Les accords d’Abraham ne suscitent plus d’engouement dans les pays du golfe Persique, comme le montrent le retour de l’ambassadeur émirati à Téhéran, le refus d’Oman d'autoriser les compagnies aériennes sionistes à utiliser son espace aérien et l’accord sur le nucléaire iranien qui en cas d’être signé renforcera, sleon les responsables sionistes, davantage l’influence de l’Iran dans la région.
Après l’annonce du retour de l’ambassadeur émirati à Téhéran après six ans, Meir Ben-Shabbat, ancien chef du Conseil de sécurité nationale d'Israël, cité par le journal Makor Rishon, a prévenu hier, dimanche 28 août, que tout accord sur le nucléaire iranien mettrait gravement en péril les accords d’Abraham et rendrait chancelante la normalisation des relations entre Israël et les pays du golfe Persique.
Dans une étude publiée sur le site de l’Institut d’études de sécurité nationale de l’Université de Tel-Aviv, cette ancienne autorité israélienne se réjouit de voir que les accords d’Abraham ont fait l’objet d’un large consensus au sein du régime sioniste en l'espace de deux ans, sans toutefois considérer que tout accord prouve son efficacité à long terme et nécessite des interactions et des investissements.
Il en va de même pour l’ensemble des responsables israéliens qui se félicitent de la normalisation des relations avec des pays compromettants, dont les peuples s’y opposent farouchement, comme les Jordaniens et les Égyptiens. Du propre aveu des responsables sionistes, la paix avec la Jordanie et l’Égypte reste fragile notamment en raison de l'attachement du peuple à la cause palestinienne.
Les données, affirme l’enquête, marquent une tendance opposée à l'ouverture à l'établissement de relations commerciales et sociales avec des Israéliens dans les pays du golfe Persique, en particulier en Égypte et au Koweït. Evoquant le relatif optimisme d'un grand pourcentage d’Émiratis, de Bahreïnis, de Saoudiens et même d’Egyptiens dans les premiers mois suivant l'annonce des accords d’Abraham, le groupe de réflexion met l’accent sur de remarquables contradictions dans les approches actuelles des citoyens arabes.
Le groupe de réflexion de préciser que lorsque les attitudes concernant ces accords ont été examinées pour la première fois en novembre 2020, les sondages ont montré que l’opinion publique aux Émirats arabes unis et à Bahreïn était largement divisée par rapport sur la question tandis que 40% des Saoudiens et Qataris les soutenaient. Or, les chiffres n’ont mis que deux ans pour être inversés : actuellement, le pourcentage de ceux qui ont une opinion positive de cet accord se situe entre 19 et 25 % en Arabie saoudite, à Bahreïn et aux Émirats arabes unis.
Dans une analyse publiée par le journal Yediot Aharonot, l'orientaliste israélienne, Smadar Perry, admet que la paix avec l'Égypte est encore très froide et qu'elle doit être relancée de toute urgence, notamment par les décideurs du Caire, indiquant implicitement que le même sort attend les accords d’Abraham.
Kahana a souligné la frustration de Tel-Aviv pour ne pas avoir bénéficié des richesses des Émirats arabes unis comme prévu dans les accords de normalisation, affirmant que les Émiratis n’y ont montré aucun enthousiasme sauf quand il s’agissait de contrats avec de gros intérêts.