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L’Amérique, perdant stratégique de la guerre en Ukraine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Avion de combat russe Sukhoi. (Archives)

Peu importe qui gagnera la guerre d'Ukraine, les États-Unis en seront les perdants stratégiques. La Russie a établi des relations plus étroites avec la Chine et d'autres pays de la région eurasienne et du golfe Persique dont l’Iran, l’Inde et l'Arabie saoudite, se détournant irrévocablement de l'Europe et de Washington, d’après The National Interest.

Dans un article signé Ramon Marks publié dans son numéro du dimanche 21 août, le magazine américain The National Interest note que tout comme les présidents Richard Nixon et Henry Kissinger ont joué la « carte chinoise » pour isoler l'Union soviétique pendant la guerre froide, les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping joueront leurs cartes pour tenter de contenir l’hégémonie mondiale américaine.

Sachant qu'elle ne peut plus garder l'Europe comme premier client énergétique, Moscou a logiquement décidé de développer ses ventes d'énergies fossiles avec l'Asie, notamment la Chine et l'Inde. Depuis le lancement de son opération militaire en Ukraine, la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole de la Chine, remplaçant l'Arabie saoudite.

Dans les années à venir, la Chine et la Russie feront sans aucun doute des investissements substantiels pour étendre le transport de pétrole et de gaz entre elles, permettant ainsi à la Russie d'être le principal fournisseur de combustibles fossiles de la Chine. Des relations énergétiques plus étroites entre la Chine et la Russie contribueront à les rapprocher en tant qu'alliés stratégiques sans limites sur le continent eurasien. En ayant un fournisseur d'énergie russe engagé, la Chine obtiendra inévitablement plus de flexibilité stratégique pour traiter avec les États-Unis et ses alliés régionaux de l'Indo-Pacifique, le tout au détriment de l’Occident.

La Russie a également considérablement augmenté ses affaires énergétiques avec l'Inde depuis son opération militaire en Ukraine. Selon le Centre for Research on Energy and Clean Air, L'Inde, qui n'achetait presque pas de pétrole à Moscou, importe désormais plus de 760 000 barils de pétrole de ce pays par jour. L'augmentation des ventes de combustibles fossiles russes à l'Inde nuira aux efforts déployés par les États-Unis, l'Australie et le Japon pour continuer à rapprocher Delhi des alliés dans la région indo-pacifique.

Ce sont des réalités stratégiques difficiles à assimiler pour les États-Unis qui sont pourtant loin de s’arrêter là. Après le lancement de l’opération russe, les pays occidentaux ont rapidement adopté un large éventail de sanctions contre Moscou, y compris des délais pour mettre fin aux achats de combustibles fossiles à la Russie. Les sanctions énergétiques de l'Occident ont dans une certaine mesure échoué, provoquant des perturbations inflationnistes et d'approvisionnement si graves que Bruxelles a maintenant du mal à faire face aux conséquences économiques.

L'UE a même discrètement annoncé des mesures pour assouplir les sanctions énergétiques russes afin d'aider à stabiliser les marchés de l'énergie. Alors que l'Occident se plaint que la Russie a militarisé ses exportations de pétrole et de gaz, la réalité est que ce sont Bruxelles et Washington qui ont levé en premier l’épée en annonçant leur intention de réduire les achats russes de combustibles fossiles immédiatement après le début de l’opération russe en Ukraine.

Il est à noter que les États-Unis, ayant fourni une aide militaire de 54 milliards de dollars à Kiev jusqu’en 20 2022, supportent plus que leur part proportionnelle du fardeau pour soutenir l'Ukraine par rapport aux autres partenaires de l'alliance, à l'exception des États baltes et de la Pologne.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV