Le célèbre blogueur saoudien Mujtahid vient de révéler que la visite du frère du prince héritier saoudien aux États-Unis était conforme à un accord entre Mohammed ben Salmane et le gouvernement Biden sur un certain nombre de questions, notamment la production de pétrole et les relations de Riyad avec la Chine.
Mujtahid a écrit sur son compte Twitter que la visite de Khalid ben Salmane a eu lieu après la récente visite du directeur de la CIA en Arabie saoudite, qui visait à « punir » MBS.
Il a écrit que le but de ce voyage est d'examiner comment Mohammed ben Salmane s'est conformé aux exigences des États-Unis sans être discrédité.
A en croire ce blogueur saoudien, « jusqu'à présent, il a été convenu que MBS répondra aux demandes les plus importantes de Washington, qui comprendront la cessation de toute coopération stratégique avec la Chine et l'augmentation de la production de pétrole ».
Le militant saoudien a déclaré que la libération de plusieurs membres de la famille saoudienne faisait également partie des exigences américaines du prince héritier saoudien. Cependant, il n'a pas mentionné l'identité de ces personnes. L'un d'entre eux est probablement Muhammad bin Nayef, l'ancien prince héritier saoudien, et son oncle Ahmad bin Abdul Aziz, tous deux rivaux du roi et de l'actuel prince héritier.
Dans un autre tweet, Mujtahid a écrit que les États-Unis sont censés protéger le prince héritier saoudien de deux manières en échange du respect de ces exigences.
Tout d'abord, toutes les poursuites judiciaires à son encontre doivent être déclarées closes. Les Américains ont répondu qu’ils n'avaient aucun pouvoir sur la justice américaine, mais qu'ils pouvaient la persuader d'abandonner les poursuites contre ben Salmane s'il libérait les fils de Saad al-Jabri, un officier du renseignement qui lui était opposé.
Al-Jabri a déposé une plainte officielle contre ben Salmane aux États-Unis l'année dernière, disant que ses agents cherchaient à l'assassiner, tout comme Jamal Khashoghi, journaliste dissident tué au consulat de Riyad à Istanbul.
La deuxième condition de Ben Salmane est que le président américain Joe Biden se rende en Arabie saoudite et prétende qu'il s'est conformé aux exigences de MBS.
Mujtahid affirme qu'avec ces accords et voyages, les « mouches électroniques » (les forces cybernétiques sous commandement de ben Salmane) ont arrêté leurs attaques contre Biden jusqu'à nouvel ordre, dans l'espoir de son voyage en Arabie saoudite. Et si Biden accepte de se rendre à Riyad, les « mouches électroniques » se prépareront à une puissante attaque médiatique ; une attaque avec pour thème « Biden s’est agenouillé devant Ben Salmane ».
D’après les révélations de Mujtahid, les mouches lanceront le hashtag « Biden s'est conformé aux exigences des Saoudiens », ce qui sera l'attaque la plus forte possible.
Dans ce contexte, les médias ont évoqué d'autres concessions de la part de MBS.
Des sources proches de la famille de Saad al-Jabri, ancien chef des services de renseignement saoudiens, ont révélé de nouveaux détails sur la proposition de Saad al-Jabri de résoudre tous les différends financiers et juridiques avec l'Arabie saoudite au cas où ses deux enfants seront libérés par des responsables saoudiens.
« Alors qu'al-Jabri nie tout acte répréhensible, il a fait preuve de bonne foi pour mettre fin à la bataille juridique avec le prince héritier saoudien MBS et résoudre tous les différends financiers en échange de la libération de ses deux enfants, Sarah et Omar », a rapporté CNN citant des sources proches d’al-Jabri.
« Cette proposition sert les intérêts des États-Unis et de l'Arabie saoudite. Parce qu'en cas de succès, cela mettra fin à toute action en justice », ont déclaré les mêmes sources.
« Si le gouvernement saoudien n'accepte pas cette offre, il sera prouvé que les allégations financières de Riyad ne sont que de fausses excuses pour détourner l'attention du harcèlement et de l'intimidation répétés à l’encontre de Saad et de sa famille », ont-elles ajouté.
Le fils de Saad al-Jabri, Khalid al-Jabri, a confirmé ces détails sur Twitter.
Auparavant, l'Arabie saoudite avait porté plainte au Canada contre l’ancien chef des services de renseignement pour détournement de fonds.