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Les Européens n'ont jamais respecté leurs engagements face à l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président de l’Organisation iranienne du Plan et du Budget, Massoud Mirkazemi, rencontre le ministre polonais des Affaires étrangères, Zbigniew Rau, le 10 mai 2022, à Téhéran. ©Fars News

L'Iran sera prêt à subvenir à une partie des besoins énergétiques de l'Europe, uniquement à condition que les Européens acceptent de signer un contrat de long terme et qu’ils promettent de ne pas se laisser manipuler par une partie tierce. De quoi proviennent-elles cette réticence et cette méfiance envers les Européens ?

Lors d’une rencontre avec le ministre polonais des Affaires étrangères, Zbigniew Rau, mardi 10 mai, à Téhéran, le président de l’Organisation iranienne du Plan et du Budget, Massoud Mirkazemi, a déclaré que les gouvernements européens pourraient s’approvisionner en énergie iranienne, s'ils changeaient d’approche politique et économique.

Massoud Mirkazemi a souligné que si l'Europe voulait assurer la sécurité de son approvisionnement en énergie, elle devrait réviser sa stratégie.

« L'Iran pourra subvenir à une partie des besoins en énergie de l’Europe à condition que celle-ci fasse preuve d'un engagement durable et qu’elle ne se laisse pas manipuler par une partie tierce. »

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M. Mirkazemi, qui préside également le comité conjoint de coopération entre l'Iran et la Pologne, a déclaré que les deux pays pouvaient étendre leurs liens commerciaux et économiques en organisant des forums réguliers entre les représentants des secteurs privés et publics.

De son côté, Zbigniew Rau a déclaré que la Pologne considérait l'Iran comme un pays ayant un énorme potentiel économique, ajoutant que les deux pays pourraient considérablement augmenter leurs échanges économiques dans un proche avenir.

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Mais pourquoi l’Iran se montre si réticent face à une coopération énergétique avec l’Europe, bien qu’il soit dans son intérêt de remplacer, en quelque sorte, la Russie sur le marché d’hydrocarbure ?

Les trois États européens membres du Conseil de sécurité de l'ONU (Allemagne, France et Royaume-Uni) n'ont pas rempli leur part du contrat après le retrait de l'ancien président américain Donald Trump de l'accord nucléaire de 2015.

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L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ainsi que Federica Mogherini, alors haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, se sont engagés, lors de trois réunions à Bruxelles, à Vienne et à New York, à remplir les obligations qui permettraient à l’Iran de bénéficier des intérêts économiques de l’accord nucléaire mais tous ces nouveaux engagements sont restés sur papier et n’ont jamais été appliqués.

Pire encore, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont parfois émis des communiqués interventionnistes et lancé des accusations infondées à l’encontre de l’Iran.  

"Toutes les conditions sont réunies pour profiter à l'Iran"

Le vendredi 6 juillet 2018, la première réunion de la Commission conjointe de l’accord nucléaire s’est tenue en présence des ministres des Affaires étrangères de l'Iran et de cinq pays (Allemagne, France, Russie, Chine, Royaume-Uni) et de Federica Mogherini et une déclaration en dix points a été publiée. Selon le sixième article de la déclaration, les participants à cette réunion ont réaffirmé que la levée des sanctions et les avantages économiques qui en résultent constituent une partie primordiale de l’accord nucléaire. Voici les 11 engagements stipulés dans ladite déclaration:

1- Maintenir et promouvoir des relations économiques avec l'Iran dans divers domaines

2- Maintenir et poursuivre des canaux financiers pour une interaction efficace avec l'Iran

3- Continuer d’importer du pétrole, des condensats de gaz, des produits pétroliers et pétrochimiques de l’Iran

4- Maintenir des relations en matière de transport maritime (dont la navigation maritime et assurance), de transports terrestre, aérien et ferroviaire

5- Renforcer la couverture du crédit à l'exportation

6- Soutenir, d’une manière efficace, les acteurs économiques qui s’engagent dans le commerce avec l'Iran, en particulier les petites et moyennes entreprises qui sont le pilier de nombreuses économies

7- Encourager davantage d'investissements en Iran

8- Soutenir les acteurs économiques impliqués dans les investissements et d’autres activités commerciales et financières avec ou en relation avec l'Iran

9- Réunir les experts des secteurs public et privé, notamment par le renforcement des conseils commerciaux

10- Soutenir le commerce et l'investissement en Iran

11- Protéger les entreprises des effets extraterritoriaux des sanctions américaines

Or, non seulement ces engagements n’ont pas été concrétisés pendant ce temps, mais en plus les trois pays européens ont soumis un projet de résolution au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui a approuvé une résolution anti-iranienne en juin 2020.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV