Le fait que le prince saoudien Mohamed Ben Salman ait reconnu dans un documentaire diffusé lundi dernier sa part de responsabilité dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, semble de prime abord être une démarche audacieuse, mais après un examen attentif du film, on s’aperçoit que la vérité n’est pas là ! Cet aveu semble en effet être une nouvelle tentative de négation de son implication directe dans le meurtre de Khashoggi, à savoir, avoir été celui qui a donné l’ordre de tuer le journaliste.
Le rédacteur en chef de Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan, a décrypté dans un article l’aveu de meurtre de Khashoggi par Ben Salmane.
Les informations selon lesquelles des services de renseignement américains auraient accès aux conversations enregistrées au consulat d’Arabie saoudite indiqueraient que Mohammed Ben Salmane a personnellement ordonné le meurtre.
Le prince héritier saoudien a dit qu’il assumait la responsabilité du meurtre du journaliste, Jamal Khashoggi, mais il a assuré qu’il n’en avait eu connaissance qu’après les faits.
Lors du procès des 11 personnes accusées d’implication dans le meurtre du Khashoggi, le procureur saoudien a annoncé que le général Assiri avait donné l’ordre de tuer le journaliste si jamais l’équipée n’arrivait pas à le ramener sur le sol saoudien. Mais, cette version vise aussi à innocenter Ben Salmane.
Les versions officielles et contradictoires qui ont suivi le meurtre de Khashoggi puis les aveux qui s’en sont suivis étaient en effet de simples réactions face à la pression de la communauté internationale.
Compte tenu de la tension entre Riyad et Ankara, il n’est pas exclu que le président turc fasse des révélations à l’occasion de la date anniversaire du meurtre.
Le danger le plus important planant actuellement au-dessus de la tête du prince héritier saoudien serait le succès éventuel de l’enquête censée destituer le président Trump encore la défaite de ce dernier à la présidentielle de 2020. Ce qui entraînera semble-t-il Ben Salmane devant le Congrès (le Sénat et la Chambre des représentants) des États-Unis qui cherchera alors à avoir le fin mot de l’histoire Khashoggi.