L'année 2023 s'annonce assez noire pour les entreprises françaises. Les défaillances ou défauts d'entreprises sont repartis brutalement à la hausse en 2022, au point que 41.000 sociétés ont été en situation de cessation de paiement.
Les entreprises françaises ne sont pas au beau fixe. Après une accalmie liée au « quoi qu'il en coûte » en 2020 et 2021, les défaillances ou défauts d'entreprises sont repartis brutalement à la hausse en 2022, à tel point que la banque de France a dénombré 41.000 sociétés en cessation de paiement, en hausse de 48% par rapport à 2021.
Il reste assez clair que 2023 ne s'annonce pas sous les meilleures auspices, même si tout n'est pas si noir. Les créations de sociétés sont notamment en très forte dynamique, mais l'explosion des coûts de l'énergie et la croissance en berne font craindre le pire. Les victimes potentielles sont des petites ou moyennes entreprises (ou PME), incapables de rembourser leurs prêts garantis par l'État ou de payer leurs factures d'électricité. « On est plutôt sur des PME qui sont dans le secteur du bâtiment et de la construction mais aussi dans les activités de transports par exemple », précise Thierry Millon, directeur des études de la société Altares, qui analyse la situation des entreprises.
Les prévisions les plus noires anticipent plus de 60.000 entreprises en faillites, c'était le niveau observé lors de la crise financière de 2009 en France.
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Selon la dernière enquête de conjoncture de l’Insee, qui a interrogé spécifiquement des entreprises industrielles, la baisse totale de leur production « en lien direct avec la hausse des prix de l’énergie » serait de l’ordre d’à peine 1,5 %. Cependant, comme le rappelle La Tribune, 8 % des entreprises dans le secteur de l’industrie et 3 % dans celui des services indiquaient prévoir de réduire leur activité en raison de la flambée de leur facture énergétique, selon cette enquête de l’Institut national de la statistique.
Dans sa dernière enquête publiée fin octobre 2022, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) avance, de son côté, que 9% des dirigeants des TPE/PME « envisagent un arrêt de leur activité du fait de la hausse des prix de l’énergie ».