Actualité en Afrique :
- Russie-Afrique : tournée africaine du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, l’Égypte, l’Ouganda, la RDC et l’Éthiopie sur la liste ;
- Au Ghana, un premier centre de formation sur les métiers de transport pour la région ;
- Air Sénégal annonce son retour au Mali ;
- Le Niger fait un pas de plus vers l’adoption de sa Stratégie nationale de cybersécurité
Analyse de la rédaction :
Mali : Maïga dans le viseur occidental
Il est vrai que depuis le deuxième coup d’État du Mali en mai 2021 et la prise du pouvoir de Choguel Maïga et d’Assimi Goïta, rien ne va pour la France et sa force interventionniste Barkhane dans cette région, qui voit ses bases, ses pions et ses plans tombés un à un à l’eau…
En l’espace de quelques mois, la France s’est fait remplacé par son ennemi numéro 1, la Russie, dans un pays de son pré carré où elle se tentait de s’ingérer et de piller les ressources, depuis neuf ans.
Après l’expulsion de Barkhane, l’interdiction de tout vol aérien de l’armée française dans le ciel malien, la reprise du contrôle des points stratégiques du pays, le retrait des pions français des bases militaires qui étaient plutôt des fiefs d’attaques terroristes, la suspension de toutes les rotations militaires de la Minusma et enfin l’expulsion du Porte-parole de la Minusma, l’axe colonialiste a perdu tous ses repères et piliers et c’est en s’attaquant et en affaiblissant les autorités du pays dont le chef de la junte et le Premier ministre du pays, qu’il tente de jouer sa dernière carte.
Après avoir mené une attaque terroriste dans la région de Kati, où se trouvent le domicile du colonel Assimi Goïta, chef de la junte, et celui de son ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, c’est cette fois le Premier ministre qui est la cible de l’axe colonialiste.
C’est à travers ses médias propagandistes que l’axe colonialiste tente de décrédibiliser le PM malien en ces termes : « Vendredi, une trentaine de partis politiques et associations regroupés dans un “cadre d’échange pour une Transition réussie” ont réclamé sa démission dans une déclaration. Samedi, l’Adéma est à son tour monté au créneau pour réclamer son départ. Tous estiment que les déclarations du chef du gouvernement divisent les Maliens au moment où compte tenu de la situation, le pays a besoin plus que jamais d’une union nationale ».
Quand on sait qu’en septembre dernier, Choguel Maïga a ouvert une guerre des mots avec l’exécutif français, on comprend mieux cet acharnement : d’abord, il a reproché à la France d’avoir lâché le Mali « en plein vol » – et pas n’importe où : cette déclaration, il la fait à la tribune des Nations unies, lors de l’Assemblée générale, un rendez-vous annuel particulièrement médiatisé ! Puis il l’a accusé d’avoir « formé et entraîné une organisation terroriste ».
En février dernier, dans un entretien avec France 24 et RFI, Maïga met les points sur les « i » : le chef du gouvernement explique que les militaires maliens ont déjà réoccupé les bases libérées par les Français ces dernières semaines. « Nous nous sommes réorganisées », assure le Premier ministre. Interrogé à propos du groupe russe Wagner, il précise que le Mali travaille « avec des coopérants russes », dans le cadre d’un contrat signé avec Moscou. « Le mot Wagner, ce sont les Français qui le disent. Nous, on ne connaît pas de Wagner », affirme-t-il.
Depuis plusieurs mois maintenant, les exactions de la France contre le Mali, et même contre plusieurs autres pays d’Afrique, sont mises au grand jour, et le rôle trouble de Paris ne trompe plus personne au Mali.
La France a été chassée du Mali, et si elle en a été chassée, c’est parce qu’elle s’est montrée incapable, ingérant et malhonnête.
Que la France et ses alliés tentent de mettre des bâtons dans les roues de la junte malienne, ceci prouve que cette junte fait son boulot à merveille. C’est peine perdue, l’Occident a perdu, les peuples malien et sahélien ont fait leur choix, et leur décision est irrémédiable.
La Russie et la Chine soutiennent le nucléaire africain :
En Afrique, ce n’est pas uniquement les pseudo-crises interethniques, les attaques terroristes et les coups d’État qui servent à faire chanter les états africains et à y déployer des milliers d’hommes armés ou plutôt des pions terroristes. Ce sont également les infrastructures stratégiques des pays africains qui sont visés et qui servent de moyen de pression et de prétexte à déployer des multinationales. En effet, le pillage des ressources du continent constitue clairement une nouvelle vague de colonisation.
C’est dans ce cadre que le soutien nucléaire de la Russie et de la Chine aux pays africains revêt d’une importance particulière.
Selon le média japonais Nikkei Asia, des partenaires russes et chinois apportent leur soutien aux pays africains qui ont décidé de développer leur secteur nucléaire. Le média estime que cette option est prise par ces pays d’Afrique du fait de l’augmentation de la demande en électricité.
« Les pays africains, qui recourent à l’énergie nucléaire au fur et à mesure de la hausse de la demande d’électricité, trouvent des partenaires en Russie et en Chine en leur offrant une opportunité d’élargir leur influence dans cette région en pleine croissance », a indiqué Nikkei Asia. Selon le média japonais, Moscou et Pékin sont des partenaires potentiels très attractifs pour les pays désireux d’assurer leur approvisionnement en énergie.
Ainsi, le Nigeria a ouvert en mars un appel d’offres concernant la construction d’une centrale nucléaire de 4 GW. Le Ghana envisage lui aussi de définir d’ici fin 2022 le lieu d’un nouveau site nucléaire. La Russie est considérée comme un candidat probable pour la mise en œuvre des deux projets, indique le média japonais en soulignant que l’entreprise russe Rosatom a signé des accords de coopération avec le Nigeria et le Ghana dès 2012.
Qui plus est, la compagnie russe a obtenu des ententes avec l’Éthiopie et la Zambie, et a signé un protocole d’accord avec le Maroc en 2017. L’entreprise aide à former des ingénieurs nucléaires sur le continent et s’est engagée à créer des centres d’éducation technologique en Zambie et au Rwanda.
Cela veut clairement dire qu’outre l’expulsion des forces interventionnistes occidentales des territoires africains, il sera désormais temps d’expulser les multinationales européennes, américaines et sionistes.
Quoi qu’il en soit, les prochaines semaines devraient apporter davantage d’éléments dans cette affaire qui n’est clairement pas dans les intérêts de l’axe US-OTAN.
Analyse de la tournée africaine de Lavrov :
Le ministre russe des Affaires étrangères est attendu dimanche soir à Oyo, fief du chef de l’État congolais Denis Sassou Nguesso, à 400 kilomètres au nord de Brazzaville, pour une visite de deux jours. C’est une visite pas comme les autres en cette période marquée par la crise russo-ukrainienne. Le Congo s’est toujours affiché comme un pays neutre dans ce conflit.
Avec Luc Michel, géopoliticien, nous avons analysé l’importance de cette visite.