Vendredi 17 juin, des explosions en cascade se sont fait entendre à Harir cette base que les Américains détiennent dans le nord de l'Irak et où ils opèrent à la fois contre la sécurité des Irakiens et des Iraniens tout en balisant le terrain pour que le pillage du pétrole d'Erbil par Turquie imposée en direction d'Israël soit maintenu. Interrogé par les médias, le CentCom encore groggy par le coup du 13 mars où 12 missiles Fateh-110 se sont abattus sur un mega-centre stratégique du Mossad s'est refusé de reconnaître avoir été pris pour cible d'une frappe aux drones. Les sources proches du CentCom ont même poussé le mensonge encore plus loin en prétendant carrément que les troupes US y tenaient une manœuvre et que les explosions étaient dues surtout aux tirs des batteries de C-RAM.
Et pourtant tout indique qu'Erbil, tout comme Bagdad ou Al-Anbar, devient parfaitement invivable pour l'Amérique. Trois ans de complots et de plans pour ramener Daech en Irak depuis la Syrie voisine n'ont rien donné tandis que les milliards de dollars émiratis et saoudiens dépensés ont surtout abouti à l'isolement des Américains. Il y a quelques jours, les Hachd al-Chaabi célébraient le huitième anniversaire de la création de leur armée sur fond d'une impressionnante parade impliquant blindés, chars, drones, unités de roquette et de missiles dévoilant même et pour la première fois leurs forces navales.
Les USA représentent-ils encore quelque chose en Irak?
Depuis peu, les USA ont choisi de se retrancher derrière l'OTAN et plus particulièrement la Turquie pour faire avancer leur plan surtout celui qui vise à couper l'herbe gazier sous le pied russe en Europe via un gazoduc reliant Erbil au territoire turc et de ce territoire à l'Europe; gazoduc qui transite aussi le pétrole volé syrien et mènerait le tout au pipeline Israël-Turquie-Europe. Mais force est, là encore, de constater que l'Amérique a déjà perdu le jeu. Cette semaine, la Turquie atlantiste a lancé deux frappes meurtrières contre le Nord kurde avec en toile de fond une dizaine de civils tués. Elle a voulu agir de la sorte contre Ahrar du Sinjar ce group pro Résistance qui a juré de mettre à la porte l'occupant turc.
Ankara peut-il faire ce que l'Amérique a échoué à faire?
La réponse est claire. Une base militaire turque située dans la province de Mossoul en Irak a fait l’objet d’une attaque de missiles ce vendredi : une riposte aux agissements militaires de la Turquie atlantiste.
Des médias irakiens ont rapporté vendredi soir que plusieurs missiles avaient touché une base militaire turque dans le nord du pays.
Une attaque massive aux missiles a été lancée sur la base de Zelikan, à l'est de Mossoul, qui abrite des troupes turques.
Sabereen News, affilié à la Résistance, a annoncé sur sa chaîne Telegram que l'attaque avait été menée avec cinq missiles BM-21 Grad de 122 mm.
Plusieurs Irakiens ont été tués ou blessés ces derniers jours dans les attaques de missiles et d’artillerie de l’armée turque contre le nord de ce pays.
C'est la deuxième attaque en moins d'un mois qui vise la base militaire de Zelikan.
Six véhicules aériens sans pilote chargés d'explosifs avaient frappé en mai la base militaire de Zelikan dans le district de Bashiqa. L'opération militaire turque destinée à faire place en faveur du clan Barzani et permettre à celui-ci de détourner le pétrole irakien en faveur d'Israël dont la présence est bien défiée au Kurdistan est vouée elle aussi à l'échec.
Déjà à Erbil, une loi interdisant d'en faire à sa tête en termes de vente de pétrole condamne les attaques de la Turquie contre l'Irak et la région du Kurdistan en demandant une enquête sur le détournement du pétrole en faveur de l'axe Israël/Turquie. Le bloc de l'Union patriotique du Kurdistan au Parlement irakien a également condamné les attaques de l'armée turque contre l'Irak et la région du Kurdistan irakien.
« Nous condamnons les violations continues de la souveraineté terrestre et aérienne irakienne par la Turquie », précise le bloc parlementaire dans son communiqué. « Il va de soi que les actions agressives de la Turquie ont créé un défi pour les pays de la région et la communauté internationale, et nous les condamnons vivement. »
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L’homme politique kurde, Othman Hassan Pacha, a appelé Bagdad à ouvrir une enquête sur une affaire de contrebande de pétrole du Kurdistan irakien vers Tel-Aviv.
« La contrebande de pétrole du Kurdistan à Tel-Aviv sous la supervision du parti au pouvoir à Erbil n'est cachée à personne et trois pétroliers opèrent dans les ports turcs, a-t-il dénoncé. Selon les informations disponibles, 40 000 à 80 000 barils sont déchargés par semaine sur les ports en Palestine occupée. »
Pacha a ajouté que la contrebande de pétrole profite au parti au pouvoir à Erbil qui touche quotidiennement des millions de dollars. Elle affecte la vie de millions de Kurdes qui souffrent d’une grave crise du carburant.
« Le peuple indigné va renverser le parti au pouvoir au Kurdistan irakien qui recourt à la contrebande de pétrole et rend la vie difficile », a-t-il dit.
A quoi rime ce genre d'annonce? A une seule chose : les cloches commencent à sonner le glas pour l'axe USA/OTAN avec Israël, niché depuis longtemps à Erbil, comme victime collatérale.