Dans une interview avec la Chaîne 12 de la télévision israélienne, l’ancien patron du renseignement militaire israélien, Amos Yadlin, a déclaré que le régime sioniste est « confus » sur le dossier nucléaire iranien, autrement dit, face à l’Iran, Israël a perdu toute direction.
En réponse à la question de savoir ce qu’il pense de l’accord multilatéral sur nucléaire iranien de 2015 (Plan global d’action conjoint) il réaffirme que le premier sujet « préoccupant » pour Israël est le dossier nucléaire et indique : « L’enrichissement de l’Iran a atteint 60 %. Nous sommes dans une situation où nous ne savons pas quelle politique adopter ».
« Nous ne savons pas si nous devons soutenir un retour à un accord nucléaire (abandonné et violé par les États-Unis de Trump en 2018 et depuis en agonie) qui limitera le développement nucléaire de l’Iran, et qu’il fera reculer le pays sur plan des activités nucléaires, mais qu’il lui donnera en échange beaucoup d’argent ; ou devions-nous soutenir son non-retour au pacte qui est la politique officielle d’Israël ?
“Le pire encore envisageable c’est que, que ferions-nous si l’Iran enrichit à 90 % ou se retire du Traité de non-prolifération nucléaire ?” S’interroge, Amos Yadlin regrettant la confusion du régime de Tel-Aviv face aux évolutions liées au programme nucléaire de la République islamique d’Iran.
Dans un autre article paru sur le site américain Al-Monitor, un autre analyste sioniste, un certain Ben Kasbit, évoque “la division” qui règne parmi les dirigeants du régime sioniste. Il révèle que les autorités israéliennes sont en désaccord sur la manière de traiter l’accord nucléaire iranien et ne parviennent pas à s’entendre sur l’opportunité de relancer l’accord nucléaire en faveur des intérêts du régime. »
Réagissant aux évolutions, un autre analyste des affaires militaires israéliennes, Amir Bohbot, a pour sa part exprimé au site Web le plus lu du régime, sa crainte « qu’Israël reste seul dans la bataille contre l’Iran, attribuant cela à l’absence d’une option militaire américaine fiable d’attaquer l’Iran ».
Pour Amos Yadlin deux autres sujets de préoccupation de Tel-Aviv sont « le projet de missile du Hezbollah » et « la question syrienne » :
« La deuxième question préoccupante, à laquelle ils n’avaient pas suffisamment prêté d’attention en Israël, est la question du projet des missiles de précision du Hezbollah. Cela sera le deuxième front de confrontation, et la Syrie qui est le troisième front », insiste le général de division sioniste.
« J’ai suivi la politique intérieure et où se dirige Israël. Nous sommes face à de grands défis avant la fin de l’année ; en ce qui concerne l’Iran et le Hezbollah, ce sont des choses très importantes ; il n’y a pas de droite ni de gauche concernant l’Iran nucléaire et le Hezbollah », a-t-il renchéri.
Lors d’un discours en février dernier marquant le 30e anniversaire de l’assassinat de son prédécesseur, Abbas al-Musawi, qui avait été tué lors d’une frappe aérienne israélienne en 1992 dans le sud du Liban, le secrétaire général du Hezbollah, Seyed Hassan Nasrallah, avait affirmé que le Liban était désormais en capacité de transformer ses roquettes en armes de précision.
Cette semaine également, le journal Rai Al-Youm a écrit que dans une future éventuelle guerre contre le régime usurpateur, le Hezbollah ne ressemblera pas à la guerre de 33 jours et qu’il réserve « six surprises importantes » aux sionistes.
D’autre part, la chaîne d’information qatarie, Al-Jazeera, a souligné dans un rapport qu’Israël multipliait les menaces et les tensions avec l’Iran « dans le but de dissimuler ses six crises internes ».
Dans son rapport publié le mardi 14 juin, Al-Jazeera note que la confrontation entre la politique et les courants religieux en territoires occupés a donné lieu à de nouvelles interprétations du sionisme laïc qui ont influencé certains aspects du discours religieux juif dans le but d’attirer différents segments de juifs, et qu’Israël tente de dissimuler ses crises internes en exacerbant les tensions.
Sur fond des tensions entre Beyrouth et Tel-Aviv montées d’un cran suite à l’envoi d’un navire israélien censé exploiter le gisement de gaz « Karish » situé dans une zone disputée entre le Liban et Israël, l’armée sioniste craint une nouvelle confrontation avec le Hezbollah au Liban, rapporte Rai al-Youm dans son numéro du vendredi 17 juin.
Mais en cas de déclenchement d’une guerre, le régime israélien ferait bien de se rendre à l’évidence que le Hezbollah n’est plus le même qu’il a été lors de la guerre de 33 jours en 2006 et réserve six surprises aux sionistes que Rai al-Youm explique comme suit :
Les tirs de roquettes du Hezbollah sur des cibles israéliennes seront nettement plus intenses qu’en 2006. L’annonce sur l’existence d’un large arsenal de missiles de précision à disposition du Hezbollah signifie une évolution majeure qui se traduira par des attaques contre les cibles sensibles dans les territoires occupés. Ainsi, le régime israélien ne sera pas le seul à détruire des infrastructures alors que les siennes feront face à des représailles. Cette guerre redessinera probablement les équations dissuasives, empêchant Israël d’effectuer une destruction généralisée.
La confrontation navale qui sera le principal enjeu de la guerre à venir surprendra à son tour les Israéliens. Lors de la guerre précédente, le Hezbollah ne visait que le sous-marin israélien « Saer », mais la future confrontation navale devrait être plus large en termes de portée de missiles et de ciblage des navires sionistes étant donné que le Hezbollah applique des tactiques navales avec d’autres outils non connus du grand public.
Quant à la confrontation terrestre dans la guerre à venir, la Résistance ne s’appuiera probablement pas sur les méthodes précédentes connues de l’ennemi israélien et se tournera vers des tactiques offensives : les combattants de la Résistance tenteront de s’infiltrer en Palestine occupée pour attaquer les colonies sionistes. Une situation qui s’inverse lorsqu’on se rappelle que pendant la guerre de 33 jours c’étaient les soldats sionistes qui avaient fait irruption sur le sol libanais. Pour empêcher l’avancée des sionistes, la Résistance a donc recouru aux tactiques de la guérilla et repoussé les sionistes au moyen des missiles «Kornet qui se sont avérés très efficaces dans le ciblage des chars et de l’infanterie sionistes.
La guerre du futur va caricaturer la soi-disant « supériorité aérienne israélienne » à mesure que le Hezbollah utilisera les systèmes de défense aérienne qui obligeront les hélicoptères et drones israéliens à voler à haute altitude, ce qui réduit en grande partie l’efficacité opérationnelle des chasseurs israéliens. Déjà, ces derniers ne peuvent plus évoluer comme il y a 13 ans dans le ciel du Liban.
En frappant l’aéroport de Damas la semaine dernière, Tel-Aviv cherche à couper toute voie de secours et d’approvisionnement de la Résistance à travers la Syrie, artère vitale qui a soutenu la Résistance pendant la guerre de 33 jours. Si cette éventuelle guerre joue la prolongation, l’alternative à l’aéroport de Damas sera la ligne terrestre qui relie Beyrouth à Téhéran en passant par l’Irak et la Syrie où se trouvent des bases US, dont al-Tanf. Les troupes américaines qui tenteraient de couper cette ligne d’approvisionnement en armes deviendront elles des cibles de la Résistance.
Lors d’une prochaine guerre qui sera une dernière avec le régime israélien, l’union, plus renforcée que jamais entre les groupes de Résistance à travers la région est le plus grand défi auquel feront face les sionistes. Sans oublier les agissements en Cisjordanie et les territoires occupés de 1948.