Depuis que l'administration Biden a entamé des négociations indirectes avec l'Iran à Vienne, le régime sioniste a émis des avis contradictoires sur l’état d’un nouvel accord nucléaire et la levée des sanctions contre l’Iran.
Avant son départ pour l'Allemagne, dimanche 11 septembre, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a estimé que la campagne diplomatique menée par Israël pour empêcher la conclusion de l'accord nucléaire est un « succès ». Il a toutefois ajouté qu'il restait « un long chemin à parcourir ».
Un responsable du régime sioniste a indiqué à Reuters qu'un accord pour la mise en œuvre complète de l'accord nucléaire avec l’Iran ne sera pas conclu avant les élections de mi-mandat du Congrès américain en novembre.
La nouvelle offensive d’Israël consiste clairement à tenter de convaincre les puissances occidentales, incluant les E3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne), de ne pas renouveler l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran conclu en 2015. L’entité considère que l'accord actuellement en renégociation ne freinera pas le programme nucléaire iranien et favorisera la levée des sanctions économiques ce qui pourrait permettre à Téhéran d'accroître son soutien financier à ses alliés comme le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.
Ceci dit, les prévisions des autorités israéliennes devraient faire long feu si l’on mesure les multiples rebondissements durant les mois qui ont suivi le début des pourparlers de Vienne dont voici un aperçu :
Le 18 avril 2021, le site Web Axios rapporte peu après le début du premier cycle des négociations que pour la direction du renseignement militaire israélien (Aman), les pourparlers aboutiront au retour des Etats-Unis au PGAC, ce qui est une source de préoccupation pour Israël. Dix jours plus tard, le 28 avril, ce même site précis que la question n’est plus « si », mais « quand » les Etats-Unis reviendront à l’accord international.
Le 5 janvier 2022, les responsables israéliens ont prétendu que les négociateurs iraniens perdaient leur temps à Vienne, mais qu’un accord semblait plus probable. « Pour Tel-Aviv, il serait très surprenant qu'une sorte d'accord ne soit pas conclu à Vienne », a déclaré un responsable israélien à Axios.
Le 4 janvier 2022, Al-Monitor rapporte que selon les estimations de Tel-Aviv, il y avait peu de chance de parvenir à un accord. Mais les choses ont vite évolué et Tel-Aviv pense maintenant que les parties concernées se dirigent vers un nouvel accord.
Le 26 avril 2022, le journal Israel Hayom cite des responsables diplomatiques sionistes et affirme que la chance de parvenir à un nouvel accord sur le nucléaire iranien est de « faible à nulle ».
Le 17 août 2022, la chaîne 13 de la télévision israélienne évoque l’avancée de l'Iran vers la signature de l'accord nucléaire. « La semaine dernière, les responsables israéliens chargés du dossier iranien ont estimé que l'Iran ne voulait pas d'un accord. En quelques jours, cette appréciation a changé », lisait-on dans un rapport de la chaîne.
Le 28 août 2022, David Barnea, le chef du Mossad, a déclaré lors d'une conférence de presse que l'accord nucléaire avec l'Iran a été conclu et devait être signé dans les prochains jours, et qu’il devait se rendre à Washington pour en discuter.
Se référant à un rapport du département de recherche du ministère israélien des Affaires étrangères, qui n’a pas été rendu public, le Times of Israel, a expliqué le 3 septembre que « malgré les différends entre l'Iran et les États-Unis, un accord devrait être conclu d’ici les prochaines semaines ».
Le 8 septembre, le régime sioniste estime que les chances de relancer l'accord nucléaire sont très faibles. Dans une interview accordée au Yedioth Ahronoth, des sources israéliennes ont qualifié l'espoir de l'UE quant à la relance de l'accord de « faux optimisme ».
L’approche politique et militaire du gouvernement vis-à-vis de l’accord est également critiquée dans les territoires occupés. L’État d’occupation semble s’opposer au monde entier, qui s’est plus ou moins uni pour vouloir contrôler le programme nucléaire de l’Iran par des moyens diplomatiques, tandis qu’Israël s’en tient bêtement à l’approche violente. Sa démarche est dénuée de sagesse politique et il est clair qu’il existe un certain nombre d’intérêts contradictoires entre le régime d’Israël et les États-Unis.
De nombreux Israéliens estiment que le nouvel accord est moins profitable que ce qui était sur la table auparavant. Le fait est qu’Israël ne peut s’attendre à rien de mieux tandis que l’Iran a fait de grands progrès dans la production de centrifugeuses et peut enrichir l’uranium plus rapidement qu’auparavant.
Le fait est qu’Israël ne peut s’attendre à rien de mieux. L’Iran a fait de grands progrès dans la production de centrifugeuses et est capable d’enrichir l’uranium plus rapidement qu’auparavant.