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La double défaite US/Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les plans US en Syrie finissent par échouer. (Illustration)

De Syrie en Cisjordanie, les États-Unis voient leurs offres rejetées ; les Kurdes syriens ont refusé de quitter Tal Rifat quitte à être attaqués par Ankara alors qu'Amman s’est, quant à lui, opposé à l’établissement d’une zone de sécurité sur ses frontières avec la Syrie avec pour objectif de limiter l’influence de l’Iran.

Sur fond des menaces croissantes de la Turquie d’attaquer le nord de la Syrie, les États-Unis ont envoyé une délégation censée servir de médiateur entre les Kurdes et la Turquie, mais les Kurdes semblent l’avoir renvoyée.

Des sources syriennes ont rapporté qu’une délégation dirigée par le sénateur républicain américain Lindsey Graham et John Brennan, commandant de la coalition internationale anti-Daech, s’est rendue hier 6 juillet dans le nord-est de la Syrie pour assurer la médiation entre la Turquie et les Kurdes syriens.

S’étant rendue à la prison de Ghouiran, où sont emprisonnés des éléments de l’organisation terroriste Daech, et au camp d’al-Hawl, où vivent leurs familles, la délégation américaine a suggéré des Forces démocratiques syriennes (FDS), de se retirer de la zone de Tal-Rifat au nord d’Alep, pour qu’en revanche la Turquie renonce à l’attaque contre la ville de Manbij, a précisé le site l’Orient, affilié aux insurgés syriens.

La délégation américaine s’est évertuée à convaincre les responsables FDS que la Turquie insistait à lancer son opération dans le nord de la Syrie et ne s’en retirerait pas à moins que les Kurdes ne quittent Tal Rifat. Ce qui a provoqué l’indignation des FDS qui n’ont pas accepté l’offre américaine et ont déclaré l’état d’urgence dans les zones sous leur contrôle dans le nord-est de la Syrie, a affirmé l’Orient avant d’indiquer que la médiation américaine a fini par échouer, brisant ainsi les espoirs qu’elle serait couronnée de succès.

À cet égard, Bassam Barbandi, ancien diplomate syrien, a déclaré dans une interview avec l’Orient que l’opposition des Kurdes à la proposition américaine était prévisible. Il est vrai que Lindsey Graham est l’un des partisans de l’alliance américaine avec les Kurdes syriens et un farouche opposant à la décision de l’ancien président américain de quitter le pays, mais il est aussi un ardent défenseur de l’alliance avec la Turquie.

Pour rappel, le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment annoncé lors d’une réunion avec des membres du Parti de la justice et du développement que les forces turques élimineraient les « terroristes » à Manbij et à Tal Rifat dans le nord de la Syrie, affirmant que les opérations turques se poursuivraient progressivement dans d’autres régions de la Syrie.

D’ailleurs, le président turc a annoncé qu’Ankara poursuivrait ses efforts pour établir ce qu’il a appelé une « zone de sécurité » de 30 kilomètres de profondeur le long de la frontière sud avec la Syrie. Plus tôt, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré dans une interview à NTV : « Ni la Russie ni l’Amérique n’ont le droit de dire quoi que ce soit sur les opérations militaires en Syrie, au contraire, ils devraient en retirer les terroristes [les milices kurdes]. »

Les déclarations d’Erdogan se sont heurtées à une vive réaction de Damas, le ministre syrien des Affaires étrangères ayant déclaré : « Les déclarations ridicules du président du régime turc sur la création d’une zone de sécurité dans le nord de la Syrie sont un jeu hostile que ce régime lance contre la Syrie et son intégrité territoriale. »

Et lui de poursuivre : « Le marchandage vicieux que le régime turc a fait et continue de faire, indique qu’il n’a pas la moindre compréhension politique et morale pour interagir dans la crise syrienne, parce que ce régime lui-même a toujours été et est une partie de cette crise, et il utilise le plan pour semer la discorde et diviser la Syrie]. Un plan qui n’est conforme qu’aux objectifs d’Israël, de l’Amérique et de l’Occident. »

Mais ce revers US en Syrie coïncide avec un autre revers celui lié plutôt à Israël et qui porte sur un « non » jordanien : un responsable jordanien a catégoriquement démenti les informations publiées sur l’établissement d’une zone de sécurité aux frontières entre la Jordanie et la Syrie. « Fondamentalement, une telle question ne se pose même pas. Il n’a pas été question de créer une zone de sécurité, et la Jordanie ne cherche absolument pas une telle zone », a-t-il souligné.

Cependant, certains médis jordaniens, citant des sources syriennes, avaient auparavant fait état de l’établissement imminent d’une zone de sécurité profonde de 35 km, le long de la frontière syro-jordanienne pour lutter contre la présence de l’Iran aux frontières jordaniennes. Le site Web Khaberni avait auparavant fait état de la tenue d’une réunion aux Émirats arabes unis avec la présence de l’opposition syrienne. Les parties, indique le site Web, ont discuté de ce qu’elles appellent le « danger de la présence de l’Iran aux frontières de la Jordanie » et de l’établissement d’une zone de sécurité avec l’accord des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite, de la Jordanie et de l’Égypte, mais aussi le feu vert de Washington pour ainsi limiter l’influence de l’Iran dans le sud de la Syrie.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV