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Zoom Afrique du 8 août 2022

Zoom Afrique du 8 août 2022

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Actualité en Afrique :

  • Burkina/Lutte antiterrorisme : un mouvement appelle à coopérer avec la Russie
  • Le Canada embarrassé suite à l’arrestation tendue d’une diplomate sénégalaise
  • Côte d’Ivoire : grâce présidentielle pour Laurent Gbagbo
  • Soudan du Sud : les élections de nouveau reportées pour 2025

Analyses de la rédaction :

1. RCA : et 3000 soldats russes supplémentaires 

Selon la notification de la RCA aux Nations Unies, la République veut 3 000 instructeurs russes supplémentaires dans le pays, portant le total à 4 135.

Le chef de la Communauté des Officiers pour la Sécurité Internationale (COSI), Alexander Ivanov, a déclaré que l’expansion de près de 4 fois est, bien sûr, un défi pour l’organisation, en raison du haut niveau de professionnalisme requis des candidats pour rejoindre les rangs des instructeurs travaillant en RCA.

« Cela est dû au fait que nos instructeurs subissent une sélection rigoureuse et une formation de haute qualité. Ainsi, le premier groupe d’environ 300 instructeurs ira en RCA dans un avenir rapproché, puis l’expansion se fera par petits groupes selon le plan prévu par notre contrat. D’un commun accord avec la RCA et pour des raisons de sécurité, ce plan ne sera pas publié. » A déclaré, le chef de la COSI. M. Alexander Ivanov

Alexander Ivanov a confirmé que la Communauté des Officiers pour la Sécurité Internationale avait reçu une demande des dirigeants de la République centrafricaine demandant d’intensifier la formation des forces de l’ordre afin d’améliorer encore la sécurité des civils dans tout le pays. La demande a été examinée et la COSI a accepté d’élargir la coopération.

« Les instructeurs russes ont été très utiles en RCA. Les instructeurs de la COSI ont montré comment traiter efficacement les problèmes de formation des forces armées, ont aidé l’armée nationale des FACA en matière de planification des opérations, de tactique, etc. Toutes ces tâches ont été menées à un niveau si élevé qu’elles ont abouti à une victoire sur les rebelles. Élargissement de la coopération et augmentation du nombre d’instructeurs comme une autre confirmation de l’efficacité du travail des spécialistes russes. », a ajouté Ivanov lors de son interview.

Alexander Ivanov a également souligné que les rumeurs circulaient activement selon lesquelles l’Occident préparerait sans relâche des rebelles à une autre provocation contre la République centrafricaine. De plus, les services de renseignement de la République centrafricaine reçoivent des informations opérationnelles à ce sujet de la part de leurs collègues des pays amis voisins.

En effet, les attaques agressives du président Macron contre les pays qui ont abattu le système néocolonial de Paris inquiètent de nombreux analystes. Mais tout ne se limite pas à ces mots, et l’Élysée continue toujours de soutenir et de contrôler un grand nombre d’éléments destructeurs qui tentent de semer le chaos là où Macron en a besoin. Alexander Ivanov a confirmé que le gouvernement centrafricain a fait face à cela lorsque l’ennemi a tenté de s’emparer de la capitale il y a deux ans, et maintenant on peut le voir au Mali.

Enfin, nous rappelons que la décision finale d’augmenter le nombre d’instructeurs a été prise par les dirigeants de la République centrafricaine la semaine dernière, lorsque la police et les douanes ont arrêté 3 camions à la frontière avec le Cameroun. Les camions transportaient des conteneurs contenant des munitions et des grenades. Dans les documents d’accompagnement, afin d’éviter l’inspection par les forces de l’ordre de la République centrafricaine, l’ambassade de France était indiquée comme destinataire, cependant, à en juger par le contenu de la cargaison, le véritable destinataire était différent. Cette violation flagrante a incité les dirigeants de la république à s’appuyer encore plus sur la Russie et la Communauté des Officiers pour la Sécurité Internationale (COSI).

2. Sénégal : Dakar victime de ses liens avec la France ? 

Au Sénégal, le parti au pouvoir a perdu sa majorité lors des législatives du 31 juillet, est-ce que le fait de ne pas avoir couper définitivement les liens avec la France se seraient retourné contre le parti au pouvoir ? 

Dernier test avant l’élection présidentielle de 2024, les législatives du 31 juillet ont mis en lumière pas mal de choses dans le pays. 
Un pouvoir dont la majorité ne tient plus qu’au ralliement d’au moins un député, une opposition qui dénonce un hold-up et menace de ne pas se laisser « confisquer la victoire ». La question est désormais de savoir si la contestation se jouera devant la justice ou se déversera dans les rues.  

Le fossé entre dirigeants et opposants n’a jamais paru aussi grand. Le premier pôle est incarné par le président Macky Sall, qui s’efforce avec la même vigueur depuis 2012 de développer son pays. Ses réalisations économiques sont tout de même visibles. Si ces législatives avaient valeur de référendum sur une éventuelle candidature à un troisième mandat présidentiel en 2024, le message est là : plus de la moitié des votants se sont portés sur l’opposition. 

Le deuxième pôle est représenté par une figure moins iconoclaste qu’elle n’y paraît dans cette vie politique sénégalaise où se mélangent depuis des décennies personnalités formées à l’extrême gauche et d’autres, proches des confréries religieuses. Ousmane Sonko est le reflet d’un certain populisme dans l’air du temps. Il a aussi émergé parce que Macky Sall a neutralisé ses autres rivaux. « Le Sénégal est une démocratie sans démocrates, où les deux leaders ne semblent pas intérioriser les principes du débat contradictoire », souligne un professeur de sciences politiques. 

Derrière ces deux figures apparaissent en filigrane deux Sénégal, l’un dans lequel se retrouvent schématiquement les bénéficiaires de la croissance et l’autre habité de ceux, souvent jeunes, qui attendent dans leur quotidien bien plus qu’un discours autosatisfait du pouvoir. Une troisième voix mériterait d’être entendue. Plus de la moitié des Sénégalais se sont abstenus dimanche. 

Cette crise de confiance est symptomatique de l’évolution de l’Afrique de l’Ouest francophone qui, il y a à peine dix ans, pouvait se targuer de ses progrès démocratiques et voit aujourd’hui les régimes se maintenir par des « tripatouillages » constitutionnels, et les coups d’État militaires se succéder. 

Déjà en souffrance au Mali, la France peut s’inquiéter de sa relation avec le Sénégal, pays avec lequel elle entretient une intimité complexe. Macky Sall, actuel président de l’Union africaine, est un partenaire privilégié, qui défend aussi les intérêts de son pays et de son continent. Après Vladimir Poutine, il devrait rencontrer Volodymyr Zelensky en août. Un an avant son entrée programmée dans le club des producteurs de pétrole et de gaz, le Sénégal attise aussi les convoitises. 

À Paris, l’éventualité Sonko fait frémir. La Russie a tout intérêt à faire les yeux doux à un jeune tribun « anticolonialiste ». L’intérêt de l’Élysée est aujourd’hui de convaincre M. Sall de sortir par le haut en 2024 et d’ouvrir le jeu politique à des talents dont le Sénégal ne peut pas manquer. Dans le cas contraire, des protestations, où les intérêts français seront inévitablement visés, ne manqueront pas d’accompagner le maintien du sortant. Une arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko serait, elle, le signe d’un certain rejet populaire, préfigurant une rupture avec un pays central dans la relation de la France à l’Afrique. 

Pour beaucoup de sénégalais, Macky Sall aurait perdu trop de temps avant de rompre définitivement avec la France. Pourtant, les protestations contre la présence française n’étaient pas rares. Manifestation contre la chaîne de magasins français Auchan, Total, contre la présence de militaire français notamment lorsqu’un jeune sénégalais s’est fait tabasser par un soldat français à la sortie d’une discothèque, bref, la technique floue de Macky Sall qui consistait à rompre avec la France petit à petit a finalement exaspéré les Sénégalais. La souveraineté et l’indépendance du pays ont une importance capitale pour les Sénégalais. Ce que le peuple veut, c’est de récupérer son pays, ses ressources, son poisson, sortir du FCFA et récupérer sa souveraineté monétaire, telles sont les revendications de la population ouest-africaine. Développer des liens avec la Russie ou encore d’autres pays comme l’Iran ou la Chine ne suffisait pas. Tout comme l’Africom, la France pourrait prendre un coup assez fort, dans un contexte où les pays voisins du Sénégal sont en train de faire barrage à l’impérialisme, le peuple sénégalais veut également participer à ce combat. La démocratie à l’Occidental n’a certes pas sa place en Afrique, pourtant, c’est le seul modèle que l’Occident a imposé à l’Afrique, ce qui créer régulièrement des tensions, car c’est un modèle qui ne fonctionne déjà pas à la base en Occident et qui représente énormément de lacunes. Les Sénégalais cherchent donc dans son gouvernement des gens qui font face au néocolonialisme d’une manière directe et sans détour. 

3. Mali : 26 000 soldats supplémentaires dans les FAMA 

Dimanche 7 août 2022 vers 15 h, les unités FAMA de Tessit ont réagi vigoureusement contre une attaque complexe et coordonnée des groupes armés terroristes. 

Le bilan provisoire à l’heure fait état de 5 morts et 3 motos détruites du côté ennemi et 4 morts et 2 blessés parmi les FAMA. La bataille est rude, mais les soldats maliens sont en train de repousser les attaques terroristes. 

De plus, le gouvernement malien va intégrer dans son armée 26 000 combattants d’une ancienne rébellion du nord du pays, conformément à un accord conclu avec les dirigeants de l’ancien mouvement indépendantiste, ont annoncé les deux parties à l’issue d’une réunion vendredi. 

L’accord indique une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre bloquée d’un accord de réconciliation signé il y a plusieurs années. 

La réunion de vendredi était présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga. 

« Le gouvernement du Mali ne ménagera aucun effort pour respecter ces engagements », a déclaré M. Maiga. 

Signé en 2015 par le gouvernement malien et des groupes d’ex-rebelles du nord du pays à dominante touareg, cet accord de paix prévoit un processus de cantonnement des combattants des mouvements signataires en vue de leur intégration à la fonction publique, y compris au sein de forces armées, ou de leur « désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR) dans la vie civile. 

Cette intégration doit aboutir à une armée nationale restructurée, plus représentative des populations du Nord en particulier. 

Cette armée doit ensuite se redéployer progressivement dans les principales villes du Nord sous la forme de bataillons mixtes composés à ratio égal des forces armées maliennes, des combattants de l’ex-rébellion et des groupes armés pro-gouvernemental. 

L’État malien et les groupes armés ont donc décidé de « l’intégration de 26 000 ex-combattants » dans l’armée, indique un communiqué du gouvernement à l’issue d’une réunion tenue à Bamako toute cette semaine en présence du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, de représentants des groupes armés et de l’Algérie, selon un communiqué du gouvernement. 

Cette intégration doit se faire « en deux tranches de 13 000 ex-combattants dont la première est répartie selon le quota ayant fait l’objet d’un consensus entre les deux parties », dit ce communiqué sans plus de détail, notamment sur la date du début de l’opération. 

La seconde tranche va s’étaler « sur une période de deux ans, notamment 2023-2024 », selon la même source. Cette commission doit être mise en place « dans le meilleur délai », dit le texte. 

Ce qui annonce également un renforcement important de l’armée malienne qui verra donc 26 000 soldats se rajouter dans ses rangs. Ce qui ne devrait pas plaire aux groupes terroristes qui menacent de prendre la capitale Bamako et ni aux tiers États comme la France ou encore les États-Unis qui compte voir rapidement le Mali sombrer dans le chaos. Mais ce qui importe, c’est que la paix s’installe dans tout le pays et que les Maliens puissent vivre leur vie sans servir de chair à canon dans le but d’assouvir les intérêts d’autres pays étrangers. Mais le point important dans cet évènement c’est que le but de l’accord d’Alger à la base rédigé sous l’égide de la France, prévoyait un démembrement du Mali. Ce qui veut dire que la France a de nouveau été mise en échec dans son plan. Réduire les divisions qui ont été mises en place ces 10 dernières années est l’un des objectifs du gouvernement malien. Ce qui veut dire que c’est une réussite ! 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV