Le troisième Forum du dialogue de Téhéran (TCF) a débuté ce lundi 19 décembre à Téhéran, avec la participation des représentants de différents pays du monde.
L'initiative du forum de cette année est centrée sur la politique de la République islamique envers ses voisins et son approche sur l'amitié et la confiance.
L'événement réunit près de 70 officiels et représentants de groupes de réflexion et de centres de recherche de 36 pays.
Les conférenciers d'ouverture sont des personnalités notables, dont le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, l'ancien Premier ministre irakien Adel Abdul Mahdi, le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères Denis Moncada et le chef du Conseil stratégique des relations extérieures Kamal Kharrazi.
Des chefs de groupes de réflexion nationaux, des ambassadeurs et des chefs d'agences étrangères installées à Téhéran y participent également.
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Au cours des quatre réunions de ce forum qui suivront les discours d'ouverture, les participants discuteront des derniers développements en Asie de l'Ouest, de la sécurité dans le golfe Persique, des connexions régionales, de la sécurité énergétique, de la crise ukrainienne et de ses conséquences régionales et mondiales, et de la perspective de paix et d'un gouvernement global en Afghanistan.
Les première et deuxième éditions du Forum du dialogue de Téhéran qui se sont tenues en 2019 et 2020, ont constitué une plate-forme importante d'interaction et de communication entre responsables politiques et penseurs dans le domaine des études internationales et régionales, ainsi que des discussions sur l'Asie de l'Ouest.
Toute ingérence étrangère est rejetée
S'adressant au forum, le chef du Conseil stratégique des relations extérieures Kamal Kharrazi a déclaré que le développement dans la région nécessitait la coopération, et que les pays de la région pouvaient profiter de l'aide des pays développés dans le domaine de transfert de technologie et d'investissement afin de se développer ; il n'est pourtant pas acceptable que cette coopération soit accompagnée d'une ingérence politique et militaire étrangère.
Concernant la coopération entre les pays de l'Asie de l’Ouest, Kharrazi a noté que l'Iran a toujours salué et appelé au dialogue : « Les pays de la région doivent résoudre leurs problèmes par le dialogue. »
En outre, il s'est félicité de la dernière visite du président chinois dans la région, notant qu’afin de "planifier l'initiative de la Ceinture et la route, davantage d'investissements seraient réalisés dans ces pays et notre région se développerait de plus en plus".
Se référant aux pourparlers interrompus sur la relance de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, il a déclaré que l'Iran avait obtenu un accès complet à la technologie nucléaire pacifique grâce aux efforts de ses scientifiques.
« Le Plan global d’action conjoint (PGAC) a été négocié et signé, et encore une fois les Occidentaux n'ont pas tenu leurs engagements, ce qui a conduit au retrait des États-Unis du plan », a-t-il déclaré, réaffirmant que l'Iran n'avait pas l'intention de produire des bombes nucléaires qu'il juge interdites conformément aux principes éthiques et religieux.
Ailleurs, Kharazi s’est exprimé sur la guerre en Ukraine, réitérant que l'Iran était dès le début contre la guerre. Il a dit, cependant, que l’élargissement de l'OTAN vers les frontières de la Russie était provocateur et que les États-Unis et l'Occident avaient en fait poussé la Russie à bout.
« La guerre n'est pas souhaitable et même aujourd'hui, nous pensons que la guerre en Ukraine doit se terminer par le dialogue. L'Iran est prêt à fournir les moyens d'un tel dialogue », a-t-il ajouté.
Kharrazi s’est aussi attardé sur les développements en Irak pour rappeler l’espoir de l'Iran de voir le gouvernement irakien parvenir à la stabilité après avoir été témoin de calamités consécutives au cours des deux dernières années.
Il a espéré que l'Irak sera en mesure d'empêcher la propagation du terrorisme et de préserver l'intégrité territoriale de l'Irak, ajoutant que l'Iran offrirait toute aide dont le gouvernement irakien a besoin pour résoudre ses problèmes.
Au sujet de l'Afghanistan voisin, il a conseillé aux talibans de ne pas laisser le terrorisme se développer dans le pays et d'empêcher toute entrée de forces étrangères.
« Ils ne devraient pas permettre à l'Amérique d'entrer sur le territoire de l'Afghanistan sous divers prétextes, et ils devraient former un gouvernement inclusif auquel toutes les tribus et religions afghanes participeraient », a-t-il fait remarquer.