Les forces israéliennes ont tué un adolescent palestinien lors du raid contre le camp de réfugiés à Bethléem, moins de 24 heures après que deux Palestiniens ont perdu la vie dans une attaque près de Jénine.
Des affrontements ont éclaté tôt dans la matinée du mardi 3 janvier après que les forces israéliennes ont attaqué le camp de réfugiés de Dheisheh, situé juste au sud de Bethléem en Cisjordanie, a rapporté l’agence de presse officielle palestinienne Wafa, citant des sources de sécurité qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat.
Pour disperser la foule, les soldats israéliens ont tiré des balles réelles et en acier recouvertes de caoutchouc, et recouru à l’usage des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène.
Les troupes israéliennes ont également saccagé un certain nombre de maisons dans le camp avant d’arrêter un jeune homme et de l’emmener vers un lieu inconnu.
Adam Ayyad, 15 ans, a été ciblé d’une balle réelle dans la poitrine et a été transporté à l’hôpital gouvernemental de Beit Jala, où il a été déclaré mort. Deux autres jeunes Palestiniens ont été tués hier lundi par des soldats israéliens en Cisjordanie. Ces trois Palestiniens sont tombés en martyr moins d’une semaine après la prise de fonction du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Dans cette circonstance tendue, le ministre israélien de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, accompagné des colons sionistes s’est rendu aujourd’hui dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville occupée de Qods.
Malgré la mise en place en masse des dispositifs de sécurité, Ben-Gvir, figure de l’extrême droite, s’est vu contraint de fuir les lieux moins de 12 minutes après son arrivée par crainte des avertissements antérieurs de la Résistance palestinienne, a rapporté l’agence de presse Wafa.
La visite s’est déroulée alors que plus tôt le Mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, Hamas, a lancé un message d’avertissement par l’intermédiaire de l’Égypte, selon lequel le déplacement de Ben-Gvir dans la mosquée Al-Aqsa, pourrait provoquer une nouvelle escalade de tensions après une accalmie relative dans la bande de Gaza.
Ben-Gvir a prêté serment en tant que ministre israélien de la Sécurité la semaine dernière, devenant un membre clé du cabinet de coalition d’extrême droite, le plus raciste jamais dirigé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Des responsables et des colons israéliens prennent régulièrement d’assaut l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa dans la ville occupée de Qods, provoquant l’indignation du peuple palestinien.
Israël autorise la visite juive d’Al-Aqsa malgré l’accord signé avec le gouvernement jordanien à la suite de l’occupation israélienne de Qods-Est en 1967, interdisant tout exercice de culte non musulman dans l’enceinte. La Jordanie n’a donc pas tardé à condamner dans les termes les plus vifs la visite controversée du ministre israélien dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa. De même, les Émirats arabes unis ont condamné cette profanation, annulant une visite, dans ce pays, du Premier ministre du régime israélien Benjamin Netanyahu, qui était prévue pour la semaine prochaine.
D’ailleurs, un tribunal israélien a confirmé en mai 2022 l’interdiction des prières juives dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, après qu’une décision antérieure d’un tribunal inférieur a suscité l’indignation des Palestiniens et dans le monde musulman. Plus tard, le juge du tribunal du district d’al-Qods, Aryeh Romanov, a confirmé le 8 octobre que les Juifs n’étaient pas autorisés à pratiquer ouvertement le culte sur le site et que seuls les musulmans étaient autorisés à y prier.
À cet égard, le porte-parole de l’Autorité palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, a averti que toute atteinte au statut historique de la mosquée Al-Aqsa signifierait une déclaration de guerre. Il a souligné que les menaces répétées d’Israël de changer le statu quo dans la mosquée bénie Al-Aqsa en autorisant l’accomplissement des rituels et prières bibliques aurait de graves conséquences de même que l’expansion des colonies et les meurtres quotidiens des Palestiniens par les soldats israéliens.
Abu Rudeineh a ajouté que toutes ces questions complexes jetaient les bases d’une nouvelle escalade qui serait sans aucun doute prélude d’une étape historique. L’occupation, a-t-il noté, devrait donc être consciente que la ville de Qods restera à jamais la clé de la paix, la sécurité et l’instabilité dans cette région déjà instable.
Pour rappel, les Nations unies ont désigné 2022 comme l’année la plus meurtrière depuis 16 ans pour les Palestiniens de Cisjordanie : les forces israéliennes ont tué plus de 220 Palestiniens, dont au moins 171 en Cisjordanie et dans l’est de Qods occupé. Parmi les victimes figurent 30 enfants tués et au moins 9 000 blessés.
L’investiture la semaine dernière du cabinet israélien dirigé par Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d’Israël, fait craindre une nouvelle escalade des tensions dans les territoires occupés de la Palestine.