L'émission intitulée "Ce qui est caché est plus grand", diffusée hier vendredi 1er juillet par la chaîne Al-Jazeera, s’est penchée sur les agissements d'éléments du service de renseignement israélien, Mossad, à l'intérieur de la Turquie contre les dirigeants de la Résistance palestinienne.
Malgré le rapprochement dont ont fait l’objet les relations turco-israéliennes ces derniers mois, une bataille cachée aurait été déclenchée entre les services secrets turcs et le Mossad israélien.
Selon le rapport, le Mossad cherchait à espionner les leaders de la Résistance palestinienne résidant à Istanbul, en recrutant des étudiants arabes et palestiniens, notamment ceux qui faisaient leurs études dans les disciplines sensibles de sécurité et scientifiques en Turquie.
Autrement dit, le Mossad s'est concentré sur le recrutement de membres des communautés arabes qui s’était bien intégré en Turquie, en particulier à Istanbul, ciblant, via les réseaux sociaux, les étudiants qui étaient en contact avec des militants et des dirigeants palestiniens résidant en Turquie.
Selon Murat Aslan, chercheur et ancien officier des services de renseignement turcs, Israël dispose de différents mécanismes et de nombreux agents pour obtenir des informations, mais toute erreur commise par l'un des agents tuera les efforts.
En effet, les erreurs commises par les officiers du Mossad ont été les premières étapes menant à la découverte du réseau de recrutement du Mossad à Istanbul par l’appareil de renseignement turc.
L’émission "Ce qui est caché est plus grand" a également dévoilé les documents révélant les envois de fonds par des officiers du Mossad à destination de leurs recrues à Istanbul. Des dizaines de documents retracés par les services de sécurité en Turquie montrent que la majeure partie de l'argent envoyé par le Mossad provenait de pays européens, dont le traçage permet d'arrêter des personnes recrutées par le Mossad dans les villes turques.
Le reportage explique que l'étape la plus décisive a été celle au cours de laquelle les officiers du Mossad ont demandé à ceux qui croyaient être leurs agents d'élargir leur cercle et de former des cellules hiérarchisées. Or, les responsables de sécurité turcs sont intervenus au moment propice et ont changé les règles du jeu en piégeant les agents du Mossad dans un centre d’étudiant fictif où ils pouvaient mener tranquillement leurs activités, mais au su de l’appareil sécuritaire turc.
En effet, l'arrestation de quinze personnes soupçonnées d'espionnage pour le compte du régime sioniste lors des opérations simultanées dans quatre provinces du pays fin octobre dernier, a rendu la Turquie plus sensible aux questions liées à l'espionnage ; les responsables turcs de sécurité ayant annoncé avoir supervisé pendant un an les activités de ces espions recrutés par le Mossad.