TV

Karish: les navires US/Turquie accostent à Haïfa

Navire de guerre turc accosté dans le port Haïfa dans les territoires occupés. (Illustration)

Sur fond des inquiétudes croissantes des autorités sionistes par rapport à un éventuel conflit majeur avec le Hezbollah en raison des différends sur l’exploitation du champ gazier de Karish, le navire de guerre turc accompagné de l’USS Forrest Sherman de l’US Navy a accosté à Haïfa en Palestine occupée.

Suite à la normalisation complète des relations diplomatiques entre la Turquie et le régime sioniste, une frégate turque accompagnée d'un navire lance-missiles américain a accosté aujourd’hui, samedi 3 septembre, dans le port de Haïfa dans le nord-ouest des territoires occupés.

Itay Blumenthal, journaliste de la chaîne sioniste Kan, annonçant la nouvelle sur son compte Twitter, a noté que l’accostage des navires turcs à Haïfa n’est pas un fait banal qui se produirait au quotidien et que le déploiement pourrait faire partie d'une mission de patrouille des forces de l'OTAN.

Le journaliste de Kan a précisé que la frégate turque s'appelle TCG Kemalreis (F-247) et est entrée dans le port de Haïfa accompagnée du navire lance-missiles américain USS Forrest Sherman (DDG-98).

Pour rappel, le Premier ministre israélien par intérim Yaïr Lapid et le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu ont officiellement annoncé fin août que les relations entre Ankara et Tel-Aviv étaient revenues à la normale et que les deux parties nommeraient bientôt leurs ambassadeurs.

Les relations entre la Turquie et le régime sioniste ont été tendues pendant 12 ans après la mort de dix Turcs suite à l’attaque de l’armée sioniste en 2010 contre le ferry turc Mavi Maramra, qui servait de navire amiral à la Flottille de la Liberté, cette dernière transportant de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza.

Mais pourquoi la Turquie choisit ce moment très explosif pour accompagner l'US Navy dans son escale à Haïfa? Compte-t-elle jouer le même jeu qu'elle a joué à Odessa avant que la Russie ne permette au régime ukrainien d'en faire transiter des navires de céréales ? Certains analystes estiment que là encore Erdogan agit dans le sens des intérêts du trio US/OTAN Israël et que sa présence pourrait avoir un rôle dissuasif pour empêcher le Hezbollah d’agir contre les ports israéliens. Surtout qu’Israël reconnait désormais et clairement son impuissance.

En effet, l’accostage du navire militaire turc à Haïfa intervient à un moment où les services de sécurité israéliens, cités par Walla, se disent convaincus que même le déploiement de toutes les armes offensives israéliennes réunies ne suffira pas à contenir des milliers de missiles de précision du Hezbollah qui atterriront dans tous les coins en territoires occupés, et ce, d’ici quelques jours, selon eux.

Dans le même ordre d’idée, le journal Yediot Aharanot, a évoqué dans un rapport datant du jeudi 1er septembre, les inquiétudes croissantes des milieux politiques et militaires et des dirigeants du régime sioniste face à toute confrontation avec le Hezbollah libanais qui, selon leurs propres aveux, n’aura rien à voir avec les récentes guerres avec les Palestiniens.

Indiquant qu’Israël considère le Hezbollah comme la menace directe la plus sérieuse contre son existence, le journal Yediot Aharanot écrit que 40 ans après sa fondation, la Résistance libanaise est aujourd’hui le mouvement le plus important et le plus armé du Moyen-Orient : au fil des ans, le Hezbollah a renforcé sa puissance militaire et se vante à présent de ses 100 000 soldats entraînés.

Citant Seyyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, le journal met en garde contre les 150 000 missiles à guidage de précision qui peuvent attaquer n’importe quelle zone en Palestine occupée et empêcher même les navires israéliens d'atteindre la Méditerranée. De surcroît, ajoute Yediot Aharanot, des drones avancés du Hezbollah sont capables de cibler des positions israéliennes ou de recueillir des informations auprès d'elles.

A cet égard, le journal rappelle la mission de reconnaissance effectuée début juillet au-dessus des plateformes du régime sioniste dans le champ gazier de Karish par trois drones du Hezbollah qui ont retrouvé leur base indemnes. Par ailleurs, Nasrallah a prévenu qu'Israël n'avait pas le droit d'exploiter la zone contestée entre le Liban et la Palestine occupée avant la démarcation des frontières maritimes à l’issue d’un accord entre les deux parties.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV