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À Karish, le jeu tourne contre Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une corvette Saar Class 4.5 israélienne monte la garde autour de la plateforme installée par Energean au champ gazier de Karish, le 2 juillet 2022. (Archives)

Alors que le médiateur américain dans l'affaire de la démarcation de la frontière maritime entre le Liban et la Palestine occupée est attendu dans la région en fin de semaine prochaine, le journal libanais Al-Akhbar a écrit vendredi dans un rapport que « le Hezbollah a forcé les Etats-Unis et Israël à prendre au sérieux les positions du Liban ».

« Le médiateur américain Amos Hochstein a annoncé aux autorités libanaises qu'il reprendrait ses entretiens concernant cette affaire dans les prochains jours et ne pourra répondre aux propositions du Liban qu'à la fin de cette période », ajoute le rapport d’Al-Akhbar.

D’après le journal, des sources diplomatiques européennes à Beyrouth ont mis en garde contre une augmentation du niveau de tension à la frontière sud du Liban et de la Palestine occupée déclarant que si le médiateur américain ne parvenait pas rapidement à un résultat satisfaisant pour le Liban, il y aurait la possibilité d'une montée en tension. Au cours des derniers jours, Hochstein a rencontré et discuté avec le conseiller du président français Emmanuel Macron sur le rôle de la compagnie pétrolière Total dans l'exploration et l'extraction des ressources maritimes au Liban.

Selon ces sources, Hochstein devrait contacter les autorités du régime israélien pour obtenir des résultats plus précis.

Selon Al-Akhbar, Hochstein a également souligné à propos des documents publiés dans les médias sionistes sur l’accès à un accord dans le dossier de délimitation des frontières que « ces documents sont sans fondement et qu'aucun des responsables israéliens ne les approuve ».

« Tout comme il y avait des opinions différentes à ce sujet au Liban, en Israël, qui est à la veille des élections, on entend différentes rumeurs », a-t-il ajouté.

« Lors d'un de ses précédents voyages, le médiateur américain avait clairement dit qu'Israël devait s'abstenir de faire du marchandage dans cette affaire pour préserver ses intérêts. Parce que cette question fait partie du dossier énergétique mondial, et les Etats-Unis et l'Europe ne permettront à aucune des parties impliquées, dont Israël, de la mettre en péril pour obtenir des avantages politiques supplémentaires », poursuit Al-Akhbar.

Alors que les médias israéliens continuent de publier des infos sur l’accès à un accord, la nouvelle la plus importante qui a retenu l’attention ces derniers jours est que la date d'extraction du gaz du champ Karish par le régime israélien a été reportée d'un mois.

« Cette étape - théoriquement - consiste à empêcher les deux parties impliquées dans l'affaire de toute action pouvant conduire à une bataille militaire, de sorte que l'extraction de gaz ne déclenche pas une réponse militaire du Hezbollah et ne pousse pas la Résistance libanaise à mettre en œuvre ses menaces précédentes contre le régime israélien », précise le journal.

Cependant, il y a différentes spéculations au sujet de cette période d'un mois, et la question qui se pose maintenant est de savoir ce que Tel-Aviv peut gagner de ce retard ? D'autant plus que les rapports de force actuels donnent au Liban la possibilité de ne pas renoncer à ses exigences dans ce dossier.

Le régime sioniste insiste sur le fait que cette suspension d'un mois est due à des problèmes techniques liés à la société d'extraction de gaz Energin et n'a rien à voir avec les menaces du Hezbollah, mais tout porte à croire que le Hezbollah a forcé les États-Unis et Israël à prendre au sérieux les positions du Liban et s'est fixé un court délai de quelques semaines pour les négociations ; ce qui empêchera Israël et les États-Unis de prolonger ou de tuer le temps dans cette affaire.

Israël se protège-t-il d'une « frappe militaire du Hezbollah » à travers ce délai ? C'est une question qui restera sans réponse et pendant le mois prochain l'ambiguïté sera plus grande que par le passé.

Yossi Yehoshua, commentateur des affaires sécuritaires pour le journal Yedioth Ahronoth a récemment annoncé dans un article que les discours fréquents de Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, ont amené Tel-Aviv à s'inquiéter de l'extraction de gaz à la frontière maritime contestée entre la Palestine occupée et le Liban.

Les déclarations de Benny Gantz, ministre de la Guerre du régime sioniste méritent réflexion lorsqu’il avait dit préférer « parvenir à un accord sans guerre, même si cela n'empêchera pas le commandement militaire sur le front Nord d’Israël d'être en état d’alerte pour faire face à une éventuelle bataille ».

Tout en reconnaissant l’inquiétude d’Israël concernant tout conflit avec le Hezbollah libanais, Gantz avait dit : « En cas de guerre, il sera difficile pour Israël de contrôler la situation ultérieure. Même en cas de conflit local, la situation pourrait rapidement se propager et se transformer en une véritable guerre. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV