Dans la nuit de dimanche à lundi 2 mai, quelques heures après qu'Aïn al-Asad a tremblé sous les coups de quatre missiles tactiques tirés depuis l'est d'al-Anbar, tirs sur quoi le CentCom n'est pas revenu par crainte d'avoir à avouer que les engins étaient bel et bien parvenus à percer le Patriot ultra optimisé de la base et à y atteindre des objectifs, et ce, en dépit de la mission que s'est fixée la Turquie atlantiste et qui consiste à servir de bouclier aux troupes US et à occuper le front de combat avec la Résistance, façon de laisser aux Yankee quelque répit pour qu'ils puissent retarder leur retrait, une double attaque a frappé à la fois Erbil et Ninive. À Erbil pas moins de six roquettes tactiques se sont abattues dans le district de Khabat, sur la raffinerie du Holding Kar, cette société de l'homme d'affaires et agent kurde du Mossad, qui assure à Israël quelque 40% de ses besoins en pétrole en détournant le pétrole irakien et ce sur le dos de Bagdad.
Le barrage du tir aurait eu lieu depuis Ninive là où s'est produite la seconde attaque. En effet, a été attaquée à Ninive la principale base de l'armée d'occupation turque, base d'où décollent depuis bientôt 15 jours les drones Bayraktar à l'effet d'aller terroriser la population du Nord irakien, de les pousser à l'exode, de préparer le terrain à une turquisation de la zone, un peu comme le nord de la Syrie, puisque en Irak, le Sultan a pour double mission, primo de servir de bouclier aux troupes US, et d'occuper de la sorte la Résistance à mener des guerres de substitution au lieu de se focaliser sur l'US Army, secundo de détourner le gaz et le pétrole irakien, par Erbil interposé, comme il le fait en Syrie et à l’injecter sur le marché du gaz russe en Europe quitte à en écarter Poutine et tout ceci, sur fond d'un projet de gazoduc Turquie- Israël-Europe, concocté aussi pour cette même finalité. Mais y a-t-il un point de jonction entre ces deux projets semblablement différents et parfaitement convergents ? Oui, le pétrole de contrebande de la Syrie que les Yankee font trafiquer essentiellement et depuis six ans depuis Deir ez Zor vers le nord de l'Irak avant de l'embarquer à bord des pétroliers turcs qui vont droit vers Ashkelon en Israël avec ou sans escale en Grèce ou à Chypre. Une casse que les frappes aux roquettes de plus en plus fréquentes de la Résistance perturbent.
Avouons-le, la bataille que la Résistance mène contre l'Amérique et dont l'objectif consiste à mettre à la porte de l'Irak l'occupation s'est nettement compliquée depuis la guerre en Ukraine dont les impacts ont atteint l'Irak. À ce rythme de simplification des choses, la Résistance peut-elle continuer en ce 2022 comme en 2021 et 2020, à s'en tenir à sa stratégique qui consistait jusqu'ici à ne viser que des cibles militaires, des convois d'armes, ou des bases militaires US ? Peut-elle juger possible le retrait US d'Irak sans que l'Amérique ne soit combattue plus efficacement en Syrie et que ses acolytes turcs et sionistes ne soient eux aussi ciblés ? La réponse est claire d'où le changement de modus operandi que nous constatons depuis quelque temps à la fois en Irak et en Syrie, où les attaques se synchronisent pour viser à la fois la présence US et la présence turque. Samedi, alors que Aïn al Asad se faisait cibler à al-Anbar, les agences ont fait part de très violentes explosions à al-Omar, base US de contrebande de pétrole syrien.
En effet ce changement tactique a eu lieu dès le 13 mars, date à laquelle les 12 missiles Fateh-110 de l'Iran ont bousillé une villa-base de drones du Mossad appartenant au Holding Car, attaque que la Résistance irakienne a prolongée par le ciblage des sites pétroliers erbilois qui exportent du pétrole vers Israël.
Rappelons que ce changement qu'a apporté la Résistance à sa tactique n'a pas laissé non plus intacte la Turquie qui depuis deux semaines que dure son agression contre le Nord de l'Irak en est à compter son 16ème mort dans les rangs de son armée car ses raids aériens intenses, ses attaques d'artillerie ou encore ses attaques aux drones turcs, la Turquie en répond en se heurtant à la riposte balistique de la Résistance. Pour cette année 2022, l'antagonisme risque même de s'aggraver. Car il semblerait que c'est l'armée de l'air turque qui s'apprête à se succéder à l'US Air Force ou encore aux drones israéliens qui bombardaient la Résistance irakienne jusqu'en 2020 et que cette dernière a réussi à faire taire à coup de missile. Les agences d'information font état en effet d'intenses discussions menées en ce moment entre Ankara et Washington pour la livraison des F-16 à la Turquie. N'est-ce pas que ces F-16 ont déjà commencé leur action dans le nord de l'Irak?
La Turquie et les Etats-Unis sont actuellement engagés en effet dans des négociations sur la vente d'avions de chasse américains F-16 de nouvelle génération à Ankara. Les deux parties mènent des négociations aussi sur la modernisation des avions existants et sur cette base le porte-parole présidentiel turc Ibrahim Kalin devrait se rendre aux États-Unis dans les prochains jours où il discutera de la vente. Certes, en 2019, les États-Unis ont suspendu la participation de la Turquie à son programme F-35 suite à l'achat par Ankara du système de défense aérienne russe S-400, puis l'ont complètement retiré du projet. Mais ce temps est derrière la Turquie vu ses services rendus en Ukraine et la nouvelle mission dont elle se charge auprès de l'axe US/OTAN/Israël en Irak.
Ceci étant dit, ce serait naïf de croire que la Résistance irakienne permettrait à la Turquie de reproduire un remake de son scénario syrien dans le nord de l'Irak. Selon des informations, les raids anti-turcs ne se limitent pas à Ninive ni à Mossoul et la Résistance irakienne bien présente à Alep et ailleurs en Syrie, cible de plus en plus les intérêts turcs. Après tout ce plan B turco-israélo-américain, les USA en ont décidé après l'échec de leur projet visant à donner naissance à Daech 3e génération.
Ce lundi, le leader de l'Alliance al-Fatah, Uday Abdul-Hadi, a salué le rôle important des Hachd al-Chaabi "sur la scène sécuritaire irakienne, rôle qui est vaste, important et très efficace, en particulier dans les zones libérées, qui sont confrontées à de plus grands défis face au terrorisme", a-t-il précisé.
Et de souligner surtout cette nouvelle capacité qui se manifeste à travers la nouvelle tactique de la Résistance : la simultanéité de son action et sa capacité à agir dans un laps de temps court sur plusieurs fronts : « Après la libération des villes du joug de Daech, des sponsors et des protecteurs de ce groupe terroriste, en particulier les agences de renseignement étrangères, voulaient créer la troisième génération de Daech en Irak pour perpétuer la stabilité interne, mais la présence des Hachd al-Chaabi a fait capoter ce plan. Les Hachd al-Chaabi ont contribué à transformer 10 quartiers importants de Diyala, où les cellules criminelles de Daech étaient actives, en zones de sécurité stables et ont également rendu le terrain propice au retour de centaines de familles déplacées dans leurs villages libérés », a-t-il réaffirmé en allusion à une large opération de nettoyage et des patrouilles dans la région de Jurf al-Nasr, dans le nord de la province de Babel et sur les monts Hamrin, dans la province de Salaheddine.
Et d'ajouter : "Puis les Hachd ont simultanément lancé une autre opération dans les zones montagneuses au nord-est de Salaheddine. La 22e brigade des Hachd al-Chaabi et les forces armées étaient impliquées dans l'opération".
C'est une méga-victoire car la troisième génération de Daech comptait pas moins de 8000 effectifs pour la plupart des kamikazes. Et cela fait un bon bout de temps qu'on n'entend plus parler des attaques terroristes en Irak
Reste à savoir comment la Résistance irakienne compte s'y prendre face au troisième élément de ce trio : Israël qui continue à déstabiliser l'Irak depuis le Nord irakien, à en détourner le pétrole et à menacer l'État et son intégrité via des accointances locales. Vendredi dernier, la Résistance irakienne a monté la voie : les œuvres de déstabilisation de l'entité, elle pourrait bien y répondre sans avoir nécessairement à conjuguer son action à celle des autres membres de la Résistance. Ce n'est pas sans raison qu'elle a dévoilé il y a peu son missile balistique tactique Jamal 69, d'une portée de 700 km et d'une ogive pesant 500 kg.
La vidéo qui présente ce missile affirme qu'il est conçu pour raser tout le Nord-Est israélien. L'année 2022 se promet d'être chaude pour Israël côté de la Jordanie... Et pas que du fait d'une Cisjordanie pleinement engagée dans la lutte armée anti-Israël.