TV
Infos   /   A La Une   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

Inflation : une vague de grèves déferle sur l’Europe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Manifestation pour défendre le système de santé public dans la capitale espagnole, le 13 novembre 2022 à Madrid. ©AFP

Si l’on dit souvent que les Français sont les champions de la grève, ils ne sont pas les seuls en ce moment. Partout en Europe, avec l’inflation qui touche de nombreux pays, il y a d’importants mouvements sociaux notamment en France, Belgique, Grèce et Espagne. Avec toujours le même mot d’ordre : la hausse des salaires. Le Royaume-Uni s’enfonce aussi dans la crise. Le capitalisme n’a plus rien d’autre à proposer qu’une « permacrisis » sans fin, une « crise permanente ». Ce néologisme anglais exprime le sentiment de vivre dans une époque de guerre, d’inflation et d’instabilité politique sans issue apparente.

Au Royaume-Uni, nombre de travailleurs sont d’ores et déjà entrés dans l’action gréviste pour défendre leur pouvoir d’achat. Les cheminots et les postiers se mobilisent depuis cet été. Ils ont depuis été rejoints par les dockers de Liverpool et Felixstowe. Plus de 80 % des travailleurs universitaires ont récemment voté pour la grève.

Le Congrès des syndicats britanniques (TUC) s’est réuni, fin octobre, pour approuver plusieurs résolutions appelant à des « actions coordonnées ». Le Premier ministre Rishi Sunak pourrait être rapidement confronté à une grève générale.

Les syndicats et le parti travailliste demandent des élections anticipées, qui porteraient probablement les travaillistes au pouvoir. Une bonne partie de la classe dirigeante est aussi de cet avis, car elle pense avoir trouvé dans le très droitier dirigeant du parti travailliste, Keir Starmer, un digne héritier de Tony Blair, c’est-à-dire un représentant forcené de ses intérêts.

Starmer rêve effectivement de jouer ce rôle. Mais la situation actuelle est bien différente de la période de croissance économique pendant laquelle Tony Blair était au pouvoir. Même avec l’écrasante majorité parlementaire que lui promettent les sondages, le gouvernement Starmer sera, dès le premier jour, un gouvernement de crise, car il s’engagera dans une politique très semblable à celle que prépare Sunak. Au passage, cela dissipera les illusions que Starmer suscite dans une partie de la classe ouvrière britannique.

Le capitalisme britannique n’a rien d’autre à proposer qu’une « permacrisis » sans fin, « crise permanente ». Ce néologisme exprime le sentiment de vivre dans une époque de guerre, d’inflation et d’instabilité politique sans issue apparente. Alors que la Grande-Bretagne vient de se doter de son troisième Premier ministre conservateur en moins de trois mois, le mot semble bien choisi.

Lire aussi : Allemagne : grogne contre la vie chère

En Espagne, quelque 200 000 personnes ont manifesté dimanche 13 novembre à Madrid contre les mesures d’austérité qui ont réduit la qualité des soins de santé publics dans la capitale. De surcroît, le gouvernement régional de droite prévoit de nouvelles réformes impopulaires.

Des artistes connus, des familles entières avec enfants et grands-parents, des politiciens, des syndicalistes et des travailleurs du secteur de la santé se sont joints à la marche.

Selon le porte-parole du gouvernement régional, 200 000 personnes y ont participé, mais les organisateurs ont parlé d’un chiffre trois fois plus élevé.

Des prises de vue aériennes au-dessus des principaux boulevards menant à l’hôtel de ville ont montré une foule de manifestants à perte de vue déferlant de toutes les directions.

France : vers une pénurie d'électricité cet hiver

Les syndicats affirment que les services de soins primaires dans la région de Madrid subissent une énorme pression depuis des années en raison d’un manque de ressources et de personnel à la suite des mesures d’austérité imposées lors de la crise financière du pays il y a dix ans.

Les représentants syndicaux affirment que les soins de santé ont été aggravés en raison d’une mauvaise gestion et que le gouvernement régional souhaite restructurer davantage pour permettre un plus grand nombre de partenariats public-privé en matière de soins de santé.

Les autorités souhaitent également augmenter les soins d’urgence en ligne en raison du manque de personnel dans les centres de santé publics.

Pour plus de détails : Sanctions anti-russes : l’UE se dirige vers la récession

« Ce qu’ils font est un désastre sans précédent », a déclaré aux journalistes Monica Garcia, du parti d’extrême gauche Mas Madrid. « Il y a un moyen très simple de retenir les professionnels et c’est de bien les traiter : leur donner des contrats qui ne dureraient pas qu’un mois, une semaine, un week-end. Quand un gouvernement est incapable de faire ça, c’est parce qu’il y a des intérêts politiques », a ajouté Garcia.

Dans ces circonstances, les salariés européens n’ont pas d’autres choix que de lutter toujours plus massivement — et plus radicalement — pour défendre leurs conditions de vie et de travail.

Suivez-nous sur Telegram via le lien suivant : https://t.me/PressTVFr

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV