L'Iran a dénoncé les actes de violence commis contre ses représentations diplomatiques et ses envoyés dans certains pays à la suite des manifestations qui ont éclaté le mois dernier à la suite de la mort d'une jeune femme, décédée à l'hôpital quelques jours après s'être effondrée dans un poste de police de la capitale Téhéran.
Selon Zahra Ershadi, représentante permanente adjointe de la République islamique d'Iran auprès des Nations unies, des actions violentes perpétrées contre les diplomates et les centres diplomatiques et consulaires de l'Iran en Europe, sur fond des récents troubles dans le pays, ont eu un retentissement sans précédent : il s'agissait d'actes délibérés, organisés et faisant partie d'une campagne plus large contre l'Iran.
S'exprimant ce mardi 18 octobre lors d'une réunion de la sixième Commission juridique de l'Assemblée générale des Nations unies, Mme Zahra Ershadi a présenté un compte rendu sur les agressions et les actes de violence contre les diplomates et les missions diplomatiques de la République islamique d'Iran dans le monde.
« L'Iran a fait tout son possible pour créer un lieu sûr et calme pour les diplomates étrangers et les missions consulaires pour qu’elles mènent leurs fonctions dans le pays. Mais malheureusement, suite aux récents événements survenus en Iran, un certain nombre de places diplomatiques et consulaires et de diplomates de la République islamique d'Iran ont été attaqués dans certains pays européens, notamment au Danemark, en Norvège, en Belgique, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Bulgarie, aux Pays-Bas, en Italie et en Suède. »
Elle a souligné que la République islamique d'Iran condamnait toute violence à l'encontre de ses missions diplomatiques et consulaires et de ses diplomates, en particulier le retard important dans l'intervention ou l'absence de la réaction de la police.
Téhéran proteste également contre l'intrusion dans ses locaux diplomatiques et consulaires à Tirana le 8 septembre 2022 par les forces de police albanaises après la rupture unilatérale des relations bilatérales par le gouvernement albanais.
En savoir plus: Une délégation otanienne en Albanie...
Le mois dernier, les forces de police spéciales albanaises, portant des masques et des casques et munies de fusils automatiques, ont pénétré dans l'enceinte de la mission diplomatique iranienne après le départ de deux voitures avec des plaques diplomatiques.
Selon des informations, la police albanaise est restée à l'intérieur de la mission diplomatique pendant 30 minutes et a fouillé le bâtiment qui arborait encore le drapeau iranien.
L'intrusion a eu lieu un jour après que l'Albanie, qui accueille depuis des années des membres du groupuscule des Monafeghine (OMK) en connivence avec les États-Unis, a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran.
Mme Ershadi a évoqué la préoccupation de l'Iran sur les tentatives illégales de certains pays pour abuser des immunités et privilèges diplomatiques à l'intérieur de l’Iran pour dissimuler des opérations qui finiraient par saper le caractère sacré des fonctions des envoyés diplomatiques.
« Il revient aux membres des missions étrangères et à leurs pays respectifs de respecter les lois iraniennes en tant que pays hôte et s'abstenir de s'ingérer dans ses affaires intérieures », a-t-elle réitéré.
« L'Iran est disposé à résoudre pacifiquement tout différend à cet égard et exhorte vivement les autres États à respecter leurs obligations en vertu des deux Conventions de Vienne. La République islamique d’Iran demande aux pays respectifs de respecter et d’appliquer strictement tous les principes et règles du droit international concernant les relations diplomatiques et consulaires, et d’agir conformément aux Conventions de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et 1963 et aux résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies en ce qui concerne la protection, la sécurité et la sûreté des complexes diplomatiques et consulaires », a-t-elle ajouté.
À lire: Des ressortissants français, britanniques et suédois parmi les terroristes arrêtés en Iran
La République islamique d'Iran porte une attention particulière au rôle des délégations et représentants diplomatiques dans le renforcement de la coopération internationale et de la coexistence pacifique.
« Le bon fonctionnement des missions diplomatiques en tant que représentants des gouvernements doit être garanti par le respect des principes et des règles du droit international régissant les relations diplomatiques et consulaires. Pour la République islamique d'Iran, il s'agit d'une exigence fondamentale pour que des pays entretiennent des relations normales », a conclu Mme Ershadi.
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes iraniennes à la suite de la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une jeune Iranienne décédée à l'hôpital quelques jours après s'être effondrée dans un poste de police de la capitale Téhéran.
Malgré les éclaircissements des responsables iraniens sur les circonstances entourant la mort de Mahsa Amini, les manifestations dirigées depuis l'extérieure du pays, ont dégénéré en violence.