Les Émirats arabes unis et la Chine ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir publiquement après que le nouveau ministre israélien de la sécurité nationale, issu de l'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, a pris d'assaut l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville occupée de Qods ; une intrusion que les dirigeants palestiniens ont qualifié de « provocation sans précédent ».
La réunion devrait avoir lieu jeudi 5 janvier, au milieu des spéculations selon lesquelles la visite du ministre israélien sur le site risque d'exacerber les frictions entre les Palestiniens et le régime de Tel-Aviv après une flambée de violence en Cisjordanie occupée par Israël en 2022.
Pendant ce temps, la Jordanie a convoqué mardi l'ambassadeur d'Israël à Amman et a délivré un message de protestation vigoureuse contre la visite de Ben-Gvir dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa.
Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés, Sinan Majali, a déclaré dans un communiqué que son pays condamnait fermement l’action provocatrice contre le lieu saint, exigeant que le régime israélien cesse immédiatement toutes ces violations.
« La prise d'assaut de la mosquée Al-Aqsa par un ministre israélien et la violation du caractère sacré de la mosquée sont une action condamnée et provocatrice, et représentent une violation flagrante du droit international, ainsi que du statu quo historique et juridique de Qods et de ses sites sacrés », a-t-il ajouté.
Le porte-parole a également réitéré que le département du Waqf islamique de la mosquée Al-Aqsa est la seule instance chargée d'administrer les affaires de la mosquée.
En vertu d'un accord signé en 2013 entre la Jordanie et l'Autorité palestinienne, le roi jordanien Abdallah II est le gardien des lieux saints musulmans et chrétiens de Qods.
La Cour royale hachémite paie les salaires des travailleurs des lieux saints musulmans.
L'Égypte a également déploré mardi que Ben-Gvir « ait pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa accompagné d'éléments extrémistes sous la protection des forces israéliennes ».
Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères a rejeté « toute mesure unilatérale qui violerait le statu quo juridique et historique à Qods ». Il met en garde contre les répercussions négatives de tels actes sur la stabilité et la sécurité des territoires occupés et sur l'avenir de la paix régionale, appelant toutes les parties à faire preuve de retenue.
En outre, l'Union européenne a souligné l'importance de préserver le statu quo des lieux saints dans la vieille ville occupée de Qods. « Nous rappelons l'importance de préserver le statu quo des lieux saints, et sommes préoccupés par les actions qui vont à son encontre », a déclaré le bureau du représentant de l'Union européenne à Qods dans un communiqué de presse suite à l'incursion de Ben-Gvir dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa.
« Ils risquent d'exacerber les tensions à Qods et dans les territoire palestiniens occupés. Les dernières semaines, on a assisté à une augmentation dangereuse des tensions et du nombre des victimes. Il est important de désamorcer et d'éviter toute action et provocation qui alimente ces tensions », a-t-il ajouté.
Le bloc des 27 membres a ensuite appelé « tous les acteurs sur le terrain et dans la région au sens large à faire preuve de calme et de retenue afin d'empêcher toute escalade ».
Des responsables et des colons israéliens extrémistes prennent régulièrement d'assaut l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa dans la ville occupée, un geste provocateur qui exaspère les Palestiniens. Ces effractions massives de colons ont presque toujours lieu à la demande de groupes de temples soutenus par Tel-Aviv et sous les auspices de la police israélienne à Qods.
L'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, qui se trouve juste au-dessus de la place du Mur occidental, abrite à la fois le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa.
La visite juive d'Al-Aqsa est autorisée, mais dans le cadre d'un accord vieux de plusieurs décennies entre la Jordanie - le gardien des sites islamiques et chrétiens de Qods - et Israël à la suite de l'occupation par Israël de l'est de Qods en 1967, le culte non musulman dans l'enceinte est interdit.
En mai 2022, un tribunal israélien a confirmé l'interdiction des prières juives dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, après qu'une décision antérieure d'un tribunal inférieur ait suscité l'indignation parmi divers Palestiniens et dans le monde musulman. Le juge du tribunal du district de Qods, Aryeh Romanov, a confirmé le 8 octobre que les Juifs n'étaient pas autorisés à adorer et à prier ouvertement sur le site et que seuls les musulmans étaient autorisés à y prier.
En mai 2021, de fréquents actes de violence contre des fidèles palestiniens à la mosquée Al-Aqsa ont conduit à une guerre de 11 jours entre des groupes de résistance palestiniens dans la bande de Gaza assiégée et le régime israélien, au cours de laquelle les forces du régime ont tué au moins 260 Palestiniens, dont 66 enfants.
Les Palestiniens exigent que la Cisjordanie occupée fasse partie de leur futur État indépendant et considèrent le secteur oriental de Qods comme la capitale de leur futur État souverain.
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