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Pourquoi Riyad tend la main à la Grèce?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo d'archives)

Tous les signes font preuve des efforts de l’Arabie saoudite pour raffermir ses relations avec les ennemis de la Turquie, c'est-à-dire la Grèce et Chypre, afin de se venger d’Ankara pour sa réaction féroce dans l’affaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi.    

À ce propos, le site d’actualité The New Khalij écrit : « L’Arabie saoudite et la Grèce raffermissent rapidement leurs liens depuis des mois, ce qui est sans précédent. Mais pourquoi un tel rapprochement entre les deux pays qui ne partagent même pas des frontières géographiques ? Pour répondre à cette question, on peut évoquer quatre raisons ».

The New Khalij continue : « Premièrement, il s’agit d’une vengeance. Quand le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été assassiné, la Turquie était parmi les pays qui ont durci le ton contre Riyad.

Deuxièmement, la Turquie a choisi de soutenir le Qatar lorsque l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte ont décidé de faire un bloc contre ce pays lui imposant des embargos et des sanctions. En plus, les efforts de l’Arabie saoudite de s’approcher d’Athènes s’inscrivent dans le cadre des efforts de l’Égypte pour sceller une alliance avec la Grèce et Chypre, ayant pour mission de miner l’influence d’Ankara dans la région et de contrecarrer les désidératas de Recep Tayyip Erdogan.

Troisièmement, le projet de gazoduc EastMed pourrait pousser les Grecs à vouloir raffermir leurs liens avec l’Arabie saoudite. Le projet de gazoduc EastMed prévoit le transfert du gaz naturel vers l’Europe, à partir de 2025 et c’est la Grèce qui mobilise ses efforts pour convaincre Riyad de financer ce projet. D’autre part, en cas de réalisation du projet EastMed, les gazoducs turcs destinés à transférer le gaz russe vers l’Europe perdront en grande partie leur importance, ce qui plaira à l’Arabie saoudite qui se sent en lice avec Ankara.

Et quatrièmement, la Grèce joue au médiateur pour que l’Arabie saoudite puisse acheter des systèmes de défense à Israël. En effet, Athènes est un nouveau moyen qui aidera l’Arabie saoudite à normaliser ses relations avec Israël et il s’attend, en revanche, à ce que les Saoudiens lui offrent de gros fonds. Du côté saoudien, Riyad fait ce qu’il faut pour se rapprocher de la Grèce ; ennemi juré de la Turquie, puissant allié d’Israël et un médiateur proche des Européens ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV