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Les dessous d’un vrai faux dégel

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Riyad-Ankara: ami-ami? (Illustration)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est rendu à Riyad, jeudi 28 avril, en visite officielle, pour la première fois depuis le meurtre en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, et a rencontré le roi Salmane ben Abdulaziz et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Mais la question qui se pose est de savoir dans quelle mesure ce voyage peut améliorer les perspectives des relations économiques entre les deux pays.

Ankara tient à améliorer ses relations économiques avec l’Arabie saoudite. Mais la position de Riyad reste floue. On ne sait pas encore si l’Arabie saoudite va prendre la décision formelle de faire des progrès rapides là-dessus ou si elle va adopter la politique des progrès progressifs afin de l’utiliser l’économie comme un « levier de pression » contre la Turquie.

Bien qu’après la mort du roi Abdallah, les relations entre les deux pays aient changé, de sorte que le roi Salmane, étant en charge du dossier turco-saoudien pendant son règne, a pris des mesures pour améliorer les deux pays, cela n’a pas duré éternellement.

De même les divergences politiques entre les deux pays concernant le meurtre du journaliste critique de Saoud Jamal Khashgeji se sont également aggravées au consulat saoudien à Istanbul d’autant plus qu’Ankara, tout en divulguant des informations crédibles sur l’identité des auteurs, avait exigé qu’ils soient punis.

En raison de divergences politiques, Riyad a principalement utilisé l’option de l’économie comme levier de pression contre la Turquie. L’Arabie saoudite a lancé des campagnes à grande échelle pour interdire l’importation de tous les produits turcs, ainsi que contre ceux qui se rendent en Turquie pour le tourisme.

Les sanctions saoudiennes contre l’économie turque ont réduit le taux du commerce, du tourisme, des achats immobiliers et des investissements à des niveaux sans précédent d’où l’agissement de la Turquie pour améliorera les relations entre les deux pays.

Certaines sources d’information ont rapporté que les autorités saoudiennes auraient commencé à lever progressivement l’interdiction d’exportation, mais le fait que si ces interdictions seront complètement levées dans les prochaines semaines ou non pourraient faire l’objet d’une question restée sans réponse.

 Avant le début du conflit entre Riyad et Ankara, le volume annuel moyen des échanges entre les deux pays était proche de 5 milliards de dollars. Or, ce volume de transactions a diminué de 98 % avant 2020 et 2021.

Les responsables turcs s’attendent à ce que l’Arabie saoudite investisse dans les entreprises de défense turques.

En plus du tourisme, les responsables turcs tentent d’améliorer le marché immobilier saoudien en Turquie, car les Saoudiens étaient parmi les plus gros acheteurs de biens immobiliers en Turquie avant la crise entre les deux pays.

En outre les responsables turcs s’efforcent d’amener Riyad et Ankara à signer des échanges de devises, comme cela avait déjà été fait avec les Émirats arabes unis et la Corée du Sud, afin de soutenir la stabilité de la livre turque.

Des critiques du gouvernement d’Ankara estiment que les politiques de la Turquie en Syrie, en Libye et dans d’autres parties du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont échoué, et que cela a conduit le pays à devenir de plus en plus isolé ces dernières années.

En conséquence, Erdogan tente d’aider à atténuer les pressions économiques et politiques en élargissant et en améliorant les relations avec les acteurs régionaux.

Dans une telle situation, Erdogan a désespérément besoin d’investissements étrangers pour pouvoir faire face au déficit commercial causé par la hausse mondiale des prix de l’énergie et des matières premières suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Certains experts estiment que les relations entre Ankara et Riyad se poursuivront comme avant, car la méfiance des deux côtés, notamment en Arabie saoudite, reste élevée.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV