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Les USA tentent de tirer Daech du néant…, en vain

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base américaine d'al-Tanf, à la frontière syro-irakienne. (Archives)

Le changement de tactique de Daech à mener des opérations terroristes est inextricablement lié à la nouvelle stratégie américaine visant à relancer ses projets ratés dans la région.

Cinq ans après la fin du soi-disant califat de Daech, des éléments de ce groupe terroriste takfiriste opèrent toujours, sous forme de cellules dormantes, en divers points notamment en Irak et en Syrie et au fil des années, ils ont profité de la moindre petite occasion pour faire une démonstration de force.

Depuis le début de l'année 2021 et simultanément avec les développements qui ont eu lieu dans la région, notamment après le changement du gouvernement américain, qui s'est accompagné d'un changement de sa politique apparente au Moyen-Orient, les actions des éléments de Daech ont augmenté de manière significative. Et les éléments de ce groupe takfiriste ont commis plusieurs crimes en Irak et en Syrie, dont le plus marquant a été les explosions sanglantes à Bagdad en janvier 2021.

Mais ces derniers mois, les actions de Daech dans la région montrent que le groupe terroriste tente de se regrouper pour reprendre le pouvoir.

L'attaque de Daech contre une prison à Hassaké, en Syrie, et l'évasion de prisonniers takfiristes en janvier de cette année, ainsi que les attaques terroristes brutales contre une caserne de l'armée irakienne au même moment, ont remis Daech à la une des journaux au Moyen-Orient.

Mais outre l'Irak et la Syrie, la vague d'opérations terroristes de Daech en Afghanistan, et notamment dans les zones chiites, s'intensifie après le retrait des troupes américaines d'Afghanistan et la reprise en main des Talibans. C'est pourquoi de nombreux experts ont mis en garde contre le danger d'un retour de Daech, qui semble avoir modifié son mode opératoire avec le temps.

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Selon les rapports de l'ONU de février 2021, environ 10 000 membres de Daech sont actifs en Syrie et en Irak, en plus d'un certain nombre d'éléments éparpillés en Afrique, en Afghanistan, en Libye, en Somalie et en Asie du Sud-Est. Les éléments de Daech s'éloignent progressivement de la stratégie consistant à mener des opérations individuelles et cherchent à former des noyaux cohérents pour mener à bien leurs attaques terroristes.

À cette fin, Daech cherche avant tout à maintenir une situation "chaotique" et "en ébullition" dans les zones qu'il contrôle, et les attaques que ces éléments mènent de temps à autre individuellement et sous forme d'opérations suicides ont pour but de redresser leur situation.

Daech se concentre principalement sur les zones les moins sûres d'Irak et celles qui échappent au contrôle des forces de sécurité du gouvernement central et des Hachd al-Chaabi ; comme Diyala, une province qui est la jonction des provinces de Sulaymaniyah, Wasit et Salah al-Din, ce qui fait de Diyala un relais logistique important vers Kirkuk, al-Anbar et Mossoul. En outre, ces régions sont montagneuses, ont des routes accidentées et une population mixte sunnite et chiite, et ne bénéficient pas d'une forte présence des forces de sécurité et des unités antiterroristes.

Alors que les Irakiens se trouvent dans une impasse politique complexe, et compte tenu de l'atmosphère turbulente créée par le gouvernement régional du Kurdistan irakien dans le nord du pays, il est à craindre que la situation actuelle en Irak soit similaire à celle de 2014 et à la montée en puissance de Daech à cette époque.

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Mais hormis la situation interne en Irak, existe-t-il d'autres facteurs externes qui ouvrent la voie au retour de Daech ? D'autant plus que, les actions de ce groupe terroriste au stade actuel ne se limitent pas à l'Irak, et nous voyons des scénarios similaires en Syrie et en Afghanistan.

Le scénario commun que les États-Unis mettent actuellement en œuvre dans les trois pays que sont la Syrie, l'Irak et l'Afghanistan est le retrait de leurs troupes de ces pays. Après l'évacuation complète des troupes américaines d'Afghanistan, Washington a annoncé qu'il retirait progressivement ses troupes d'Irak et de Syrie. Mais parallèlement, des convois militaires américains passent de l'Irak à la Syrie.

Des convois logistiques de la coalition dirigée par les États-Unis ont été attaqués pour la cinquième fois en Irak, jeudi 19 mai. Selon l'IRNA, les attaques ont commencé jeudi matin dans la province de Dhi Qar par une explosion sur le chemin d'un convoi logistique américain. Deux convois logistiques militaires américains ont ensuite été attaqués à Samawah, dans la province d'al-Diwaniyah, et dans la province irakienne de Babel, deux autres explosions ont eu lieu sur le trajet des convois américains ; 5 attaques dans trois provinces irakiennes.s.

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Karim Aliwi, membre de la commission de la sécurité et de la défense du parlement irakien, a clairement indiqué que les États-Unis, par le biais de Daech, ont l'intention de prétendre que l'armée américaine est la garante de la sécurité de l'Irak et qu'en leur absence, les actions de Daech s'intensifieront.

"Les atteintes à la sécurité en Irak sont réalisées sous la supervision directe des États-Unis", a déclaré Moayed al-Ali, un éminent expert irakien de la sécurité. Même les informations relatives aux emplacements et aux mouvements des Hachd al-Chaabi sont fournies à Daech par des drones américains.

D'autre part, le lieu de rassemblement le plus important et le lieu d'entraînement et d'organisation militaire des forces actives de Daech sont situés aux frontières de l'Irak et de la Syrie et dans la sphère d'influence de l'armée américaine. Les experts se doutent de plus en plus du rôle des États-Unis dans le retour de Daech dans la région, et en Irak en particulier, d'autant plus que les services de sécurité irakiens disent avoir détruit toutes les cachettes de Daech en dehors de la sphère d'influence américaine, et même les cachettes qui se trouvaient dans des tunnels souterrains ont été pratiquement détruites.

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"Les hélicoptères Chinook américains survolent l'Irak, et se déplacent entre la Syrie et l'Irak, sans aucune surveillance", a déclaré Abdul Hadi, un membre dirigeant de l'Alliance Fath.

"Les mouvements de ces hélicoptères soulèvent de gros points d'interrogation, notamment sur les routes où des cellules de Daech sont présentes. Il est peu probable que ces hélicoptères soient directement liés aux atteintes à la sécurité à Diyala et dans d'autres provinces, d'autant plus que leurs actions suspectes ont été observées dans de nombreuses régions", a-t-il ajouté.

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En Syrie, le service de renseignement extérieur russe a récemment averti dans un rapport que les États-Unis prévoyaient de stimuler les cellules dormantes armées dans les villes de Lattaquié et de Damas. En effet, les Américains incitent ces groupes, qui sont sous commandement américain, à attaquer les forces iraniennes, syriennes et russes qui combattent les groupes terroristes takfiristes en Syrie. En fait, Washington envisage de réorganiser Daech en groupes cohérents pour mener à bien les projets qu'il a entrepris en Syrie en 2011.

Par conséquent, les observateurs estiment que la nouvelle tactique de Daech consistant à mener ses attaques en divers endroits ne peut être séparée du scénario américain de guerres par procuration.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV