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Zoom Afrique du 10 juin 2022

Zoom Afrique du 10 juin 2022

Actualité en Afrique :

  • L'Iran et le Nigeria signent un protocole d'accord de coopération culturelle
  • Huawei conclut un accord tripartite sur la coopération dans le cadre d'une initiative "Campus Intelligent" en Namibie
  • 12 000 hectares alloués par l’État nigérian pour construire la deuxième piste de l’aéroport d’Abuja
  • Port de Lamu : le gouvernement kényan a investi 4,2 millions $ dans la construction d'un couloir de transport de bétail

Analyses de la rédaction :

1. L’Afrique se passe des mensonges des USA ! 

L’Afrique achète des céréales russes, contrairement aux mensonges américains selon lesquels elles auraient été volées à l’Ukraine.

Le résultat final est que les dernières fake News de l’Occident contrôlé par les États-Unis au sujet de la Russie ont complètement échoué après le refus de l’Afrique de céder à la pression américaine visant à les empêcher d’acheter le blé de ce pays. 

Le New York Times a rapporté lundi que des responsables américains avaient mis en garde un nombre de pays africains à la mi-mai contre l’achat de ce qu’ils prétendaient être du grain que la Russie avait volé à l’Ukraine. Le calendrier de ce rapport plusieurs semaines après cet événement diplomatique intervient après la rencontre entre le président de l’Union africaine (UA), Macky Sall, et le président russe Poutine à Sotchi vendredi dernier, au cours de laquelle il a dénoncé les sanctions anti-russes de l’Occident dirigé par les États-Unis qui contribuent directement à l’insécurité alimentaire sur son continent. Cela a brisé le faux récit selon lequel Moscou aurait « bloqué » les ports ukrainiens et vendu le grain qu’il aurait volé à ce pays. 

Le dirigeant russe a également expliqué lors d’une interview télévisée plus tard le même jour comment la crise alimentaire mondiale est artificiellement fabriquée par l’Occident, ce qui a résumé ce que l’ambassadeur russe à l’ONU a longuement développé à la fin du mois dernier.

Le président Poutine a rappelé à tout le monde que ce problème est en fait causé par les conséquences économiques de la réponse de l’Occident guidé par les États-Unis à la « pandémie de COVID-19 », du minage par l’Ukraine de ses propres ports et des sanctions anti-russes.

L’approbation par le président de l’UA de la dernière cause mentionnée de cette crise démystifie puissamment les mensonges de l’Amérique à ce sujet, car personne ne peut douter de manière crédible de la sincérité de ses paroles lorsqu’il représente les pays les plus directement touchés par cette crise. 

Ce n’est pas une coïncidence si aucun pays africain ne s’est joint aux sanctions anti-russes de l’Occident sous contrôle américain, pas même ceux dont les gouvernements ont été contraints par ce bloc à voter contre Moscou aux Nations Unies. Ils savent tous très bien que la Russie les a soutenus pendant leurs luttes anticoloniales et les a aidés à reconstruire leurs nations par la suite.

Cette grande puissance eurasienne n’a jamais participé à la « ruée vers l’Afrique » et a toujours été l’alliée la plus fiable du continent. Elle n’a jamais voulu affamer les Africains ni leur vendre des céréales volées. Au contraire, elle est absolument indispensable pour assurer la sécurité alimentaire de bon nombre de ces pays, raison pour laquelle elle leur envoie ces denrées en urgence. 

L’Occident sous contrôle américain, en revanche, a un passé méprisable de colonialisme, de néo-impérialisme et de bellicisme dans toute l’Afrique. Cette civilisation est tristement célèbre pour avoir tué d’innombrables personnes sur le continent au fil des siècles et en avoir réduit un nombre encore plus grand en esclavage. Elle ne jouit d’aucune confiance, mais est simplement une « alliée de complaisance » pour beaucoup qui apprécient l’accès relativement ouvert au marché pour leurs exportations.

D’autres, en revanche, sont dirigés par des leaders soutenus par l’Occident et véritablement impopulaires qui s’accrochent au pouvoir par la force. Quant aux États stratégiquement autonomes qui ont défié la pression de l’Occident en refusant de condamner publiquement puis de sanctionner la Russie, Washington n’a jamais été aussi furieux contre eux. 

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Amérique a fabriqué artificiellement la crise alimentaire mondiale et répand maintenant de fausses nouvelles selon lesquelles la Russie aurait volé le grain ukrainien qu’elle expédie en Afrique. Washington veut punir ces gouvernements multipolaires en provoquant l’instabilité dans leurs pays par la famine imminente dont il est directement responsable.

L’Amérique espère que la famine conduira soit à des révolutions de couleur et/ou à des coups d’État militaires pour remplacer les dirigeants véritablement populaires et indépendants par des marionnettes étrangères, en particulier en Afrique de l’Ouest qui est aujourd’hui l’un des fronts les plus chauds de la nouvelle guerre froide. 

En réponse à cette menace de guerre hybride, les pays africains achètent avec empressement autant de produits agricoles russes que possible afin d’éviter que le scénario de changement de régime orchestré par les États-Unis ne soit indirectement favorisé par la crise alimentaire mondiale artificiellement fabriquée.

Les MSM propagent maintenant le mensonge selon lequel le blé a été volé à l’Ukraine afin de discréditer ces États dans le tribunal de l’opinion occidentale, mais ils s’en moquent éperdument puisque la garantie de la sécurité alimentaire est naturellement leur priorité absolue. 

2. Les USA tentent d’enchaîner encore l’Afrique ! 

L’odieuse camisole de force anti-Poutine de la France néocoloniale pour mettre l’Afrique au pas avec l’aide de Washington ! 

Au lieu de régler le problème russe directement avec la Russie, les États-Unis -qui ont préféré sacrifier l’Ukraine à la puissance de feu du Kremlin- ont décidé de tailler une belle camisole de force pour les Africains qui devront désormais renier leurs relations avec la Russie ou en répondre devant le Département d’État (ministère américain des Affaires étrangères). 

Ce n’est pourtant pas seulement en Afrique que l’on a observé les sons de cloche différents et divergents au sujet de l’opération militaire russe en Ukraine. Bien plus, les Etats-Unis qui continuent de commercer avec la Chine (allié officiel de Moscou) et avec la Turquie, pays membre de l’OTAN qui fait tout pour tordre le cou à tout ce qui pourrait affaiblir le maître du Kremlin dans le cadre de sa confrontation avec l’Occident.

Mais seuls les pays d’Afrique sont obligés par les Etats-Unis de choisir, selon l’un des auteurs de ce projet de loi inique, Michael McCaul, président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, non pas entre les Etats-Unis et la Russie, mais carrément entre « le monde libre » – entendu incontestablement comme le bloc constitué des États-Unis et de leurs alliés, et le dirigeant russe Vladimir Poutine.

« Nous devons obliger chaque État à choisir entre faire des affaires avec le monde libre ou avec un criminel de guerre », déclarait-il lors de la présentation du projet de loi au Congrès, le 31 mars dernier. 

Plus de trois décennies après l’effondrement de l’ex-URSS, la Russie, successeur de l’ex-empire communiste, s’est requinquée au point de redevenir la plus puissante armée au monde, réduisant les Etats-Unis, première puissance militaire entre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et la fin des années 2000, à jouer les chiens qui aboient sans mordre, en témoigne l’implication dérisoire et très distante du pays de l’Oncle Sam en Ukraine depuis le début de la guerre de ce pays qui, ce n’est un secret pour personne, n’est en réalité qu’une provocation indirecte des Etats-Unis et de ses alliés contre Tsar Vladimir. Et ce sont les pays africains qui vont en faire les frais. 

Il y va un peu de leur faute, passez nous cette digression, car éternels consommateurs des produits et doctrines étrangers, toujours en train de s’émerveiller des exploits des autres, et pour la plupart dirigés par des satrapes plus préoccupés de s’éterniser au pouvoir –quitte à vendre au prix symbolique leurs pays aux étrangers en échange de quelque dérisoire protection- que de créer les conditions de l’émergence et de l’envol de leurs pays vers les cimes de la puissance et pourquoi par militaire, puisqu’il semble que l’on trouve aussi en Afrique les gisements de cet uranium qui sert pour la fabrication de la bombe atomique.

Cependant, les pays de ce continent achètent encore jusqu’à leurs pistolets automatiques en Chine, en France, en Grande-Bretagne ou en Israël. L’intervention du Dr. Maurice Simo Djom, expert en géostratégie sur Equinoxe télévision, émission « La Vérité en face du 20 mars 2022 » en dit long : les États africains se sont justement mis dans une situation délicate de petits toutous, obligés de sautiller sur deux pattes ou de courir après une ombre selon l’humeur du jour de leurs maître(s) du moment. 

En clair, avec la Loi HR 7311 d’abord adoptée à l’écrasante majorité de 419 voix contre 9 par la Chambre des représentants des Etats-Unis le 27 avril 2022 (et finalement adoptée par le Congrès lors de sa 11e session en mai) dans l’optique de contrecarrer ce qu’ils appellent les activités « malveillantes » de la Russie en Afrique, l’adage « l’Histoire est un éternel recommencement » se vérifie dans toute son acuité et sa pertinence, faisant de ceux qui estimaient révolu le temps des manichéismes - obligation insidieuse faite à l’Afrique de choisir ses fréquentations entre les deux blocs impérialistes engagés dans la course à la domination du monde - de parfaits ingénus.

En effet, si Vladimir Poutine est accusé par les Occidentaux de n’avoir cure de précipiter le monde dans une autre guerre qui pourrait se révéler mondiale en cas d’utilisation par l’Ukraine des armes fournies par l’OTAN pour frapper en Russie, poussant celle-ci à faire usage de l’arme nucléaire, il semble que les États-Unis à leur tour soient en train de ramener l’Afrique à marche forcée vers la guerre froide à travers cette démarche visant à encadrer les relations du continent avec la Russie. 

Éradiquer la Russie pour monopoliser l’Afrique ou la marque de la France. La situation n’est cependant pas complètement désespérée, car si les dirigeants africains restent encore prudents et évitent pour la plupart toute confrontation frontale avec les anciens maîtres du Nord ou de l’Occident, la génération actuelle des peuples africains qui se veut la digne héritière des preux combattants de la liberté qui se battirent –parfois jusqu’à la dernière goutte de sang- pour les indépendances, monte à son tour depuis quelques années à l’assaut de leurs exploiteurs. 

Les manifestations houleuses contre l’utilisation de la monnaie coloniale Franc CFA dans certains pays ou celles appelant au départ des militaires français de certains pays africains (Mali, Centrafrique, Burkina, Tchad, Cameroun) ou proclamant le rejet de la France démontrent à l’envi que l’Afrique pense de plus en plus à ne plus se laisser dicter sa conduite. 

La réaction sèche du Zimbabwe à la pression américaine ou la rencontre à Sotchi le 3 juin 2022, entre le président en exercice de l’Union Africaine, le Sénégalais Macky Sall, et le président de la Fédération de Russie, pour discuter de la sécurité alimentaire en Afrique, constituent non seulement la réaffirmation du non-alignement doctrinal de l’Afrique, mais également le pied de nez du continent à l’endroit des USA (et de son mandant ?) qui, selon de nombreux observateurs, userait juste de leur puissance réelle ou supposée pour aider la France à garder dans les rangs des pays d’Afrique francophones tentés de s’émanciper, et surtout, de recourir à la Russie, elle-même désireuse d’agréger l’Afrique à sa zone d’influence planétaire pour atteindre cet objectif de leur libération de ce qu’ils considèrent comme la tyrannique férule française. 

3. Mali: les USA remplacent la France ? 

Les États-Unis reconnaissent l’annonce par le gouvernement de transition du Mali d’un calendrier de transition de 24 mois à partir de mars 2022. Nous exhortons le gouvernement de transition malien à prendre des mesures soutenues et tangibles en vue de la tenue d’élections, y compris des repères détaillés et l’adoption rapide de la loi électorale. Des processus transparents et inclusifs qui respectent les diverses perspectives et libertés fondamentales sont essentiels pour construire une base solide pour l’avenir. 

Nous nous félicitons de l’engagement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à poursuivre son engagement avec les autorités maliennes afin de soutenir les efforts visant à rétablir le régime constitutionnel. Nous encourageons le Mali et la CEDEAO à parvenir à un accord en particulier sur un mécanisme de suivi robuste avec des critères de référence tangibles pour le reste de la transition. 

Les États-Unis réitèrent leur engagement à soutenir les processus de transition afin de favoriser un avenir de gouvernance démocratique responsable pour le peuple malien. 

L’espoir des 20 millions de Maliens a été une fois de plus brisé. Pour cause : les Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA, réunis en sommet extraordinaire, n’ont pu décider, ce samedi 4 juin à Accra (Ghana), de la levée des dures sanctions économiques et financières sur leur pays. Les Maliens devraient encore patienter un mois (soit exactement le 3 juillet prochain) pour connaître le verdict du « syndicat des Chefs d’Etat » de l’Afrique de l’Ouest.

Pourtant à la veille de cet énième sommet, en réalité consacrée à l’épineuse situation malienne mais que l’on a subtilement élargie aux situations du Burkina et de la Guinée, tous les observateurs et analystes politiques pariaient sur l’obtention d’un compromis entre la CEDEAO et le Mali. L’interview du Président sénégalais Macky Sall, quelques jours plutôt, par notre confrère d’Afrique Média TV, en était un présage.

Toutefois, contre toute attente, le communiqué final de la Conférence des Chefs d’Etat a préféré maintenir le statu quo sur la question malienne. Pas de décision forte sans qu’aucune raison ne soit officiellement évoquée. Pourquoi ? Si l’on se fie aux coulisses, les Chefs d’Etat auraient été divisés. La majorité étant d’accord à ce que les sanctions soient levées. Alors que trois Etats : le Ghana, le Niger et le Nigéria, y étaient farouchement opposés, ces derniers exigeant la fin de la Transition malienne en 16 mois.

En outre, on avance aussi que la majorité de pays, pour la levée des sanctions, était favorable à une prorogation de 18 mois mais avec la composition d’un « Gouvernement de Mission » dirigé par un PM neutre. Etait-ce vraiment la pomme de discorde entre la CEDEAO et le Mali ? Ou bien, est-ce que tout cela ne veut pas dire qu’en réalité, une main invisible est en train de faire la guerre contre le Mali. En l’occurrence, lorsque l’on sait que l’embargo ne profite point aux pays de la CEDEAO voisins du Mali ? 

La CEDEAO est financée, en grande partie, par la France, l’UE et les USA. Alors que l’UEMOA est un instrument économique et financier du Trésor français. Il y va sans dire que les sanctions imposées par les deux organisations ouest-africaines contre le Mali sont bien commanditées par la France et les USA. D’ailleurs, ne soyons pas naïfs, Paris ne va jamais accepter sa défaite face à Bamako surtout pour avoir mis fin à la présence de ses forces militaires « Barkhane » (et européennes « Takuba ») sur le territoire national, dénoncé l’accord de défense qui liait les deux Etats, expulsé son ambassadeur et renforcé sa coopération militaire et économique avec la Fédération de Russie. Nous en voulons pour preuve, les propos du président de la commission Défense et Affaires étrangères du Sénat français, devant ses pairs, martelant en substance que le Mali va payer cher sa rupture avec la France.

Mais avant, ce sénateur arrogant et condescendant, le président Macron n’avait-il pas personnellement déclaré, en fin décembre 2021, qu’il va demander (en réalité exiger) aux Chefs d’Etat de la CEDEAO de punir la Transition malienne ? Et quid des USA ? 

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats-Unis d’Amérique, avec la création de l’OTAN, ont vassalisé l’Europe occidentale. Actuellement, l’ensemble de l’Europe y est sous le joug américain. Et les USA sont le garant des intérêts économiques et géostratégiques du monde occidental. N’est-ce pas pourquoi le Congrès américain, tout en reconnaissant que l’Afrique regorge de ressources naturelles minières et d’hydrocarbures dont l’Occident a besoin, a voté, en avril dernier, une loi qui autorise le Gouvernement fédéral à punir (par tous les moyens) tout Etat ou Organisation du continent noir qui coopérerait militairement et économiquement avec la Fédération de Russie. Peut-on alors en déduire que le Mali est le premier pays africain frappé par ses mesures de rétorsion ? A l’évidence, la réponse est affirmative ! 

Ainsi on peut admettre, sans risque de se tromper, que ce sont les USA et la France qui sont réellement en guerre contre le Mali. Mais par procuration, elles ordonnent à la CEDEAO et l’UEMOA d’imposer des sanctions économiques et financières contre le Mali afin d’amener la population, qui en paye réellement les frais, à se soulever contre les Autorités de la Transition. D’où les incessantes négociations infructueuses entre ces deux organisations sous-régionales et Bamako qui n’ont pour seul but que de produire le pourrissement du pouvoir transitionnel ! Attendons et voyons !

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV