler des copies du Saint Coran et a ainsi profané le livre sacré à l'extérieur de la mosquée centrale de Stockholm l'année dernière. Il a tenté de brûler un autre exemplaire du livre sacré, mais les musulmans locaux l'en ont empêché.
Le ministère turc des Affaires étrangères a fermement condamné auprès de l'ambassadeur de Suède, Staffan Herrström, « un acte de provocation, qui est clairement un crime de haine », et qualifié l'attitude de la Suède d’« inacceptable ».
La Türkiye s'attendait à ce que la manifestation ne soit pas autorisée, et a souligné le fait qu'insulter les valeurs sacrées ne peut pas être défendu sous couvert de droits démocratiques.
Par ailleurs, le ministère turc des Affaires étrangères a indiqué que « les activités que certains groupes affiliés au PKK tentent de mettre en œuvre à Stockholm constituent une violation flagrante de l'accord tripartite avec la Finlande ».
Le vice-président turc Fuad Oktay a récemment déclaré : « Alors que Stockholm autorise les organisations terroristes et les partisans du terrorisme à s'engager dans des activités anti-turques sous couvert des droits démocratiques, Ankara ne peut pas donner à la Suède son feu vert pour rejoindre l'OTAN. »
Le 18 mai 2022, la Finlande et la Suède ont demandé à rejoindre l'OTAN sous prétexte de la guerre en Ukraine. A ce moment-là, Erdogan a souligné qu'il ne pouvait pas soutenir cette idée, puisque ces deux pays coopéraient avec le groupe terroriste du PKK. Mais suite à des négociations, les représentants de la Suède et de la Finlande ont annoncé qu'ils coopéraient avec la Turquie dans la lutte contre le terrorisme.
Ankara a déjà annoncé que les mesures prises par Stockholm pour répondre à ses exigences n'étaient pas suffisantes pour qu'il donne son feu vert à l'adhésion de la Suède à l'OTAN. Par ailleurs, l'autodafé du livre sacré des musulmans par un homme politique d’extrême-droite suédois détériore les dissensions entre les deux pays.
En avril 2022, l'annonce par Paludan d'une « tournée » de brûlage du Saint Coran pour le mois sacré du Ramadan a abouti à des manifestations à travers la Suède. Tout au long du mois de Ramadan, Paludan a parcouru la Suède en brûlant des copies du Saint Coran dans plusieurs régions à majorité musulmane. Il a déclenché quatre jours de troubles pendant le week-end de Pâques.
La Première ministre suédoise Magdalena Andersson s'est rangée du côté des gens de l'extrême droite comme Paludan, en disant : « En Suède, les gens sont autorisés à exprimer leurs opinions, qu'elles soient de bon ou de mauvais goût... Cela fait partie de la démocratie de son pays. »
Le ministère iranien des Affaires étrangères a également fermement condamné la profanation du Saint Coran par le groupe extrémiste de Paludan, estimant que cet acte blasphématoire incitait clairement à la haine et à la violation de la liberté d'expression.
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