Actualité en Afrique :
-Le MAE iranien condamne une fusillade de masse dans une église au Nigeria
-Chine-Afrique : les échanges commerciaux ont augmenté de 23 % au 1er trimestre 2022, à 64,8 milliards $
-Mali : La durée de la transition fixée à 24 mois
-Au Sénégal, le plus grand navire-hôpital civil du monde fait ses débuts à Dakar
Analyses de la rédaction :
1. Bénin/Sierra Leone tournés vers la Russie !
La France ses alliés sont décidément en très mauvaise posture.
Après moult hésitations et la pression des attaques terroristes sur son territoire, c’était clair que le Bénin n’allait pas rester les bras croisés à attendre que la France ouvre une brèche pour se redéployer au Bénin.
On s’attendait à une manœuvre de ce genre, surtout lorsque le Bénin a décidé de retirer ses militaires de la Minusma au Mali.
Le Bénin et la Russie veulent renforcer leur coopération bilatérale.
Les relations diplomatiques entre le Bénin et la Russie sont bonnes, selon les chefs de la diplomatie des deux États qui envisagent renforcer la coopération bilatérale entre les deux nations dans le respect mutuel et dans un élan de développement durable.
Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, et son homologue béninois Aurélien Agbénonci, ont échangé le 4 juin 2022, des télégrammes de félicitations à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux nations.
Dans son message, Sergueï Lavrov a « hautement apprécié le niveau des relations traditionnellement amicales entre la Russie et le Bénin, fondées sur les principes du respect mutuel et de la proximité des approches des questions d’actualité de l’agenda international et régional ». La partie russe a exprimé sa volonté à poursuivre le travail commun visant à renforcer la coopération bilatérale et maintenir le développement durable sur le continent africain.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la République du Bénin, Aurélien Agbénonci, a réaffirmé la volonté de son pays de développer une coopération mutuellement bénéfique avec la Fédération de Russie dans divers domaines.
Et la Sierra Leone emboîte le pas également.
Les chefs de la diplomatie russe et sierra-léonaise se sont échangés mardi, et sont convenus de déployer plus d’efforts, pour développer une coopération bilatérale élargie dans plusieurs secteurs pour l’intérêt supérieur des peuples des deux nations.
Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, et David J. Francis, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Sierra Leone, ont échangé des télégrammes de félicitations à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Les deux diplomates se sont félicités du développement dynamique des relations traditionnellement amicales entre la Russie et la Sierra Leone, de l’approfondissement du dialogue politique fondé sur la convergence ou la proximité d’approches sur les questions d’actualité de l’agenda international et régional, ce qui a été réitéré lors de la visite de travail de David J. Francis, en Russie en mai 2021.
Les ministres ont souligné leur volonté mutuelle de continuer à travailler ensemble pour développer la coopération bilatérale dans les domaines commercial, économique, humanitaire, éducatif et autres pour le bien des peuples de Russie et de Sierra Leone et ont constaté la volonté de Moscou et de Freetown de poursuivre à coordonner leurs positions sur la scène internationale.
De plus en plus de pays africains se tournent vers l’Est au grand dam de l’Occident.
La panique se fait ressentir en Occident, d’ailleurs les manœuvres de déstabilisation ou tentatives d’assassinat de dirigeants se sont multipliées ces derniers mois, mais se sont toutes soldées par un échec.
Les résultats sont bien là, les pays d’Afrique se tournent sans entrave vers le bloc de l’Est.
2. RCA : la MINUSCA ne protège même pas ses ONG
Un employé local de Médecins sans frontières a été « abattu de plusieurs balles » samedi par un « membre des forces armées centrafricaines » dans le nord-ouest de la Centrafrique. C’est ce qu’ont affirmé mardi l’ONG et les médias mainstream.
Mahamat Ahamat, « distributeur de médicaments », selon l’ONG, centrafricain de 46 ans, « a été touché à trois reprises » à Moyenne-Sido, à 500 km au nord de la capitale Bangui, près de la frontière tchadienne, écrit l’ONG dans un communiqué.
Il a été tué par un membre des forces armées centrafricaines, a allégué à l’AFP, le chef de la mission de MSF dans le pays.
Médecins sans frontières « condamne avec la plus grande fermeté » le meurtre et « appelle les autorités à clarifier les circonstances qui ont conduit au meurtre de notre collègue ».
« MSF est également en contact avec le ministère de la Santé, le ministère de la Défense et les autres autorités concernées afin de mieux comprendre les circonstances qui ont entraîné cette situation inacceptable », a poursuivi l’ONG, en soulignant que les « circonstances exactes demandent toujours à être clarifiées ».
En juillet 2021 déjà, L’ONG avait décidé de suspendre ses activités en Centrafrique, après une nouvelle attaque contre un membre de son personnel. Dans certains endroits du pays, l’insécurité règne à cause de la présence de groupes armés et de la Minusca.
« Les ONG et aussi la population centrafricaine sont ciblées par les groupes armés. Cette année, nous avons documenté 130 cas contre les ONG avec 3 cas d’assassinats », explique Denise Brown, coordonnatrice humanitaire dans le pays.
L’organisation humanitaire a déjà été attaquée plusieurs fois dans le pays. Et avait déjà attiré l’attention des autorités centrafricaines en 2020 à propos l’insécurité à laquelle elle fait face sur le terrain. L’ONG avait même été jusqu’à prétendre que cette suspension ne serait pas sans conséquence pour la population.
Mais pourquoi est-ce que MSF n’essaye pas d’attirer l’attention de la Minusca, qui est pourtant présente en masse dans le pays ? Pourtant, si la mission de l’ONU ne protège pas les civils centrafricains, pourquoi ne protège-t-elle pas les ONG ?
Il faut également rappeler qu’à plusieurs reprises, MSF et d’autres ONG d’ailleurs également ont vu leurs activités suspendues à cause de ses liens avec des groupes armés.
Au nord du Cameroun, c’est la même histoire. Des employés de MSF se sont également fait tuer par des séparatistes, mais l’ONG continue tout de même d’accuser le gouvernement d’inaction. D’ailleurs, l’ONG s’est pris une suspension de ses activités, car le gouvernement camerounais a accusé MSF d’approvisionner les rebelles séparatistes.
On peut également se demander, mais pourquoi les employés des ONG se baladent toujours sur les lieux de conflits ? La seule raison, c’est bien pour venir en aide aux rebelles.
Dans le cas de la Centrafrique, l’enquête n’est pas encore bouclée, et les allégations à la hâte des médias mainstream et même des patrons de MSF est assez surprenant voir même suspect. Affaire à suivre...
3. Mali/Algérie : l’alliance se fortifie !
Alors que Barkhane essaye tant bien que mal de se redéployer dans le Sahel après s’être fait mettre à la porte du Mali, Bamako fortifie ses alliances régionales.
Vu que beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest ne savent visiblement pas encore qu’en s’unissant l’Afrique sera plus forte, d’autres pays comme la Mauritanie ou encore la Guinée n’ont pas hésité pas à se rallier dans la lutte contre l’impérialisme aux côtés de Bamako. L’Algérie montre sa volonté de coopérer avec le Mali pour mettre fin à l’insécurité à ses frontières, au Mali et dans le Sahel.
Le Chef d’état-major de l’Armée de l’Air, le Général de Brigade Alou Boï Diarra a reçu la visite d’une délégation algérienne conduite par le général de brigade aérienne Cheblaoui Rachid. C’était le lundi 6 juin 2022 à l’état-major de l’armée de l’air.
Cette visite du chef de la délégation algérienne s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Mali et l’Algérie. Elle contribue à la mise en œuvre des priorités de l’armée de l’air dans les domaines de la formation, de l’entraînement et de la maintenance aéronautique.
En effet, le Mali tout comme l’Algérie sont sur leur garde. Les deux pays savent que Barkhane et Cie ne vont pas laisser tomber le Mali sans tenter d’entièrement déstabiliser le pays tout entier pour ainsi prouver au monde entier que leur présence militaire est indispensable.
Avec le retrait de Barkhane, beaucoup de médias font le lien entre ce qui s’est passé au Vietnam lors du retrait des troupes américaines et plus récemment, en Afghanistan.
Les forces françaises justifient la lenteur de leur retrait en prenant l’exemple de la situation au Vietnam et en Afghanistan. Tout faire pour éviter l’effet Saïgon et, depuis le 15 août 2021, l’effet Kaboul. Autrement dit, pas de retrait catastrophique, comme ceux de l’armée américaine du Vietnam dans les années 1970 et, plus récemment, d’Afghanistan. Voici donc l’argument bidon de l’Élysée.
À bien écouter l’exécutif français, il n’envisage pas de quitter militairement le Sahel. Et encore moins l’Afrique de l’Ouest dans ce moment où la région paraît rongée par l’hydre terroriste et mafieuse (narcotrafiquants, commerce illégal, trafic des humains). La doxa gaullienne est toujours en vigueur à l’Élysée : sans l’Afrique, la France perdrait son rang sur la scène internationale.
Rester donc, mais comment ? « Les gens n’imaginent pas à quel point nous avons l’intention de changer notre façon de faire, répond le général Laurent Michon, le commandant de Barkhane de passage à Niamey. Nous nous mettons en position de soutenir les différentes capitales africaines qui le souhaitent à travers la coopération et la formation, en y engageant 2 500 hommes. Et nous ouvrons la porte à tous les pays européens qui souhaitent s’engager dans ce soutien. »
Autrement dit, il ne s’agit plus d’être le fer de lance ni la tête de pont de la lutte antiterroriste, mais d’être, à l’image de ses drones Reaper, les anges de la mort pour les Africaines.
Donc, Barkhane continue ses opérations de déstabilisation du Sahel et surtout du Mali.
D’ailleurs, le Mali continue de mener son bonhomme de chemin pour régler les problèmes au sein du pays. Vu l’inaction de la CEDEAO, Bamako a pris une décision ferme. Dans un décret pris ce lundi, le président de la Transition, Assimi Goita a fixé à 24 mois la durée de la transition à compter du 26 mars. Selon le décret, c’est « conformément à l’article 22 de la loi portant révision de la charte de la Transition ».
Samedi, les chefs d’État réunis en sommet extraordinaire à Accra ont demandé au Mali de revoir sa durée de deux ans de la transition, car trop longue. La Cedeao estime raisonnable une transition de 12 ou 18 mois. Mais vu son inaction et le fait qu’elle suit les diktats de la France au lieu de se concentrer sur la situation dans la région, Bamako a pris sa décision.
Avec les nombreux partenaires extraterritoriaux et extracontinentaux du Mali et surtout le renforcement des forces armées maliennes, qui abattent un travail exceptionnel pour ramener la sécurité au Mali, la France ne pourra pas manœuvrer en secret. Le Mali est actuellement trop bien gardé et sur ses gardes.
Les opposants qui font leur apparition pour contrer le Premier ministre Choguel Maiga ou encore le président de la transition Assimi Goita, ne sont pas discrets et montrent bien que la France est derrière eux. Pour une somme d’argent, ces personnes qui se disent patriotes ont déjà vendu leur pays à la France. Ceux qui tiennent bon, c’est bien ceux qui continuent d’anéantir le néocolonialisme. Les pays d’Afrique doivent s’unir, cela devient un impératif.