Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Mali : la panique à bord chez Barkhane !
Que s’est-il passé au Mali pour que l’axe occidental, la France en tête, soit en panique et s’agite de la sorte ? Le 27 juillet, et pour la seconde fois en moins d’une semaine, le Mali a en effet été le théâtre de trois attaques coordonnées ayant visé les localités de Kalumba [près de la frontière avec la Mauritanie], de Sokolo [centre] et de Mopti [centre]. Selon un bilan donné par l’État-major des forces armées maliennes (FAMa), au moins quinze soldats et trois civils ont alors perdu la vie. Mais de leur côté, les FAMas ne sont pas restés les bras croisés, et la riposte a été vigoureuse à Sokolo au point que les FAMas ont mis en déroute les assaillants, avant de lancer une contre-attaque, soldée par la mort de 48 terroristes et, « grâce à des actions héliportées », par la destruction de trois pick-up et la saisie de deux autres. S’agissant de Kalumba, l’état-major malien a expliqué que des opérations de ratissage étaient toujours en cours au moment de la diffusion de son communiqué et qu’une « poursuite aérienne » avait « permis d’attaquer les bases logistiques terroristes sous couvert » de la végétation, « réduisant ainsi le potentiel ennemi ». Enfin, à Mopti, les assaillants ont tenté de s’en prendre à un barrage du camp Hamadoun Bocary Barry ainsi qu’à des installations de la force aérienne malienne. Sans succès puisque, assure l’état-major, les FAMas « ont rapidement maîtrisé tous les mouvements suspects ».
L’affaire ne s’arrête pas là et les « terroristes » interposés, lancent des mises en garde contre le Mali :
« En agissant de la sorte, le JNIM lance un message au pouvoir malien. Les jihadistes veulent prouver qu’ils sont en mesure de frapper au cœur du dispositif de gouvernance et sécuritaire de Bamako. Ce qui est un message fort, même si on peut considérer qu’en termes d’impacts militaires, ce n’est pas une réussite », a expliqué le journaliste Wassim Nasr, spécialiste de la mouvance jihadiste chez France24. Et d’ajouter : « Le choix de mettre des ressources rares, deux kamikazes et leurs véhicules piégés, sachant qu’ils auraient pu faire beaucoup plus de dégâts en s’attaquant à une cible civile est un message politique qui s’adresse aussi à la population malienne ».
La France, visiblement en panique et déboussolée, transmet la direction des opérations françaises au Sahel au général Bruno Baratz, qui selon les dires de l’Opex360, a été engagé à plusieurs reprises dans les Balkans, en Afrique, en Afghanistan et en Guyane (au titre de l’opération Harpie).
Breveté de l’enseignement militaire supérieur et titulaire d’un « master » spécialisé en management des risques internationaux obtenu en 2005 à HEC, Bruno Baratz a notamment été chef de cabinet du chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] et commandant des Éléments français au Sénégal, avant de prendre la tête du Commandement des forces spéciales Terre [CFST] en 2020.
Mais pourquoi tous ces agissements de la part d’une France qui a été expulsée d’une façon sans précédente de son ancien pré-carrée et qui n’a visiblement toujours pas accepté cette expulsion.
En effet, le fait que les Famas continuent à résister et à neutraliser les tentatives de déstabilisations, les attaques contre la base de Kati, le lieu de résidence du chef de la junte, qui ont été déjouées, l’expulsion des effectifs de la Minusma et le fait que les citoyens africains s’interrogent sur l’action des « soldats de la paix » à travers le continent, ne plaisent absolument pas au camp occidental.
Tout ceci a provoqué l’ire des Occidentaux et même de leurs mercenaires terroristes, car personne ne s’attendait à ce que l’armée malienne se renforce de la sorte et aussi rapidement. La réalité est dure et la France n’arrive pas à l’accepter. Mais il faudrait tôt ou tard qu’elle cesse ses fantaisies au Sahel…
Gabon : le coup de force contre l'empire
Bien que le Gabon, ce pays d'Afrique centrale situé sur la côte atlantique a récemment annoncé une adhésion de son pays au Commonwealth, il semblerait que la principale politique du pays qui s’agit de diversifier les partenaires, notamment ceux qui apportent au pays un partenariat gagnant-gagnant, reste la même.
Bien que l’axe Occident, en tête la France tente de garder la mainmise sur le Gabon, la Chine demeure le premier partenaire du Gabon.
En effet, les échanges entre le Gabon et le reste du monde ont progressé de 3,6% à 4 494,2 milliards de FCFA, en lien avec les commandes de la Chine, l’Inde, la France et l’Italie. Si de manière globale le flux des échanges a enregistré une baisse évaluée à 1201,5 milliards de FCFA, la Chine conserve sa position de partenaire privilégié du Gabon en matière d’importation et d’exportation.
D’ailleurs en juin dernier, la Chine a organisé la 21e édition du concours baptisé « pont vers le chinois ». Le concours, auquel a participé pour la première fois le Gabon, regroupait les étudiants du monde entier qui apprennent à parler le mandarin.
Ali Bongo semble décidément prêt à couper ses relations avec Paris. Après avoir entamé les démarches pour intégrer le Commonwealth, le Gabon connaît de nouvelles tensions avec la France. Le pays d’Ali Bongo, est devenu en janvier dernier membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Avec l’actualité russo-ukrainienne, ce siège est plus que symbolique. En février dernier, Libreville avait voté en faveur de la résolution condamnant « l’agression » de l’Ukraine par la Russie. Mais, coup de théâtre, lors du vote qui devait décider de l’exclusion ou non de la Russie du Conseil des droits de l’homme, le Gabon a changé son fusil d’épaule et s’est opposé à cette exclusion. Un message clair de soutien à Moscou dans le conflit russo-ukrainien, alors que l’Occident — Washington, Paris et Berlin en tête — tente de faire pression sur les pays africains pour que ces derniers soutiennent les sanctions contre Moscou.
De plus, en juin dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé pour un an le régime de sanctions imposé à la République démocratique du Congo, sans l'appui des trois pays africains qui en sont membres, ni de la Russie et de la Chine. Le Ghana, le Gabon, le Kenya, la Russie et la Chine ont été unanimes, dans leurs explications de vote, pour dénoncer une résolution qui va à l'encontre de la souveraineté de la RDC et qui limite, selon eux, sa capacité à combattre les groupes armés qui continuent de proliférer notamment dans le nord-est du pays.
Tout ceci explique alors mieux cette nouvelle série de mises en examen lancées par la France qui vise au moins 4 enfants de l'ancien président gabonais Omar Bongo, entre ce mois-ci et le mois dernier, dans le dossier dit des « biens mal acquis ».
« La justice soupçonne ces 4 enfants d'Omar Bongo d'avoir « sciemment » bénéficié d'un patrimoine immobilier frauduleusement constitué en France par leur père. L'ensemble de ces biens a récemment été évalué par la justice à au moins 85 millions d'euros », lit-on sur RFI.
Le fait que le président français a esquivé le Gabon dans sa tournée africaine prouve également que l’axe US-OTAN n’est pas satisfait des démarches du Gabon ! Mais de plus en plus de pays d’Afrique œuvrent pour mettre un terme au colonialisme des pays occidentaux. Ce qui veut dire qu’ils se détachent de la France, mais également des USA.
Russie/Éthiopie : une alliance attendue ?
Après l’Égypte, le Congo et l’Ouganda, Serguei Lavrov poursuit sa tournée africaine en Éthiopie. Une étape importante pour le chef de la diplomatie russe, car c’est à Addis Abeba que se trouve le siège de l’Union africaine. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’organisation a adopté une position neutre face au conflit.
Luc Michel, géopoliticien, revient sur cette visite et nous donne plus d’explications.