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La Russie n'accepte pas le plafonnement du prix de son pétrole imposé par l'Europe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cette photo montre une vue générale d'une usine de traitement d'huile dans le champ pétrolier de Yarakta, propriété d'Irkutsk Oil Company (INK), dans la région d'Irkoutsk, Russie le 10 mars 2019. ©Reuters

La Russie a affirmé samedi qu’elle n’accepterait pas le plafonnement du prix de son pétrole que l’Union européenne a prévu de mettre en place pour limiter les moyens de Moscou pour financer la guerre en Ukraine.

Les responsables russes ont condamné un soi-disant « plafonnement des prix » du pétrole russe, insistant sur le fait que le pétrole russe continuera d’être vendu sur des marchés hors d’Europe.

« À partir de cette année, l’Europe vivra sans pétrole russe », a tweeté samedi Mikhail Ulyanov, représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne. 

« Moscou a déjà clairement indiqué qu’il ne fournira pas de pétrole aux pays qui soutiennent [le] plafonnement des prix anti-marché », a-t-il ajouté.

L’ambassade de Russie à Washington a noté dans un communiqué publié samedi 3 décembre que les responsables du pays étaient « convaincus que le pétrole russe continuerait d’être demandé ».

Vendredi 2 décembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait déclaré que l’UE approuverait le plafonnement du prix du pétrole brut russe transporté par la voie maritime à 60 dollars le baril. Ceci étant, les assureurs et les courtiers, qui desservent les pétroliers transportant du carburant russe, risqueront d’être sanctionnés, s’ils dépassent la limite de prix fixée par Bruxelles.

« L’accord de l’UE sur le plafonnement des prix du pétrole... réduira considérablement les revenus de la Russie », a-t-elle affirmé dans un discours vendredi, avant d’insister sur le fait que cette décision « contribuerait également à stabiliser les prix mondiaux de l’énergie, au profit des économies émergentes du monde entier ».

Pétrole : Second coup anti Europe US après l'Ukraine?

Par ailleurs, le président français Emmanuel Macron a appelé samedi les Français à ne pas céder à la « panique » à propos d’éventuelles coupures d’électricité cet hiver, en soulignant que le gouvernement travaille sur un « scénario extrême » qu’il est, selon lui, tout à fait possible d’éviter.

« D’abord, je veux essayer de clarifier les choses : pas de panique ! », a-t-il noté. « Il y a un travail qui est fait, qui est légitime, par le gouvernement pour préparer un cas extrême, qui en effet nécessite de couper l’électricité pendant quelques heures dans la journée, si on venait à en manquer. »

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« C’est normal que le gouvernement prépare un cas extrême parce que les dernières années nous l’ont montré, parfois l’impensable arrive... et donc c’est la responsabilité du gouvernement, en lien avec tous les acteurs compétents, de préparer ces scénarios pour permettre que le pays ne soit pas en désordre complet », a poursuivi le chef de l’État français.

Cependant, les responsables du gouvernement français ont averti que des coupures de courant se produiraient lorsque le réseau énergétique serait trop sollicité, en cas de combinaison de temps inhabituellement froid, de problèmes persistants dans les centrales nucléaires françaises et de l’incapacité à acheter des alimentations électriques supplémentaires dans les pays voisins.

Jeudi 1er décembre, le chef de l’opérateur du réseau électrique français RTE a déclaré que la France pourrait être confrontée « quelques jours » à des coupures d’électricité.

Entre-temps, les autorités françaises à travers le pays ont été chargées de préparer des solutions d’intervention d’urgence en cas de coupure de courant dans leur région.

En particulier, les ménages avec des patients à haut risque, qui dépendent d’équipements médicaux à domicile, seront impactés par les éventuelles coupures de courant.

Le ministère de l’Éducation doit élaborer des plans pour fermer les écoles, si la région doit être touchée par des pannes d’électricité. L’ouverture des écoles pendant les coupures de courant pourrait avoir des ramifications négatives, compte tenu du manque de chauffage, de systèmes d’alarme et d’éclairage.

Dans le même temps, pour aggraver les choses cet hiver, le gouvernement français a décidé d’arrêter les subventions nationales sur le carburant en décembre.

Pendant ce temps, l’augmentation des prix du carburant au milieu des avertissements de coupures de courant a incité de nombreuses personnes à commencer à brûler du bois de chauffage pendant l’hiver.

Désormais, les fournisseurs de bois de chauffage préviennent qu’en raison d’une forte augmentation du nombre de ménages sur le marché, il n’y aura pas assez de bois pour tout le monde cet hiver.

En 2019, selon un rapport du Comité national pour le développement du bois, il y avait « entre 7,5 et 8 millions de foyers en France qui ont installé des chauffages au bois-énergie (bûches et granulés confondus) ».

Cependant, en 2022, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a déclaré que 9,5 millions de ménages utilisaient du bois-énergie, avertissant que le nombre de ménages brûlant du bois de chauffage augmenterait malgré les dommages environnementaux.

Une demande sans précédent de bois de chauffage

Gérard Fellous, dirigeant de Quality-bûches, a déclaré au Figaro : « Ces dernières semaines, l’ADEME a fortement promu le chauffage aux granulés. Mais cela a provoqué une augmentation significative du prix du bois, les prix des pellets ont triplé au cours des six derniers mois, entraînant une augmentation des grumes et de nos coûts. »

Fellous a également déclaré que le coût du bois brut avait augmenté de 20 %, obligeant les producteurs à répercuter le coût sur leurs clients. Il a affirmé : « J’ai constaté trois augmentations depuis le début de l’été, qui sont uniquement dues aux répercussions des prix [en hausse] du fournisseur. »

Et lui de souligner que la demande avait commencé au début de juillet de cette année, alors qu’elle ne commençait généralement qu’à l’automne.

« Sans faire de publicité », a-t-il dit, « je reçois 100 appels par jour, que j’envoie directement sur la messagerie vocale. Ce n’est jamais arrivé, c’est du jamais vu ».

Julian, un fournisseur de bois de chauffage, a également déclaré n’avoir jamais vu une telle demande de sa vie. Il a dit qu’il recevait 40 appels par jour, contre seulement cinq normalement : « J’espère que l’hiver ne sera pas rigoureux, sinon ça va devenir très compliqué. »

Il a commencé à limiter le nombre de fournitures qu’ils peuvent vendre par personne. Patrick Helb, vendeur de bois en Moselle, a déclaré : « Il n’y a plus de stock nulle part, je garde mes approvisionnements pour mes clients habituels, et j’espère tenir jusqu’à la fin de l’hiver. »

Un mètre cube de bois se vend généralement entre 55 et 57 € chacun, mais maintenant Helb les vend entre 60 et 65 €.

Cela fait suite à une modification à la réglementation sur la vente de bois de chauffage le 1er septembre, obligeant les vendeurs à fournir aux clients des informations sur leur bois, notamment sur le combustible, la longueur, la quantité et les niveaux d’humidité. À compter de septembre 2023, les bûches de moins de deux mètres devront être uniquement du bois sec. D’où la possibilité d’une pénurie supplémentaire à l’avenir, étant donné qu’il faut 18 à 24 mois pour sécher complètement le bois de chauffage.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV