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La brouille USA/Arabie, peut-on y croire?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Quelque chose ne tourne pas rond dans ces tonnes d'analyses que font publier les journaux atlantistes comme quoi Riyad serait en brouille avec l'Amérique pour cause d'une réduction de 2 millions de barils décidée par l'axe énergétique Riyad-Russie.

Cette presse dit :

" Alors que Joe Biden se prépare à répondre au plan des pays membres de l'OPEP + visant à réduire la production de pétrole, les législateurs démocrates lui ont demandé de réduire drastiquement les ventes d'armes à l'Arabie saoudite. L'OPEP +, composée de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de la Russie, a convenu mercredi 5 octobre, de réduire considérablement la production de pétrole. Cette action de l'OPEP + à la veille des élections américaines de mi-mandat risque d'augmenter le prix de l'essence. Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken a déclaré le lendemain que l'administration Biden envisageait plusieurs options concernant les relations Washington-Riyad après que l'Arabie saoudite et l'OPEP+ ont pris des mesures. Sans évoquer ces options, il a annoncé la concertation étroite entre le gouvernement et le Congrès. Les lourdes pertes de civils dans la guerre au Yémen et la violation des droits de l'homme, y compris le meurtre de Jamal Khashoggi en 2018, sont parmi les problèmes les plus importants sur lesquels les législateurs américains critiquent les relations de sécurité de Washington avec Riyad. Le sénateur démocrate Chris Murphy, président de la section Moyen-Orient de la commission des relations extérieures de la Chambre, a appelé à une "réévaluation complète" des relations américaines avec l'Arabie saoudite dans une interview à CNBC.

Et d'ajouter :

"À la Chambre des représentants, Tom Malinowski, Sean Casten et Susan Wild ont présenté un plan de retrait des troupes américaines d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Même le représentant de l'Arizona à la Chambre des représentants des États-Unis, Ruben Gallego, a proposé le retrait des systèmes de défense antimissile Patriot basés en Arabie saoudite. Il a écrit sur Twitter que si les Saoudiens aiment tant les Russes, ils peuvent utiliser leur technologie militaire très "fiable".L'Arabie saoudite est le plus gros client d'armes US pour lesquels elle dépense chaque année des milliards de dollars. En août, le gouvernement Biden a annoncé la vente d'intercepteurs et d'équipements de missiles Patriot au régime de Riyad, pour une valeur de 3,5 milliards de dollars.

A la lecture de ce genre d'analyse deux questions se posent : primo, l'Arabie des Salmans qu'on donne trop souvent pour être hostile au clan démocrate aux Etats Unis est elle réellement maître de son pétrole, elle qui accueille sur son sol plus de 40 000 fonctionnaires anglo-saxons actifs dans son secteur pétrolier. et secundo, cette même Arabie ose-t-elle de nager à contre courant d'une Amérique qui lui dicte ses politiques nationales et internationale? En effet peu d'observateurs tendraient à voir à travers le régime de Riyad  une entité capable de décider seule de son sort rien qu'à regarder le chiffre des contrats d'armements annuels que les Yankees signent avec. Quant au retrait des Patriot mille fois avancés depuis que Biden est au pouvoir et qu'on le donne pour être divergent avec les Salmans, et bien ils ne bougeraient pas d'un iota de là où ils sont dans la mesure où il s'agit de système de DCA qui protègent non pas les Saoudiens mais les troupes US.

Alors à quoi rime cette vrai-fausse fronde saoudienne contre Washington? plus d'une analystes y voient une fausse route destinée à masquer le vrai problème qui menace US et ses acolytes à savoir une reprise des attaques aux drones et aux missiles d'Ansarallah contre l'Aramco d'une part et les sites pétroliers émiratis de l'autre. Surtout qu'Ansarallah n'a cessé ces derniers temps d'exposer de redoutables armements navals signe qu'il est prêt à attaquer non plus seulement les raffineries saoudiennes mais encore les pétroliers occidentaux ou israéliens qui s'aventurerait à Bab el-Mandeb. Mais il y a plus : cette littérature trop focalisé sur une "entente Russie/Arabie", une entente qui vu le caractère américanocentrique du régime saoudien ne pourrait qu'être conjoncturel vise à occulter cette donne énergétique naissante qui en ces temps de crise fait peur : l'Iran et la Russie en qualité de deux producteurs gaziers sont sur le point de créer  un méga hub gazier.  

Lors de la visite à Moscou du ministre iranien du Pétrole en vue de participer au Forum économique de la Caspienne, la mise à exécution de la note d’entente globale avec Gazprom a été étudiée.Le vice-ministre pour les affaires internationales et commerciales a affirmé que la Russie était en train d’élaborer le plan global de développement pour six champs pétroliers et deux gaziers et souhaitait signer l’accord avant la fin de l’hiver. À Moscou, le ministre iranien du Pétrole, Javad Oji, s’est entretenu avec le vice-Premier ministre russe, Alexandre Nowak et chef de la partie russe au sein de la Commission mixte économique, de la tenue de cette commission, les 29 et 30 octobre, en Russie. Il a été décidé que les deux parties préparent et finalisent rapidement la feuille de route des coopérations bilatérales.

Une autre affaire étudiée lors de ce Forum concernait l’accélération de la mise à exécution de la note d’entente globale avec Gazprom. Des réunions ont eu lieu en marge du Forum, entre Gazprom et le ministère iranien du Pétrole, les deux parties échangeant des points de vue sur les axes de coopération. Aussi a été effectuée une visite à deux parcs technologiques de Moscou Technopolis et Skolkovo et il a été décidé de préparer un projet de protocole de coopération avec le parc technologique russe Technopolis, pour être signé lors de la réunion de la Commission mixte, et tout cela suivant l'accent mis par le Leader de la Révolution islamique sur le développement des industries fondées sur la connaissance.

Ces parcs comprennent les sociétés fondées sur la connaissance et dotées de la technologie sophistiquée dans le domaine du gaz et du pétrole russe. Par ailleurs, lors d’une table ronde sur des projets énergétiques des pays de la Caspienne, le vice-ministre iranien, Ahmad Assadzadeh a proposé, entre autres, le développement des champs gaziers et pétroliers de la mer Caspienne, l’établissement des corridors de transport et de connexion énergétiques entre les pays riverains et la formation d’un fonds commun d’investissement de la Caspienne pour le développement des projets énergétiques.

Évoquant la rencontre du ministre du Pétrole en compagnie du premier vice-président avec les Premiers ministres russe, kazakh et azerbaïdjanais en marge du Forum économique de la Caspienne, M. Assadzadeh a déclaré : « Des rencontres utiles ont eu lieu en présence des gouverneurs russes et des grandes entreprises russes au cours desquelles les axes et opportunités de coopération économique, y compris dans le secteur pétrolier et gazier ont été étudiées. Les dirigeants d'entreprises russes ont évoqué de très fortes capacités de coopération des deux pays dans divers domaines de l'industrie pétrolière, affirmant que l'exploitation de ces opportunités demande du sérieux de part et d'autre.

« Dans un avenir proche, nous prévoyons d'organiser une conférence d’expertise des entreprises privées iraniennes et russes et des activistes de l'industrie pétrolière », a encore dit le vice-ministre iranien du Pétrole.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV