Est-ce une simple coïncidence ou s’agit-il d’un ménage dans le camp des alliés des États-Unis au Moyen-Orient ? L’émir d’Abou Dhabi et président des Émirats arabes unis, le cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane étant récemment décédé pour être remplacé par Mohammed ben Zayed al-Nahyane, devrait-on s’attendre à un pareil scénario en Arabie saoudite avec Mohammed ben Salmane comme prince héritier qui a déjà montré un grand talent de servir les intérêts des Américains et Israéliens ? À quoi ressemblera la donne au Moyen-Orient où les deux architectes de la guerre du Yémen ont déjà beaucoup de mal à maîtriser la situation ?
Sans surprise, le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, a été déjà considéré comme le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, car il était en charge des affaires du pays même du vivant du son demi-frère, Khalifa ben Zayed al-Nahyane, mais la mort de ce dernier va étendre ses pouvoirs.
Selon les médias émiratis, la cause du décès de Khalifa ben Zayed, 73 ans, était un accident vasculaire cérébral. Bien sûr, il souffrait de cette complication depuis 2014 et n’apparaissait pas en public.
Il convient de mentionner qu’il existe des points suspects concernant l’annonce du décès, l’organisation de la cérémonie funéraire et sa couverture médiatique.
En fait, à l’instar du gouvernement de Salmane ben Abdelaziz en Arabie saoudite, où l’administration des affaires était pratiquement confiée au prince héritier Mohammed ben Salmane, un tel scénario a été mis en œuvre aux Émirats arabes unis au cours de ces années, et Muhammad ben Zayed était considéré comme le dirigeant du pays.
En fait, le rôle du Khalifa récemment décédé des Émirats arabes unis et du roi d’Arabie saoudite étant désormais malade et hospitalisé était plutôt protocolaire, et dans la pratique, les deux pays étaient gouvernés par leurs princes héritiers.
Bien que Ben Salmane et Ben Zayed aient pratiquement gouverné leurs pays durant ces années en rompant les tâches définies pour le post de prince héritier, la mort du Khalifa ben Zayed et l’éventuel mort du roi Salmane pourraient considérablement étendre les pouvoirs des deux princes héritiers dont les effets se feront sentir non seulement aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, mais dans toute la région.
Au cours de ces dernières années, les Émirats arabes unis ont connu les plus grands développements dans le domaine de la politique étrangère du pays.
Le pays était dans le camp de l’opposition au gouvernement de Bachar al-Assad au plus fort de la crise syrienne, et a été accusé par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan et d’avoir porté le soutien aux putschistes lors du coup d’État en Turquie.
Lorsque l’Arabie saoudite a coupé ses liens politiques avec l’Iran en 2015, elle a réduit ses relations avec l’Iran et dans le cas de la guerre au Yémen, elle s’est placée du côté saoudien.
Concernant les changements fondamentaux de la politique étrangère des Émirats arabes unis ces dernières années, ce pays a cherché à se présenter comme un pays pragmatique, comme un acteur qui interagit avec toutes les parties de la région allant de l’axe de la résistance à Tel-Aviv dans le domaine du développement économique et sécuritaire et de la sécurité.
À cet égard, après avoir conclu des accords politiques et économiques avec les responsables du régime sioniste, ce pays a tenté de se libérer de la pression de l’opinion publique du monde islamique en dialoguant avec l’Iran et la Syrie comme les pays de première ligne du Front de résistance en mettant en relief d’un tel geste dans les médias.
Prolonger le cessez-le-feu avec le mouvement yéménite d’Ansarallah, faire retirer les EAU de la guerre au Yémen et mette fin le siège politique et économique du Qatar font partie des politiques que ben Zayed a poursuivies ces derniers temps et devrait les mettre en œuvre plus vigoureusement lorsqu’il est le président des EAU.
Une autre nouvelle politique poursuivie par Mohammed ben Zayed en tant que nouveau chef des Émirats arabes unis est de s’éloigner progressivement de l’Occident et des États-Unis et d’essayer de former de nouvelles coalitions dans la région, comme cela a été évident lors de la crise ukrainienne.
En fait, en déclarant leur neutralité dans cette crise, les Émirats arabes unis se sont pratiquement rangés du côté russe et contre les États-Unis. C’est la même approche adoptée par Muhammad ben Salmane, et bien sûr les relations saoudo-américaines sont entrées dans une phase de tensions sans précédent à la suite des nouvelles politiques de ben Salmane.
