En allusion à la politique coloniale de la France au Burkina Faso, la Première ministre italienne a explicitement critiqué le pays pour son approche hypocrite à l’égard de l’affaire des migrants africains, devenue une pomme de discorde entre les deux pays européens.
Sur le plateau de la chaîne italienne LA7, Giorgia Meloni a affiché des images montrant des enfants exploités pour l’extraction de l’or au Burkina Faso, pays africain autrefois contrôlé par la France. Elle a affirmé que cette dernière obligeait toujours le Burkina Faso à lui céder 50 % de ses exportations d’or.
« En échange, ils exigent que 50 % de toutes les exportations du Burkina Faso finissent dans les caisses du Trésor français. L’or que ce gamin va prendre à travers un tunnel finit généralement dans le Trésor public français », a-t-elle dénoncé en brandissant la photo d’un jeune Burkinabé en train de creuser la terre dans une mine d’or.
« La solution n’est donc pas de faire venir des Africains en Europe. La solution est de libérer les Africains de certains Européens qui les exploitent et de laisser ces gens vivre de ce qu’ils ont », a-t-elle poursuivi.
Le ton monte entre Rome et Paris après que des responsables italiens ont décidé d’empêcher les migrants à bord du navire Ocean Viking de débarquer au large d’Italie.
Embarqués à bord des navires humanitaires dont celui de l’ONG SOS Méditerranée, Ocean Viking, des centaines de migrants étaient restés bloqués dans la soirée du mardi 8 novembre au large de l’Italie. Le sort qu’ils ont subi a d’amblée déclenché une bisbille diplomatique suite à laquelle la France a accusé l’Italie de « comportement inacceptable ».
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« L’Ocean Viking va être accueilli vendredi à Toulon à titre exceptionnel », a annoncé, jeudi 10 novembre, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a dénoncé le « choix incompréhensible » de l’Italie de ne pas accepter le navire humanitaire comptant à son bord 234 migrants, dont 57 enfants.
Darmanin a déclaré que l’interdiction du navire par le gouvernement italien de droite, qui était bloqué au large de la Sicile depuis des jours, était « répréhensible » et « égoïste ».
« Il ne fait aucun doute que l’Ocean Viking se trouvait dans la zone de recherche et de sauvetage de l’Italie », a noté Darmanin, mettant en garde contre des conséquences importantes sur la relation bilatérale que la France partage avec l’Italie en matière de migration.
La querelle franco-italienne est le dernier épisode d’une impasse à laquelle fait face l’Europe en raison des différends sur l’endroit où débarquer les réfugiés qui tentent d’atteindre le Continent vert depuis l’Afrique du Nord.
« La réaction de la France face à la demande d’accueil de 234 migrants — quand l’Italie en a accueilli 90 000 cette année seulement — est totalement incompréhensible face aux appels continus à la solidarité », a déclaré jeudi 10 novembre le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi.
De même, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré que Rome souhaite un accord pour la relocalisation des migrants ayant le droit d’asile sur la base de la population dans différents pays.
L’Italie, avec l’Espagne, accueille la plupart des bateaux transportant des migrants. Seuls 164 des quelque 90 000 migrants arrivés en Italie cette année ont jusqu’à présent été relocalisés dans d’autres États de l’UE.
