Un officier supérieur du Shin Bet a déclaré que « pendant des années, le Hamas a retenu en otage des centaines de milliers d’Israéliens », sans manquer de reconnaître que « nous avons complètement perdu la dissuasion et qu’Israël est à genoux ».
Dans un article signé Zuhair Andraos le journal en ligne Rai al-Youm déclare que la situation est prête à exploser entre l’entité sioniste et les groupes de résistance palestiniens dans la bande de Gaza, comparant le gouvernement israélien, dirigé par le duo Bennett/Lapid, à un malade qui a rendu son dernier soupir dans la chambre de réanimation.
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Exploiter la « Marche des drapeaux » qui aura lieu dimanche afin de lancer une agression contre la bande de Gaza pour ainsi ramener ailleurs les crises internes dans l’entité sioniste, mais aussi envoyer un message aux Israéliens selon lequel ils ont un gouvernement fort qui « traite les Palestiniens dans la langue qu’ils comprennent : la force, et si la force ne fonctionne pas, alors il faut recourir à plus de force, à la destruction, au meurtre et au déplacement », indique Rai al-Youm.
En allusion au penchant politique de certains partis de la coalition au pouvoir en Palestine occupée, qui veulent, à travers la guerre contre Gaza, obtenir la voix des électeurs aux futures élections, le journal ajoute ensuite : « De plus, le dernier sondage réalisé en Israël a confirmé que l'ancien Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, va balayer les prochaines élections et gagner par KO, mais le plus important est que le parti Yamina, dirigé par l'actuel Premier ministre, Naftali Bennett, ne franchira pas le seuil électoral. »
À noter que pour la première fois dans l'histoire du régime sioniste, un Premier ministre est élu, alors qu’il dirige un parti de seulement six membres de la Knesset, sur 120. Les retraits au sein du parti se poursuivent, tant par les représentants que par les partisans, car Bennett est un ancien officier de l'unité la plus élitiste (Sayeret Matkal) de l'armée d'occupation. Il a fait fortune en développant et en vendant des programmes informatiques avancés dans le secteur de la technologie de pointe.
En plus, extrémiste de droite qu'est Naftali Bennett a rejeté initialement un État palestinien démilitarisé dans certaines parties de la Cisjordanie, et n'acceptera aucun véritable arrangement avec eux sauf sur des questions économiques.
Rai al-Youm de poursuivre que tous ces facteurs réunis ne le satisfaisaient pas, et sa popularité est tombée au plus bas, car la société israélienne, confirment les experts, a changé, et la haine est devenue le seul facteur qui réunit les Arabes ; Netanyahu est donc devenu, aux yeux de la grande majorité des sionistes, le Messie attendu ou le Sauveur, sachant qu'il jouit d'un titre peu familier, officiel, mais populaire : « Le roi d'Israël ». Dans ces circonstances, explique-t-il, le seul débouché qui reste à Bennett pour rester sur la scène politique israélienne est la guerre, une guerre contre les Palestiniens.
En outre, Lior Ackerman, ancien officier supérieur du service de sécurité du Shin Bet, a déclaré dans un article publié dans le journal Maariv que la triste défaite d'Israël provient du fait qu’une organisation, composée d'environ 20 000 combattants, soit capable de contrôler toute la bande de Gaza, et de tenir Israël entièrement en otage par ses initiatives et ses attaques.
« Le comportement défaitiste d'Israël face à la bande de Gaza ne s'en arrête pas là ; en plus des défaites sur le plan de dissuasion aussi bien au niveau naval que terrestre notamment en raison de l'échec de diverses opérations visant à changer l'équation, Israël a montré une faiblesse continue face au Hamas, dans tout ce qui touche à la routine de la vie dans la bande de Gaza », a poursuivi l’ancien officier du Shin Bet.
Lior Ackerman a déclaré que « des millions de dollars continuent d'affluer dans la bande de Gaza, du Qatar et de l'Union européenne, sous prétexte de répondre aux besoins humanitaires, mais dans la pratique, ces fonds sont transférés à l'armement et à la construction de l'infrastructure militaire dans l’enclave palestinienne ».
Contrairement à Israël, indique-t-il, le Hamas lit bien la carte et agit avec détermination et persévérance, afin de réaliser sa vision : il mène le discours dans la mosquée Al-Aqsa et à Qods, dicte le calendrier et la portée des opérations et des attaques contre Israël, encourage et finance des cellules en Cisjordanie et conduit indirectement un dialogue diplomatique avec Israël. On dirait deux États souverains et normaux alors que le Hamas continue de détenir des centaines de milliers d'Israéliens en otage à Gaza depuis des années.
Ackerman estime que la crise politique interne empêche Israël d’assurer la capacité de dissuasion, la gouvernance et la sécurité pour ses citoyens, tout comme dans le cas du mur de séparation ». « le Hamas ne constitue pas une menace existentielle pour la sécurité d'Israël », souligne-t-il en affirmant que la véritable menace existentielle vient de l'intérieur des territoires occupés et découle de l’absence de leadership, de politique, de stratégie, mais aussi du manque d’une volonté de garder le calme tout cela en présence d'une démonstration constante de faiblesse et de paralysie qui doit changer dans les plus brefs délais.
Dans le même contexte, l'analyste militaire vétéran Ron Ben Yishai a souligné, dans un article publié sur le site Internet YNET, que la politique de dissuasion israélienne contre les Palestiniens est rompue, et qu'il est temps de séparer les Palestiniens et les Israéliens, « car, les combattants palestiniens n'ont plus peur d'être tués sur le terrain des opérations qu'ils mettent en œuvre ».
Il a avoué que la récente vague d'opérations palestiniennes a révélé une vérité troublante aux Israéliens, à savoir que leur soi-disant État et ses services de sécurité ont perdu la capacité de dissuader les auteurs de ces attaques.