Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré que Washington surveillait de près les projets de l'Iran de déployer ses forces navales dans le canal stratégique de Panama, qui relie les océans Atlantique et Pacifique.
S'exprimant lors de la première Conférence nationale sur la civilisation maritime, qui s'est tenue dans la ville portuaire de Konarak, dans le sud-est du pays, le chef de la marine iranienne, le contre-amiral Shahram Irani, a déclaré mercredi 11 janvier que ses forces allaient établir une présence dans le canal de Panama plus tard cette année, marquant ainsi la première entrée de l'armée iranienne dans l'océan Pacifique.
"Nous sommes au courant de cette revendication de la marine iranienne. Nous continuons à surveiller les tentatives de l'Iran ou du moins ses déclarations sur son intention de développer une présence militaire dans l'hémisphère occidental", a déclaré Ned Price lors d'un point de presse le jeudi 12 janvier.
Shahram Irani a déclaré que les forces navales iraniennes ont jusqu'à présent été déployées dans presque tous les détroits stratégiques du monde, sauf deux.
"Mes camarades sont sur le point d'approcher les rives des Amériques et de présenter des signes des prouesses [militaires] de l'Iran. Les forces navales iraniennes ont été déployées dans l'océan Pacifique. Même si l'Australie et la France ont proféré des menaces au cours de ces missions et ont cherché à inverser leurs propres réglementations sur la navigation au-delà de leurs côtes, les forces iraniennes ont tenu bon face à ces menaces et ont répondu avec force", a poursuivi le commandant de la marine iranienne.
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À ce sujet, le site FeeBeacon écrit que ces dernières années, l'Iran a mis davantage l'accent sur le déplacement de son armée dans les territoires d'Amérique latine alors qu'il renforce ses relations avec les dirigeants anti-américains de la région, notamment au Venezuela. Les navires iraniens ont accosté plus fréquemment au Venezuela alors que le gouvernement iranien cherche à soutenir Maduro. Ces mesures, selon FreeBeacon, visent à transmettre aux États-Unis un message en ce sens que Téhéran a la capacité de stationner son appareil militaire pas loin du territoire américain.
Joseph Humire, un analyste de la sécurité nationale qui se concentre sur les questions latino-américaines estime que l'Iran avait jeté les bases de ce type de missions en organisant des exercices conjoints avec des alliés tels que la Russie et la Chine, deux pays qui ont eux aussi renforcé leurs liens avec les pays d'Amérique latine.
Il est probable que la République islamique d'Iran considère sa présence en Amérique latine comme un moyen de renforcer et de protéger ses intérêts dans des pays comme le Venezuela, où la RII aide le président vénézuélien Nicolas Maduro à réparer les raffineries de pétrole en ruine de son pays. Les deux pays ont signé un plan de coopération de 20 ans en juin 2022.
La source ajoute que les pays anti-américains d'Amérique ont aidé l'Iran pour contourner les sanctions américaines.
Coopération militaire entre l'Iran et la Russie
Ailleurs dans ses remarques jeudi, Price a parlé de la coopération militaire entre Téhéran et Moscou et a répété les allégations selon lesquelles l'Iran avait fourni à la Russie des armes à utiliser dans la guerre contre l'Ukraine.
"Notre évaluation globale n'a pas changé. L'Iran est et reste la principale source d'assistance sécuritaire de la Russie. Il s'agit d'un partenariat émergent entre la Russie et l'Iran qui s'est approfondi ces derniers mois, mais aussi à plus long terme", a déclaré Ned Price, ajoutant que "nous avons publié des détails importants sur la fourniture de la technologie iranienne des drones à la Russie. Nous craignions que la Russie ne cherche également à se procurer des missiles balistiques, la technologie des missiles balistiques, dont dispose l'Iran", a-t-il prétendu.
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Ces allégations ont fait surface pour la première fois en juillet 2022, lorsque le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a affirmé que Washington avait reçu des "informations" selon lesquelles la République islamique se préparait, selon un calendrier accéléré, à fournir à la Russie jusqu'à plusieurs centaines de drones, y compris des drones capables de transporter des armes.
En réponse aux allégations des responsables américains, le ministre iranien de la défense, le général de brigade Mohammad Reza Ashtiani, a déclaré le 12 décembre 2022 que les responsables ukrainiens n'avaient fourni aucune preuve à l'appui de leur affirmation selon laquelle la Russie utilisait des drones iraniens dans sa guerre contre l'Ukraine.
Il a ajouté que les déclarations sur l'utilisation présumée par les forces russes de drones de fabrication iranienne dans la guerre en Ukraine ne sont pas crédibles car elles sont fondées sur des allégations et des rumeurs sans fondement.