La dirigeante d'extrême droite Giorgia Meloni a été nommée Première ministre en Italie, devenant ainsi la première femme à diriger un gouvernement en Italie.
Sa nomination est un tournant dans l'histoire de l'Italie depuis Benito Amilcare Andrea Mussolini qui a inspiré et soutenu la propagation internationale des mouvements fascistes pendant la Seconde Guerre mondiale.
Meloni a prêté serment samedi 22 octobre aux côtés de son équipe ministérielle qui proviennent du parti Forza Italia, dirigés par l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, et de la Ligue de Matteo Salvini.
Elle est membre du parti post-fasciste Fratelli d’Italia qui a remporté les élections législatives du 25 septembre et est connue pour ses positions anti-immigration et anti-UE.
Le parti qui n'a jamais été au pouvoir, avait besoin d'un soutien extérieur pour former un gouvernement, après avoir remporté les élections le mois dernier en alliance avec Forza Italia et la Ligue anti-immigration.
Cependant, les pourparlers pour former un gouvernement avaient été éclipsés par des désaccords sur le soutien de Meloni à Kiev depuis le début de l'opération militaire en Ukraine. De même, une vidéo divulguée a montré l'ancien Premier ministre italien Berlusconi parlant de ses relations chaleureuses avec Moscou et imputant vraisemblablement le déclenchement de la guerre en Ukraine au président Volodymyr Zelensky.
Matteo Salvini, son autre partenaire de coalition, est un fan de longue date du président russe Vladimir Poutine qui critique les sanctions occidentales contre Moscou.
Pour l'instant, cependant, Meloni a été ferme sur son soutien à l'Ukraine, en ligne avec le reste de l'Union européenne et les États-Unis. « J'ai l'intention de diriger un gouvernement avec une ligne de politique étrangère claire et sans équivoque », a-t-elle déclaré. « L'Italie fait pleinement, et la tête haute, partie de l'Europe et de l'Alliance atlantique », indique-t-elle.
Après des jours de pourparlers souvent tendus en coulisses, Meloni a dévoilé son équipe vendredi 21 octobre, donnant cinq ministères à la Ligue et à Forza Italia, tout en réservant neuf postes ministériels à son propre parti. Les technocrates constituent le reste de l'équipe de 24 personnes, qui ne comprend que six femmes.
Le gouvernement de Meloni, le 12e de ce siècle, remplace une administration de la coalition d’unité nationale dirigée par l'ancien chef de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. Il fait face à une série de défis de taille, notamment une récession imminente, l'augmentation des factures énergétiques et la manière de présenter un front uni face à la guerre en Ukraine.