Le gouvernement de salut national yéménite a deux scénarios face au sabotage de Riyad dans la mise en place du cessez-le-feu ; les deux regrettables pour la coalition saoudienne.
Le premier vol commercial de l'aéroport international de Sanaa vers la Jordanie devait avoir lieu hier (dimanche 24 avril) après une interruption de six ans en raison du blocus imposé par la coalition saoudienne contre le Yémen. Mais après les réservations de billets par les Yéménites, le gouvernement de salut national a annoncé que la coalition saoudienne avait refusé de délivrer un permis pour le vol.
Le gouvernement de salut national yéménite avait annoncé jeudi dernier, citant les Nations unies, que le premier vol de l'aéroport de Sanaa vers l’aéroport international Queen Alia de Jordanie décollerait le 24 avril à 8 heures du matin. Mais la coalition saoudienne a refusé d'autoriser le premier vol commercial via l'aéroport de Sanaa.
Lire aussi : Trêve de deux mois avec l'Amérique ou ... la pré-ultime bataille?
Le site web Alkhabaralyemeni publiant une note sur la situation à l'aéroport international de Sanaa, a révélé les scénarios du gouvernement de salut national face à ce sabotage de Riyad.
Selon Alkhabaralyemeni, les patients yéménites avaient parcouru de longues distances pour rejoindre l'aéroport de Sanaa après avoir appris la reprise des vols, mais ils ont été choqués par la nouvelle décevante selon laquelle la coalition saoudienne avait de nouveau refusé d'autoriser le vol. L'avion devait les faire sortir du Yémen pour se faire soigner, d'autant plus que Sanaa avait annoncé que les patients seraient prioritaires dans ce voyage.
« La scène de la présence de patients munis de leurs passeports à l'aéroport de Sanaa était déchirante, car leur voyage n'est pas un voyage de luxe, mais une dernière chance de survie », poursuit l’article.
Selon le Haut Comité médical yéménite, 30 000 patients, tous dans un état critique, ont un besoin urgent de soins et sont sur des listes d'attente pour avoir une chance de vivre. Le cessez-le-feu déclaré ne comprend que 16 vols au cours des deux prochains mois et ne répond pas aux besoins fondamentaux du Yémen d’ailleurs même ces vols ne sont pas autorisés en raison du sabotage de la coalition saoudienne.
Selon un communiqué publié par le négociateur principal d’Ansarallah, Mohammed Abdul Salam, la poursuite de la fermeture de l'aéroport de Sanaa et le refus de vols convenus dans le cadre du cessez-le-feu et le blocage de navires indiquent le manque de sérieux de l'Arabie saoudite dans l'instauration de la paix.
La coalition saoudienne continue de saisir des navires transportant des dérivés du pétrole. Le dernier, est un navire diesel qui a été saisi il y a deux jours.
Concernant les violations du cessez-le-feu, il faut dire que ces violations n'ont pas cessé. Les positions des forces de Sanaa sur le front de Maarib ont été visées à quatre reprises depuis la mise en place du cessez-le-feu.
Lire : Trêve bancale, MBS la brise
Selon l'auteur, le non respect de la coalition saoudienne de ses engagements envers le cessez-le-feu place Sanaa devant deux scénarios : le premier scénario est la poursuite du cessez-le-feu fragile et l'envoi d'un message d'avertissement à la coalition, tant publiquement que par l'intermédiaire de médiateurs, indiquant que la poursuite des sabotages dans le cadre du cessez-le-feu aura des conséquences majeures. De cette façon, la coalition aura une courte opportunité de remplir ses obligations, car sinon, Sanaa mettra également fin à ses obligations de suspendre les opérations militaires.
Le deuxième scénario c’est que Sanaa signale directement le non respect de ses obligations en vertu du cessez-le-feu et reprenne ses douloureuses opérations militaires contre la coalition saoudienne.
L'article conclut que Sanaa devrait agir selon le premier scénario, mais dans tous les cas, ce qui attend la coalition saoudienne, c’est le regret prévu par le chef d’Ansarallah Abdul Malik al-Houthi.
