TV

Arrestation de Mora par le Mossad en Allemagne: le décodage

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’émissaire de l’Union européenne dans les discussions sur le nucléaire iranien, Enrique Mora. (Photo d'archives)

De son retour de l’Iran, l’émissaire de l’Union européenne dans les discussions sur le nucléaire iranien et l’expert en guerre de réseaux de l’OTAN, a été arrêté à l’aéroport de Francfort. Dans un tweet, Enrique Mora a révélé que son ordinateur portable et son téléphone avaient été saisis pendant sa détention.

L’arrestation de l’ancien agent de l’OTAN dans les Guerres balkaniques fut une opération préméditée destinée à accéder à ses notes et ses informations de son retour d’une mission en Iran. Les traces du Mossad et de la CIA y voient clairement.  

Lire aussi: L’Occident et Israël cherchent un nouveau PGAC à la place de celui de 2015

L’arrestation d’Enrique Mora et les informations qui lui ont été arrachées à l’aéroport de Francfort évoquent cinq points importants :  

1- Avant de se rendre à Téhéran, Enrique Mora a déclaré que sa mission serait de « mettre fin à l’impasse » dans les négociations de Vienne. Là, l’arrestation du messager européen à Francfort trahit le profond désaccord entre l’Europe et les États-Unis à propos de l’accord nucléaire. Alors que Joseph Borel, le haut représentant de l’Union européenne, se dit optimiste quant à la perspective des négociations de Vienne, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jennifer Psaki, souligne que les États-Unis n’accepteront pas une levée entière de sanctions anti-iraniennes.

2- Enrique Mora fut un expert en guerre de réseaux lors des Guerres balkaniques et il a rédigé plusieurs articles à propos des Guerres de Yougoslavie. Alors, comment peut-on compter sur les engagements et les promesses d’un État qui n’hésite même pas à discréditer son agent chevronné ?

3- L’arrestation d’un diplomate espagnol par les Américains en Allemagne prouve, une fois de plus, que l’Europe n’a aucune liberté d’action pour remplir ses obligations.

Lire aussi: Le PGAC, c’est mieux que le statu quo

4- L’arrestation d’Enrique Mora en Allemagne, organisée par les Américains et les Israéliens, a fait capoter le plan de l’Europe qui envisageait de tirer des bénéfices du résultat des négociations de Vienne. La prolongation des sanctions pétrolières anti-iraniennes par l’administration Biden et la publication d’une nouvelle liste de citoyens iraniens qui devraient être soumis à des embargos sont porteuses d’un message important pour les Européens, sans qu’elles aient des conséquences concrètes pour Téhéran : sans le feu vert des États-Unis, n’importe quel accord reste invalide !

5- L’arrestation d’Enrique Mora en Allemagne met en évidence la défaite de la partie occidentale et le succès de l’équipe iranienne dans les négociations de Vienne. L’Iran ne fait aucune concession aux Américains et n’accepte pas un accord qui exclut la levée de sanctions. Selon des sources concordantes, l’Europe, quant à elle, qualifie de logiques les revendications de Téhéran et les considère comme faisant partie de l’accord nucléaire. L’arrestation du responsable européen et la prolongation d’une partie de sanctions cristallisent « la logique à l’Américaine » et trahissent le principe de l’arrogance que suit Washington face à toutes les parties des négociations. Quant à la République islamique d’Iran, elle a déjà donné une bonne riposte à ce maximalisme à l’Américaine non seulement sur le terrain, mais en plus à la table du dialogue.

Lire aussi: Que l’AIEA cesse ses mesures non constructives

Bref, les agents acheminés en Iran par l’Occident soit font l’objet d’une opération destinée à leur arracher des informations, tout comme le cas d’Enrique Mora, soit collectent des informations à propos des sites nucléaires iraniens pour les remettre au Mossad et à la CIA, comme le cas des agents de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Concernant l’accord nucléaire de 2015, Téhéran n’a aucune hâte pour y revenir, c’est Washington qui ne peut plus attendre pour retirer son dernier soldat de l’Asie de l’Ouest.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV